Après 10 jours de grève de la faim, plusieurs prisonniers palestiniens hospitalisés

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Manifestation devant la prison d'Ofer (Palestine occupée) pour le soutien aux prisonniers en grève de la faim - Photo : ActiveStills.org
Ma’an NewsLe Service pénitentiaire israélien (IPS) a transféré un certain nombre de prisonniers palestiniens grévistes de la faim dans les hôpitaux et les cliniques pénitentiaires, après que leur santé se soit considérablement détériorée, a déclaré ce mardi le Comité palestinien pour les affaires des prisonniers, le neuvième jour de la grande grève de la faim pour la “Liberté Et Dignité”.

Des centaines de Palestiniens emprisonnés par Israël se sont engagés dans la grève de la faim conduite par le haut responsable du Fatah Marwan Barghouthi depuis le 17 avril pour protester contre la torture, les mauvais traitements et la négligence médicale envers les prisonniers emprisonnés en Israël, ainsi que contre l’utilisation à grande échelle par Israël de la détention administrative – un internement sans procès ou accusations et indéfiniment renouvelable.

Karim Ajweh, un avocat du comité, a déclaré mardi que Nazih Othman, l’un des sept prisonniers malades qui se sont joints à la faim dans la prison d’Ashkelon, a passé trois jours à l’hôpital de Barzilai, tandis que Said Musallam, également en grève de la faim et malade, était encore à l’hôpital pour recevoir un traitement.

Ajweh a déclaré qu’un certain nombre d’autres prisonniers – qu’il a identifiés comme Riyad al-Umour, Ibrahim Abu Mustafa, Kamal Abu Waar, Nael Shahin et Amir al-Titi – ont continué à refuser toute nourriture, à l’exception du sel et de l’eau, bien qu’ayant tous de sérieux problèmes de santé.

Les plus de 1500 grévistes de la faim emprisonnés ont commencé à perdre du poids, à ressentir des étourdissements et souffrent de douleurs aiguës et articulaires après neuf jours sans nourriture. Ils ont cependant continué à refuser tout traitement dans les cliniques de la prison et ont refusé de se lever pendant l’appel quotidien dans un geste symbolique de défi.

Les autorités israéliennes d’occupation ont réprimé les prisonniers palestiniens depuis le début de la grève, notamment en mettant un certain nombre de grévistes de la faim en isolement cellulaire, en les dispersant dans le réseau israélien de prisons pour séparer les grévistes de la faim les uns des autres, saisir des biens personnels et empêcher les grévistes de prier, d’accéder à divers travaux dans la prison, ou de regarder la télévision.

Un comité des médias pour la grève formée par la Société des prisonniers palestiniens (PPS) et le Comité des affaires des prisonniers, a rapporté mardi que les forces spéciales de l’IPS avaient pris d’assaut la section 14 de la prison de Nafha, où des prisonniers en grève de la faim sont actuellement détenus, et ont tiré des grenades lacrymogènes.

Le raid a déclenché l’indignation chez les détenus, et les prisonniers qui ne participaient pas à la grève à Nafha se seraient engagés à prendre des “mesures favorables” pour se solidariser avec la grève.

Pendant ce temps, le Comité national pour la prise en charge des prisonniers en grève de la faim a appelé les Palestiniens à boycotter les produits israéliens en solidarité avec les centaines de détenus dans le mouvement.

Le comité, également affilié au Comité palestinien des prisonniers et au PPS, a appelé les commerçants palestiniens à cesser de vendre des produits israéliens et à vider leurs stocks de tous les biens fabriqués en Israël.

“Alors que la bataille de la ‘Liberté et de la Dignité’ se poursuit, l’occupation (israélienne) accentue sa propagande et ses mesures oppressives contre nos enfants et nos héros qui se battent”, a déclaré le comité de soutien dans un communiqué. “Pour les aider à rester fermes, il a été décidé de boycotter complètement les biens israéliens sur les marchés palestiniens”.

La déclaration demande à tous les Palestiniens de s’abstenir d’acheter des produits israéliens et a exhorté les jeunes Palestiniens à “empêcher les véhicules qui distribuent des marchandises israéliennes d’entrer dans le territoire palestinien (occupé)”.

Le comité de soutien a également réitéré les appels à la tenue d’une grève générale sur le territoire palestinien occupé le jeudi 27 avril, en solidarité avec les grévistes de la faim. Cette journée a d’abord été demandée par le mouvement Fatah qui s’est également prononcé que le vendredi 28 avril soit un “jour de colère.”

“Nous demandons à notre peuple de se rendre à des tentes de solidarité pour donner plus d’ampleur à la voix des prisonniers qui mènent une lutte courageuse”, a déclaré le communiqué.

Le syndicat des enseignants en Cisjordanie s’est déjà engagé à se joindre à la grève générale de jeudi.

Pendant ce temps, des manifestations d’appui à la grève massive de la faim ont été organisées quotidiennement. Une marche lundi soir, depuis la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée jusqu’au barrage militaire près de la colonie illégale de Beit El, a été violemment réprimée par les forces israéliennes d’occupation qui ont blessé neuf jeunes Palestiniens. Des soldats israéliens auraient été blessés dans les affrontements entre manifestants et forces d’occupation.

Des témoins ont dit à Ma’an que trois manifestants ont été touchés par des tirs à balles réelles et six avec des balles en acier recouvertes de caoutchouc, tandis que des dizaines d’autres souffraient d’inhalation de gaz lacrymogène. Les jeunes Palestiniens, de leur côté, ont jeté des pierres et des cocktails Molotov en direction les soldats.

Les autorités israéliennes d’occupation ont arrêté environ un million de Palestiniens depuis la création de l’État d’Israël en 1948 et l’occupation qui a suivi de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza en 1967, selon une déclaration conjointe publiée la semaine dernière par des organisations palestiniennes. Selon l’organisation des droits des prisonniers Addameer, quelque 6300 Palestiniens étaient emprisonnés en Israël en mars.

25 avril 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine