Après 71 jours, Bilal Kayid suspend sa grève de la faim, sur une victoire

Bilal Kayid
Manifestation de soutien à Bilal Kayid - Photo : MaanImages

Par Addameer

Addameer, l’organisation de soutien aux prisonniers, et Human Rights Association annoncent la victoire du prisonnier en détention administrative Bilal Kayid, qui a suspendu sa grève de la faim longue de 71 jours après qu’un ait été accord ait été conclu entre l’avocat d’Addameer, Mahmoud Hassan et le procureur militaire israélien.

Fin de la détention fixée au 12 décembre

L’accord stipule que la détention administrative de M. Kayid ne sera pas renouvelée après le 12 décembre 2016, date de sortie aujourd’hui prévue.

L’arrangement d’abord proposé d’expulser M. Kayid en dehors de la Palestine pendant quatre ans, avait été initialement mis en avant comme un terme non négociable de sa libération. Au cours de la dernière audience devant la Haute Cour (le 22 août 2016), le renseignement israélien avait été catégorique sur cette condition. La modification des conditions proposées fait suite à une demande du juge de la Haute Cour que soient fournies des données supplémentaires par les services du renseignement sur les informations tenues secrètes, et que soit fourni également un rapport médical sur l’état de santé du prisonnier.

M. Kayid a été transféré à l’unité de soins intensifs le vendredi 19 août en raison de son refus de prendre des vitamines ou des compléments alimentaires, en particulier du sucre et de la vitamine B1. M. Kayid souffrait de troubles de la vision, de difficultés à respirer, de difficultés à se déplacer, de douleurs dans la poitrine, au bas du dos, à la mâchoire et dans la zone des reins. Il souffrait aussi de profonds troubles de sommeil, de somnolence et d’une grande fatigue. M. Kayid sera sous traitement jusqu’à ce qu’il soit dans un meilleur état de santé.

Un précédent dangereux

Addameer insiste également sur l’importance du cas de Bilal Kayid, qui a purgé une peine de 14 ans et demi, et malgré cela, a été placé en détention administrative sous le motif qu’il continuait à représenter une menace pour la sécurité nationale de l’État occupant. Cela met en évidence une politique dangereuse qui est aussi un précédent juridique. Addameer appelle donc les organisations internationales de défense des droits de l’homme, le mouvement des prisonniers palestiniens ainsi que la communauté internationale, à œuvrer pour mettre fin à la politique de la détention administrative.

La communauté internationale a la responsabilité de veiller à ce que l’occupation israélienne respecte les normes internationales sur les droits de l’homme ainsi que le droit humanitaire. Elle a aussi la responsabilité de tenir cet État pour responsable de ses violations flagrantes des droits de l’homme et des crimes de guerre.

Le cas de Bilal Kayid illustre la façon dont la détention administrative est une détention arbitraire qui équivaut à de la torture psychologique et à des traitements dégradants.

L’importance du mouvement national et international de solidarité

En conclusion, Addameer voudrait exprimer sa sincère gratitude à tous les militants locaux et internationaux du mouvement de solidarité qui ont investi les rues pour exprimer leur soutien à Bilal Kayid et aux autres détenus en grève de la faim.

Nous tenons à mentionner en particulier les représentants de l’Union européenne et des pays européens qui ont assisté aux audiences du tribunal, ainsi que les membres des parlements grec, islandais et irlandais qui ont fait preuve de solidarité avec M. Kayid et les autres prisonniers politiques palestiniens lors de leur visite dans les territoires occupés.

Addameer souhaite également remercier les membres du Groupe de la liste Unifiée (députés palestiniens à la Knesset), notamment le Dr Yousef Jabareen, le Dr Ahmad Al-Tibi, et Adv. Oussama Al-Saadi qui ont assisté aux audiences.

Enfin, Addameer aimerait également remercier toutes les organisations palestiniennes et internationales de défense des droits de l’homme pour leur travail extraordinaire, à savoir la Commission pour les affaires des détenus et ex-détenus, la Société des Prisonniers, et le réseau Samidoun.

Addameer affirme que cette bataille est engagée jusqu’à ce que la politique de détention administrative (détention sans inculpation ni jugement) soit abrogée. Aussi, nous exhortons tous les militants de la solidarité et de la défense des droits de l’homme à poursuivre leurs actions, en solidarité avec les autres détenus en grève de la faim – à savoir Mohammad Balboul, Mahmoud Balboul, Ayyad Al-Hreimeh, et Malek Al-Qadi – pour protester contre leur détention sans inculpation ni jugement.

25 août 2016 – Addameer – Traduction: Chronique de Palestine