Les frères Balboul, ex-grévistes de la faim, libérés des geôles israéliennes

Muhammad et Mahmoud Balboul
Nuran Balboul se tient à côté des portraits de ses frères en grève de la faim, lors d'un un sit-in à Bethléem le 2 août 2016, en solidarité avec les prisonniers palestiniens - Photo : MaanImages/Jaclynn Ashly
Ma’an NewsAprès plus de cinq mois dans une prison israélienne et après plus de 75 jours en grève de la faim pour protester contre leur détention sans accusation ni jugement, les désormais emblématiques frères Muhammad et Mahmoud Balboul ont été libérés ce jeudi.

Issa Qaraqe, responsable du Comité palestinien des prisonniers, a déclaré à Ma’an que les autorités israéliennes les avaient libérés au barrage militaire de Salim, le district le plus au nord de la Cisjordanie.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a reçu Mahmoud et Muhammad au siège de la présidence à Ramallah, au centre de la Cisjordanie, peu de temps après leur libération, lors d’une réunion en présence de Qaraqe et de la mairesse de Ramallah, Laila Ghannam.

Après la réunion, les frères Balboul se sont rendus à leur domicile dans la vieille ville de Bethléem, où une foule de personnes attendait leur retour sur le Manger Square.

Muhammad, âgé de 26 ans, et Mahmoud, 23, ont été initialement détenus lors d’un raid du 9 juin et ont ensuite été condamnés à six mois de détention administrative – une politique israélienne d’internement sans accusation ni procès fondé sur des preuves non divulguées.

Muhammad et Mahmoud se sont lancés dans une grève de la faim respectivement les 7 et 5 juillet, restant sans nourriture pendant 77 et 79 jours.

Les deux frères ont finalement mis fin à leurs grèves de la faim le 21 septembre, en même temps qu’un autre gréviste de la faim, Malik al-Qadi, suite à une décision des autorités israéliennes de ne pas prolonger leurs ordres de détention administrative.

Le Comité palestinien des prisonniers a déclaré mercredi que la famille Balboul avait “tant sacrifié et tant donné pour la Palestine”, soulignant que les frères étaient les fils d’Ahmad Balboul, un responsable des Brigade des martyrs Al-Aqsa, l’aile armée du Fatah, qui a été assassiné par un escadron de la mort israélien en 2008.

Leur sœur âgée de 15 ans, Nuran, avait également été détenue pendant trois mois cette année, l’occupant l’accusant d’avoir un couteau sur elle, une accusation que la famille a fermement niée.

Depuis la libération de Nuran, elle et sa mère Sanaa ont organisé sans relâche la campagne de solidarité pour la libération des deux frères, s’occupant des tentes érigées à Bethléem et Ramallah pour soutenir les grévistes, et rencontrant Abbas en septembre pour exhorter le dirigeant à exercer des pressions sur Israël pour libérer Muhammad et Mahmoud.

Dans le même temps, les prisonniers palestiniens Anas Shadid et Ahmad Abu Farah, tous deux originaires du village de Dura au sud de la Cisjordanie occupée, poursuivent leurs grèves de la faim contre leur détention administrative, malgré leurs conditions de santé critiques. Shadid, âgé 20 ans, et Abu Farah, âgé de 29 ans, sont restés sans nourriture respectivement depuis 74 et 75 jours.

8 décembre 2016 – Ma’an news – Traduction : Chronique de Palestine