“DERRIÈRE LES FRONTS” – Sortie nationale du Film et du Livre : le 8 novembre !

Un film d’Alexandra Dols avec le Docteur Samah Jabr – De retour de PALESTINE, pour des premières projections, DERRIÈRE LES FRONTS a gagné le Sunbird Award du meilleur documentaire au Festival Days of Cinema en PALESTINE.

Le film sera dans plusieurs villes de France, (liste sur allociné et sur le site du film prochainement).

Mais d’ores et déjà nous pouvons vous dire qu’il sera à : American Cosmograph Toulouse, Carmes Orléans, Utopia Montpellier, Cameo Ariel Metz, Espace Saint-Michel Paris, Meliès Montreuil, Utopia Saint-Ouen et Utopia Bordeaux.

LIRE EGALEMENT : A propos du film « Derrière les Fronts » d’Alexandra Dols

Ce sont les premiers jours que la vie du film sur grand écran se joue. A l’issue des premiers jours, les directeurs de salle décident ou non de le garder à l’affiche. C’est pourquoi nous comptons sur vous pour aller le (re)voir, le faire découvrir à la famille, aux ami-e-s, aux collègues, partager l’info sur les réseaux sociaux dès maintenant.

Pour l’accompagner une TOURNÉE D’AVANT-PREMIERES en présence de la réalisatrice et du Dr. Samah Jabr pour accompagner le film.

Nous espérons vous croiser sur notre chemin.

➡️ Vendredi 03 Nov. – 20H – Cinéma Cameo – #Metz
➡️ Samedi 04 Nov. – 20H – Cinéma Carmes – #Orléans
➡️ Dimanche 05 Nov. – 11H – Cinéma Melies – #Montreuil
➡️ Dimanche 05 Nov. – 20H30 – American Cosmograph – #Toulouse
➡️ Lundi 06 Nov. – 20H15 – Cinéma Utopia – #Bordeaux
➡️ Mardi 07 Nov. – 19H30 – Cinéma Utopia – #Montpellier
➡️ Mercredi 08 Nov. – 20H – Espace Saint-Michel – #Paris
➡️ Jeudi 09 Nov. – 20H30 – Cinéma Utopia Stella – #SaintOuen
➡️ Vendredi 10 Nov. – 20H30 – Cinéma Lumières – #Nanterre

+ d’infos l’événement facebook

Et déjà pour les jours qui suivront des soirées projections et discussions autour du film à l’espace Saint Michel, 7, place Saint-Michel, Paris 5e :

➡️ Samedi 11 nov: Nadir DENDOUNE, Journaliste indépendant – 20h

➡️ Dimanche 12 nov: Pierre STAMBUL. Co Président de l’Union Juive Française pour la Paix – 20h

➡️ Lundi 13 nov: Dominique VIDAL « Journaliste et historien, spécialiste du Proche-Orient » – 20h

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Derrière les fronts :
Chroniques d’une psychiatre psychothérapeute palestinienne sous occupation

Commandez dès à présent le livre.

En coordination avec la sortie en salle du documentaire d’Alexandra Dols – Derrière les fronts: résistances et résiliences en Palestine – nous vous proposons en coédition avec Hybrid Pulse le premier livre de la psychiatre et écrivaine Palestinienne Samah Jabr. Le livre ne sera pas disponible en librairie pour le moment mais seulement sur notre site ou par demande par courrier à PMN Éditions.

« Nous voulons une vie décente, pas n’importe quelle vie. Notre action pour la guérison et le rétablissement est indivisible de notre action pour la libération. » Dr Samah JabrCe recueil de chroniques choisies parmi les nombreuses écrites par le Dr Jabr sont égrenées au fil du temps de 2003 à aujourd’hui. La psychiatre-écrivaine-penseuse et témoin partage sa vision de soignante sous occupation.

L’auteure revendique que la psychiatrie, la psychothérapie ne peuvent pas guérir les personnes opprimées sans une éthique
des professionel-les qui inclue la justice et les droits humains comme des éléments essentiels pour leur santé mentale et leur bien-être.

Samah Jabr considère en effet le travail clinique à la lumière du contexte socio-politique et analyse le traumatisme psychologique trans-générationnel qui marque la mémoire collective Palestinienne.

Malgré un vécu sous oppression constante, la psychologie du peuple
palestinien ne se forme pas uniquement autour du traumatisme mais rassemble aussi les gens dans la solidarité et une cause commune.

Prendre la parole. Faire parler.

Témoigner pour que ces humiliations, ces tortures, les séquelles d’une occupation ne soit pas les outils du silence et consument pour toujours l’âme des résistant-es.

Parler pour que se brise le cercle vicieux de la domination.

Trouver la force de garder ces traces, de faire comprendre, de partager ces expériences à ceux et celles qui vivent de l’autre coté du Mur de la colonisation et de l’impérialisme.

Il est indispensable de transmettre et répéter au monde que face au système colonial , le souffle de la résistance et de la résilience Palestiniennes est comme le vent, nul ne peut le mettre en cage.

Derrière les fronts, un témoignage précis, lumineux, poétique qui permet d’envisager la situation en Palestine avec une subtilité accrue par un engagement quotidien, sans relâche, depuis sa Terre.

