Un prisonnier palestinien âgé de 20 ans qui suit une longue grève de la faim, souffre à présent de perte de mémoire et d’un risque élevé de “paralysie soudaine” alors qu’il entrait samedi dans son 49ème jour de grève, selon le Comité palestinien des prisonniers.
Anas Ibrahim Shadid, détenu [kidnappé par les forces israéliennes d’occupation] le 2 août, a été condamné à la détention administrative dans la prison israélienne d’Ofer. Cette politique israélienne d’internement sans procès ni accusation, fondée sur des preuves non divulguées, a été largement condamnée.
Shadid a récemment perdu la capacité de marcher, de se déplacer et de parler, “sauf avec beaucoup de difficulté”, selon le communiqué. “Il souffre de maux de tête constants et de vertiges, de faiblesse cardiaque, d’asthme, de troubles de la vue et de douleurs sévères aux yeux, à la poitrine et à l’estomac.”
Shadid, qui habite le village de Dura, près d’Hébron en Cisjordanie, est actuellement traité à l’hôpital Assaf HaRofeh à Tel-Aviv, en Israël [Palestine de 1948].
Le comité a ajouté que la situation critique de Shadid a forcé la Cour suprême israélienne à programmer une séance d’urgence pour décider de maintenir ou non sa peine de prison le lundi 14 novembre.
Le comité a demandé au tribunal de libérer Shadid immédiatement.
Le mois dernier, neuf prisonniers palestiniens – avec parmi eux Shadid – détenus dans une prison israélienne ont poursuivi leurs grèves de la faim pour protester contre leur détention administrative et leur isolement.
Deux prisonniers, Samer al-Issawi et Munther Snawbar, qui protestaient contre les mauvais traitements infligés aux femmes palestiniennes, ont mis fin à leur grève de la faim ce mois-ci après avoir conclu un accord avec les autorités israéliennes.
Pendant ce temps, des dizaines de prisonniers palestiniens ont lancé des grèves de la faim au cours de la dernière année pour protester contre la détention administrative. Les grévistes de la faim les plus connus sont Muhammad al-Qiq, Bilal Kayid, et les frères Muhammad et Mahmoud Balboul.
Les autorités israéliennes prétendent que la non publication des accusations pendant la détention administrative – qui autorise la détention pour des intervalles de trois à six mois renouvelables indéfiniment sur la base de preuves non divulguées – est essentielle pour des questions de sécurité de l’État. Mais les organisations de défense des droits de l’homme considèrent qu’il s’agit d’un moyen commode d’incarcérer les gens pour une période de temps illimitée, sans présenter de preuves susceptibles de justifier les détentions.
Ces mêmes organisations considèrent aussi que la politique de détention administrative israélienne est utilisée pour perturber les processus politiques et sociaux palestiniens, en ciblant notamment les responsables politiques, les militants et les journalistes palestiniens.
Selon Addameer, 7000 Palestiniens étaient détenus dans des prisons israéliennes au mois d’août, dont 700 étaient détenus en détention administrative.
12 novembre 2016 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine