Les pères et les mères prient et consolent pendant que, l’un après l’autre, leurs enfants meurent du choléra, de déshydratation et de faim.
Où est Dieu ? Il ne peut pas traverser le blocus total imposé par les États-Unis au Yémen pour sauver ses enfants. Une épidémie de choléra n’est pas une catastrophe naturelle, c’est une œuvre humaine. Depuis 2015, l’épidémie de choléra est la conséquence de la guerre biologique contre le Yémen. Les bombes américaines larguées par des pilotes saoudiens ont détruit les systèmes d’eau et d’égouts du Yémen. Les pièces détachées, les produits chimiques et le carburant nécessaires au fonctionnement des stations d’épuration des eaux usées du Yémen sont interdits d’entrée. L’eau potable, le vaccin contre le choléra et même les comprimés individuels de purification de l’eau ne peuvent pas non plus entrer. L’épidémie de choléra qui en a résulté était prévisible.
Les eaux usées des usines de traitement hors d’usage débordent dans les cours d’eau qui irriguent les terres agricoles, contaminant ainsi les légumes avant leur mise sur le marché. Les eaux usées se déversent dans les villes, les zones résidentielles et les camps de réfugiés. Les mouches pullulent au-dessus des eaux usées et répandent le choléra partout. Le Comité international de la Croix-Rouge, le Croissant-Rouge et Médecins sans frontières, les hôpitaux, les cliniques, les organisations de secours et les défenseurs des droits humains ont été ciblés par des bombardements.
Les Nations-Unies, contrôlées par les États-Unis, donnent un semblant de légalité au blocus et à l’embargo sur les armes qui cible unilatéralement le Yémen. Cela ne sert à rien de se demander pourquoi l’ONU n’a pas aussi interdit la livraison d’armes à l’Arabie saoudite. On connaît la réponse.
L’ONU se désole de la crise humanitaire et de la pire épidémie de choléra de l’histoire de l’humanité. Mais l’ONU ne fait rien pour arrêter le génocide saoudien conduit par les États-Unis ni la destruction du Yémen, et elle publie des chiffres sciemment faux et sous-évalués sur le nombre de morts civiles.
L’ancienne ambassadrice des États-Unis auprès des Nations-Unies, Nikki Haley, s’est mise en colère lorsque l’ONU a osé critiquer timidement les États-Unis, pour avoir déplacé leur ambassade à Jérusalem. Elle a parlé du “manque de respect” de l’ONU à l’égard des États-Unis et a menacé de représailles financières l’ONU et les pays dont les votes n’étaient pas conformes aux souhaits des États-Unis. L’ONU n’est pas un médiateur honnête, car elle est dominée pas les États-Unis et elle a peur de les contrarier.
Le président Donald Trump a réduit le financement des agences humanitaires de l’ONU, il n’a pas essayé d’empêcher Israël d’assassiner des milliers de Palestiniens non armés, il a sorti les États-Unis du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et il se moque de la Cour internationale de justice des Nations-Unies. Le conseiller de Trump pour la sécurité nationale, John Bolton, a déclaré que les États-Unis prévoyaient de se retirer d’un plus grand nombre de traités qui constituent le fondement du droit international.
En d’autres termes, Bolton confirme que les États-Unis sont un État voyou ; ils ridiculisent les Nations-Unies. Dès le début de la guerre contre le terrorisme de l’ère Bush, les États-Unis ont fait preuve du plus grand mépris pour les Conventions de Genève. Obama a également violé le droit international coutumier en toute impunité. Obama a assassiné des citoyens américains, bombardé au drone des mariages et des funérailles en Afghanistan, et détruit la Libye. Il a envahi la Syrie dans une guerre d’agression illégale. Obama était un expert en tueries. Il paraît qu’il s’en est même vanté.