121 X 100 / 176 pages
Prix 10 euros plus 1,80 de frais de port

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L’indomptable ténacité du peuple palestinien

Omar Benderra, Algeria-Watch, 20 octobre 2017

Comment la société palestinienne réagit elle à l’arbitraire et aux manœuvres brutales et insidieuses d’un envahisseur raciste qui bénéficie du soutien inconditionnel des Occidentaux ? L’oppression coloniale au quotidien est la condition endurée par le peuple palestinien sous la botte de l’armée d’occupation israélienne. Cette insupportable réalité, vieille de plusieurs dizaines d’années, est systématiquement ignorée par les médias dominants. Le quotidien des palestiniens est fait de brimades, d’humiliations et de violences dans un silence complice que peu de voix parviennent à briser. Mais ceux qui escomptent la reddition et la fin de la résistance du peuple palestinien font fausse route. Face à l’injustice s’exprime la volonté indomptable d’affirmer son existence et son droit à la dignité d’un peuple prisonnier dans son propre territoire.

Ce sont ces dimensions sociales et politiques, d’impacts psychologiques de l’oppression et de luttes qu’a choisi de montrer Alexandra Dols dans un film remarquable de maîtrise et de sensibilité. Le titre « Derrière les fronts » joue sur l’ambiguïté entre les deux sens, anatomique et guerrier, d’un mot éclairé par un sous-titre explicite « Résistances et résiliences en Palestine ».

Par ses qualités cinématographiques, le film d’Alexandra Dols est de ces points de vue une œuvre d’art didactique. La réalisatrice parvient à montrer très concrètement que la colonisation de peuplement ne consiste pas seulement dans l’éviction, le nettoyage ethnique, des populations autochtones ni dans le vol de leur terre et de leurs propriétés. L’expansion spoliatrice est une entreprise de guerre psychologique permanente contre ceux dont la légitimité de la présence est incontestable et que le mouvement sioniste voudrait voir disparaître de la surface de la terre.

Prison mentale

L’omniprésence d’une armée d’occupation brutale et arrogante, de colons ultra-violents et d’une situation de coercition perverse affecte bien entendu le psychisme de nombreux palestiniens que personne ne protège vraiment. D’autant que l’occupant mène une politique de nettoyage mémoriel et d’effacement de l’identité nationale palestinienne entre mépris pour le plus grand nombre et récupération conditionnelle pour les rares supplétifs que le sionisme considère comme acceptables pour une cohabitation racialement hiérarchisée.

Évitant tout pathos et la tentation d’une démarche fondée sur une psychopathologie de la vie quotidienne, Alexandra Dols a choisi une approche toute en délicatesse construite autour de la personnalité d’une psychiatre palestinienne, la docteure Samah Jabr, qui est la chroniqueuse d’un road-movie de Ramallah à Jérusalem en passant par les ruines du village martyr de Deir-Yassine. Ce voyage est l’occasion de rencontres passionnantes avec des personnalités palestiniennes, de tous horizons et de toutes confessions. Très différents les uns des autres, ils racontent tous une histoire commune ou l’envahisseur israélien est avant tout préoccupé de diviser et d’émietter la société en tentant de briser les volontés pour aboutir à l’effacement de la conscience nationale palestinienne. Ces témoignages vivants jalonnent le film et éclairent sous des angles différents le drame mais aussi la capacité de résistance d’un peuple confronté à la dernière colonisation de peuplement de l’histoire de l’Occident.

Le voyage en Palestine occupée est une aventure éprouvante, rythmée par les barrages filtrants (les fameux « check-points ») de l’armée coloniale. Le barrage, point de contact, lourd de significations, entre occupants et occupés, est l’inacceptable expression d’une domination brutale et méprisante. Les palestiniens sont soumis aux lubies d’une soldatesque aussi indigne qu’omnipotente et sont ainsi entravés dans leurs mouvements de la manière la plus humiliante qui soit.

« Les portes de la liberté sont ouvertes par des mains blessées » Docteur Samah Jabr

La caméra capte très efficacement et sans artifice la nature de l’espace muré, clos : les territoires occupés par l’armée coloniale sont objectivement une prison à ciel ouvert, un bantoustan carcéral. Mais ce que parvient à introduire Alexandra Dols est que cette geôle est selon les termes même du docteur Jabr tout autant une « prison mentale ». Rejoignant en cela les observations de Frantz Fanon, la psychiatre palestinienne analyse l’impact déstabilisant de la torture institutionnelle qui est le déni permanent du droit et un discours visant en permanence à dégrader, en interrogeant son humanité, l’image du peuple palestinien.

Soumises à une pression permanente qui ambitionne de détruire la personnalité nationale dans ses fondements moraux et culturels, les populations bien que très affectées sont loin de se rendre et d’abdiquer leurs droits à l’indépendance et à la dignité. Même si l’occupation coloniale appuyée financièrement par les occidentaux a réussi à embrigader une partie des élites palestiniennes enrichies par la collaboration, la résistance populaire, politique et mentale, derrière les fronts, demeure intacte. Le regard croisé de la cinéaste et de la psychiatre conjugués aux témoignages d’acteurs d’une lutte palestinienne multiforme, confèrent à ce film une profondeur positive originale et particulièrement intéressante. Sans effets ni discours, Alexandra Dols montre avec talent le courage d’un peuple et la puissance positive qu’il exprime.

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2 novembre 2017 – Lettre de diffusion