Ahmad Abu Hussein, un journaliste palestinien abattu par les forces israéliennes alors qu’il couvrait une manifestation de masse le long de la frontière de Gaza, est mort de ses blessures, ont annoncé des responsables palestiniens.
Le jeune homme de 24 ans, touché d’un tir à balles réelles dans l’abdomen lors d’une manifestation près de Jebaliya le 13 avril, est le deuxième journaliste palestinien à avoir été assassiné par des soldats israéliens depuis le début d’une vague de manifestations connue sous le nom de “Grande marche du retour” et qui a débuté le 30 mars.
Les responsables de la santé à Gaza ont déclaré que Hussein est décédé mercredi à l’hôpital israélien de Tel Hashomer, près de Tel-Aviv.
Son corps est arrivé plus tard dans la journée à l’hôpital Al-Andalusi dans la bande de Gaza, selon Ashraf al-Qudra, un porte-parole du ministère de la Santé.
Hussein a d’abord été traité à Gaza, avant d’être transféré dans un hôpital à Ramallah le 15 avril, puis à Tel Hashomer quatre jours plus tard.
Un gilet marqué du mot “PRESSE”
Selon des témoins directs, Hussein, un photographe de la station de radio Voix du peuple basée à Gaza, portait un gilet de protection portant la mention «PRESSE» au moment où il a été abattu.
“L’équipement de protection qui indique clairement que les personnes en question sont des membres de la presse devrait leur offrir une protection supplémentaire et ne pas en faire des cibles”, a déclaré Sherif Mansour, coordonnateur du Programme du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord du Comité pour la protection des journalistes.
“La mort d’Ahmed Abu Hussein souligne la nécessité pour les autorités israéliennes d’examiner de toute urgence sa politiques à l’égard des journalistes couvrant les manifestations, et de prendre des mesures immédiates et efficaces,” ajoute Mansour.
Yaser Murtaja, un photographe de l’agence Ain Media basée à Gaza, est mort le 7 avril à la suite de blessures subies lors d’une fusillade par les forces israéliennes la veille.
Murtaja, âgé 30 ans, a été touché à l’estomac malgré le port d’un gilet pare-balles bleu portant le mot “PRESSE” alors qu’il couvrait une manifestation à Khuza’a dans le sud de la bande de Gaza.
“La Grande Marche du Retour”
La “Grande marche du retour” a vu des dizaines de milliers de Palestiniens se rendre dans la zone de la clôture de séparation pour réclamer le droit au retour des réfugiés palestiniens chassés de leurs foyers dans les territoires volés par Israël pendant la guerre de 1948. Ce drame pour les Palestiniens est connu sous le nom de Nakba.
Environ 70% des deux millions d’habitants de Gaza sont des réfugiés ou des descendants de réfugiés, qui vivent désormais sur un territoire d’environ 360 km2.
Au moins 40 Palestiniens ont été tués et plus de 5000 blessés depuis le début des manifestations, selon des responsables palestiniens.
Israël a provoqué de vives critiques à l’égard de ses ordres d’ouvrir le feu sur la foule des manifestants le long de la clôture.
25 avril 2018 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine