4 mai : 18e jour de grève de la faim des prisonniers palestiniens

Photo : Haidi Motola/Activestills.org
Des centaines de Palestiniens manifestant leur soutien aux prisonniers en grève de la faim, fuient les gaz lacrymogènes tirés par des troupes israéliennesd'occupation à Bethléem, le 17 avril 2017 - Photo : Haidi Motola/Activestills.org
Ma’an NewsAlors que les prisonniers palestiniens sont entrés dans leur 18e journée de grève de la faim collective ce jeudi, le Service pénitentiaire israélien (IPS) a continué à transférer les prisonniers, à restreindre les visites d’avocats et à vouloir forcer les détenus à mettre fin à leur mouvement de protestation.

Quelque 1500 prisonniers palestiniens ont lancé une grève le 17 avril, avec des dizaines d’autres personnes se joignant au mouvement dans les jours qui ont suivi. Les prisonniers n’ont consommé que du sel et de l’eau depuis le début de la grève, sans additifs quelconques, vitamines ou autres suppléments.

Selon le Comité des médias de la Freedom and Dignity Strike – un comité mixte formé par la Société palestinienne de prisonniers (PPS) et le Comité palestinien pour les affaires de prisonniers – les forces de l’IPS ont transféré les 41 prisonniers en grève de la faim dans la prison d’Ashkelon, située au sud d’Israël [Palestine de 1948] le long de la Méditerranée, vers la prison d’Ohalei Keidar dans le désert du Negev.

Le comité a ajouté qu’un avocat a visité les prisonniers transférés jeudi et a appris que les forces de l’IPS ont continuellement mené des raids sur des sections où sont incarcérés des grévistes de la faim, forçant les prisonniers à sortir dans la cour de la prison tous les jours à l’aube.

Pendant ce temps, le représentant du Fatah, Abd al-Majeed Shadid, a déclaré au journal libanais al-Mayadeen que les autorités de l’IPS avaient tenté de proposer un accord aux prisonniers en grève dans les prisons Nafha et Rimon pour mettre fin à leur mouvement, mais que les prisonniers ont refusé.

Selon Shadid, le représentant des prisonniers du Fatah dans les prisons de Nafha et Rimon, Nabeel Harb, déclare dans un courrier sorti clandestinement qu’il a eu un entretien de trois heures avec l’administration des prisons de Nafha et Rimon, ainsi qu’avec le chef des services de renseignements israéliens pour les districts israéliens du sud.

La lettre disait que l’IPS concédait à tous les prisonniers affiliés au Fatah al-Intifada – une faction du Fatah – à Nafha et Rimon “quelques améliorations” en échange de la fin de leur grève de la faim. Mais Harb a rejeté les propositions et demandé que les réunions incluent toutes les prisons, pas seulement Nafha et Rimon.

Pendant ce temps, le Centre de Handala pour les Prisonniers et les Anciens Prisonniers a rapporté que le chef du Front populaire pour la libération de la Palestine (PFLP), Ahmad Saadat, qui est également en grève de la faim, a refusé une offre israélienne de négocier les demandes de tous les grévistes de la faim et a confirmé son engagement envers le dirigeant du Fatah, Marwan Barghouthi, à l’initiative de la grève collective.

Séparément, jeudi, le bureau juridique de l’IPS a contacté le chef de l’unité juridique de la Palestinian Prisoner Society [PPS] Jawad Bolus et a fourni à Bolus une liste des avocats autorisés à visiter des prisonniers en grève de la faim.

Le responsable de la PPS, Qadurra Faris, a déclaré dans un communiqué que “c’était un premier pas pour résoudre la question de l’interdiction des avocats de visiter des grévistes de la faim”, ajoutant qu’un tribunal israélien à Jérusalem s’est engagé mercredi à produire un ordre d’autoriser les avocats à visiter les grévistes de la faim à partir de jeudi, suite à un appel déposé par la PPS et le Comité palestinien pour les questions des prisonniers.

Le Conseil législatif palestinien (PLC) a publié une déclaration jeudi, exprimant sa préoccupation concernant les “graves conséquences” de la grève.

Le PLC a demandé au secrétaire général de l’ONU “d’intervenir personnellement auprès du gouvernement israélien pour faire cesser ses mesures répressives et exiger le respect du droit international et du droit international humanitaire, y compris tel que spécifié dans la Quatrième Convention genevoise de Genève”.

“L’intervention des Nations Unies peut protéger la vie des grévistes palestiniens et mettre fin à l’état de tension à l’intérieur des prisons israéliennes aussi bien qu’à l’extérieur”, déclare le communiqué.

4 mai 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine