Un porte-parole du COGAT a déclaré à Ma’an que les réductions étaient effectuées à la demande de l’Autorité palestinienne (AP) dirigée par le Fatah, qui régit la Cisjordanie occupée, mais sans dire avec précision quand Israël commencerait à abaisser l’approvisionnement en électricité.
L’AP, qui supporte les achats d’électricité de Gaza à Israël à concurrence de 40 millions de shekel (11,18 millions de dollars) par mois, aurait demandé que le gouvernement israélien réduise les livraisons à entre 25 et 30 millions de shekels par mois.
Un porte-parole de l’AP n’était pas immédiatement disponible pour faire des commentaires.
Le mois dernier, des informations sont parues disant que l’AP a notifié aux autorités d’occupation qu’elle cesserait de payer en totalité pour l’électricité qu’Israël livre à Gaza. Le média israélien Haaretz a rapporté que l’AP a informé Mordechai que le gouvernement basé à Ramallah “cesserait immédiatement” de payer l’électricité israélienne fournie à la bande de Gaza.
Le porte-parole de l’Autorité palestinienne, Yousif al-Mahmoud, a déclaré plus tôt ce mois [mai 2017] que l’Autorité palestinienne s’était engagée à couvrir les coûts de l’électricité de Gaza provenant d’Israël et d’Égypte. L’AP a, selon lui, payé 40 millions de shekels par mois pour l’électricité israélienne – cette somme étant soustraite des taxes perçues par Israël au nom de l’Autorité – et 7 millions de shekels (1,9 million de dollars) pour l’électricité égyptienne.
Le bureau du coordinateur a déclaré qu’Israël livrait au territoire assiégé pour 125 mégawatts de puissance électrique, représentant 30% des besoins totaux d’électricité de la bande de Gaza, selon Haaretz.
Malgré les 125 mégawatts d’électricité provenant du réseau israélien, la petite enclave côtière a besoin de 500 mégawatts quotidiens pour approvisionner près de deux millions d’habitants, lesqquels subissent depuis 2007 un blocus israélien terrestre, aérien et maritime, décrété lorsque le Hamas a emporté les élections législatives en Palestine occupée.
Le mois dernier, la seule centrale électrique de Gaza a fermé ses portes après que les fonds en provenance de Turquie et du Qatar aient été épuisés, et Gaza depuis ne dispose plus que de moins d’un tiers de ce qui est nécessaire pour assurer la demande journalière dans l’enclave assiégée.
L’arrêt de l’installation de Gaza a réduit la fourniture électrique aux habitants à une plage de seulement six heures, suivies d’une coupure de courant de 12 heures, par rapport à l’horaire déjà habituel de huit heures consécutives d’électricité suivies de huit heures de coupure. Pendant ce temps, les lignes électriques d’Égypte, qui alimentent le sud de la bande de Gaza, ont continué à faiblir, car toutes ces lignes venant d’Égypte et allant vers la bande de Gaza ont vu leur fonctionnement se dégrader le mois dernier.
Les critiques ont déclaré que l’initiative de l’Autorité palestinienne n’est qu’une tentative supplémentaire de la part de Ramallah d’exercer une pression sur le gouvernement du Hamas pour reprendre le contrôle du petit territoire palestinien, obligeant l’administration de Gaza à compter presque entièrement sur l’assistance internationale et les fonds privés pour obtenir de l’électricité pour les habitants du territoire sous blocus.
Al-Mahmoud, en attendant, a déclaré le mois dernier qu’au cours des trois derniers mois, l’Autorité de Gaza a été approvisionnée en combustible financé par le Qatar, tandis que le Hamas a récolté 100 millions de shekels (27,3 millions dollars) à partir des factures d’électricité des habitants de Gaza “tout en ne payant rien pour recevoir l’électricité” [de l’extérieur].
Mordechai a réitéré les accusations de l’Autorité palestinienne lors de l’interview de la BBC jeudi: “Le Hamas prend 100 millions de shekels aux Palestiniens de Gaza chaque mois par des taxes, et ne transfère pas l’argent à l’Autorité palestinienne mais l’utilise pour creuser des tunnels et à son avantage”.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ont publié des rapports ce mois-ci, prévoyant une crise complète si la situation à Gaza continue sur sa trajectoire actuelle.
Même à pleine capacité, les approvisionnement des réseaux électriques égyptiens et israéliens, ainsi que la centrale nucléaire de Gaza maintenant fermée, ne parviennent pas à couvrir les besoins énergétiques de la bande de Gaza.
La centrale électrique de Gaza n’a pas fonctionné à pleine capacité depuis des années, le blocage paralysant d’Israël limitant gravement les importations de carburant dans l’enclave côtière.
La grave pénurie d’électricité de l’enclave au fil des ans a aggravé les conditions de vie déjà terribles dans le petit territoire palestinien. La guerre fait également partie des raisons invoquées et, lors de l’offensive de 50 jours d’Israël sur Gaza en 2014, la centrale électrique a été prise pour cible et a totalement cessé de fonctionner.
L’ONU a prévenu que la bande de Gaza deviendrait inhabitable pour ses habitants d’ici 2020, faisant référence aux dévastations de la guerre et à plus d’une décennie de blocus israélien.
25 mai 2017 – Ma’an news – Traduction : Chronique de Palestine