Causer délibérément une épidémie de choléra, revient à mener une guerre biologique. Le Yémen n’est pas le premier pays contre lequel les États-Unis utilisent des armes biologiques et chimiques. Pendant la guerre de Corée des années 1950, les Etats-Unis ont été accusés de manière convaincante de guerre biologique. Pendant la guerre du Vietnam, les États-Unis ont pulvérisé des millions de gallons d’agent Orange, qui ont empoisonné le sol, les rivières et les gens. L’agent Orange, 50 ans plus tard, “provoque encore des fausses couches, des maladies de peau, des cancers et des malformations congénitales”.
Les États-Unis ont contaminé l’ex-Yougoslavie, l’Afghanistan et le Moyen-Orient avec de l’uranium dit appauvri. L’uranium appauvri peut causer le cancer, des malformations congénitales et probablement beaucoup d’autres problèmes de santé. Les États-Unis le savent. Les vétérans américains de la guerre en Irak ont reçu un avertissement sanitaire.
En 1995, Madeleine Albright est interviewée par Lesley Stahl dans l’émission “60 Minutes”. Cette interview devrait avoir la place d’honneur au musée de l’Infamie pour l’éternité. Stahl a demandé à Albright si la mort de plus de 500 000 enfants irakiens causée par les sanctions américaines “valait la peine”. La réponse d’Albright a été : “Je pense que c’est un choix très difficile, mais le résultat… nous pensons que le résultat en valait la peine.” (Albright ne nous a pas dit qui était ce “nous”.) On sait maintenant que “nous” avons délibérément utilisé la guerre biologique pour tuer ces 500 000 enfants irakiens.
Combien d’autres enfants, Albright, l’administration Bill Clinton et “nous” avons-nous tué dans le monde parce que “nous” pensions que cela en “valait la peine” ? Des centaines de milliers, selon une étude du document partiellement déclassifié de la Defense Intelligence Agency “IRAQ WATER TREATMMENT VULNERABILITIES” [souligné dans l’original]. Le document partiellement déclassifié a été découvert en 1998 sur un site Web officiel du Système de santé militaire. En 2001, l’Association pour les élèves victimes de génocide a publié l’étude susmentionnée : Le rôle des “vulnérabilités du traitement de l’eau en Irak” dans l’arrêt d’un génocide et la prévention d’autres génocides.
Pendant la première guerre du Golfe de 1991, les États-Unis ont délibérément pris pour cible toutes les usines de purification de l’eau et tous les travaux d’assainissement en Irak, ce qui constitue en soi un crime de guerre. Le document “Iraq Water Treatment Vulnerabilities” (Vulnérabilités du traitement de l’eau en Irak) produit par le ministère américain de la Défense et mis en œuvre en 1991, a continué d’être appliqué sous le Président Bill Clinton. Même après qu’Albright a admis à l’émission “60 Minutes” que le régime de sanctions américain avait tué 500 000 enfants irakiens, “nous” avons continué l’embargo draconien sur le matériel de purification de l’eau.
Le ministère de la Défense et le “nous” de Madeleine Albright savaient que sans eau potable, les maladies véhiculées par l’eau, comme le choléra, affecteraient et tueraient des centaines de milliers d’Irakiens. Priver une population entière des produits de premières nécessités est un génocide, et c’est une violation des Conventions de Genève. Détruire l’approvisionnement en eau potable pour causer sciemment des épidémies comme le choléra, c’est une guerre biologique.
Les sanctions économiques et les embargos commerciaux sont une guerre de siège barbare contre des populations civiles. Il n’y a aucun moyen de les blanchir grâce à des éléments de langage comme cibles chirurgicales ou intervention humanitaire. Accordez maintenant une pensée aux millions d’habitants de Cuba, d’Iran, du Venezuela, de la Syrie, de la Birmanie et de la Côte d’Ivoire qui subissent aujourd’hui un embargo américain.
Le document “Iraq Water Treatment Vulnerabilities” révèle l’intention diabolique qui peut présider aux sanctions, même quand elles sont autorisées par l’ONU. C’est pour ces raisons, entre autres, que le Comité international de la Croix-Rouge a souvent exprimé ses inquiétudes sur l’usage de ces sanctions, même quand l’ONU les autorisait. L’ONU n’a pas plus le droit qu’un autre de violer les Conventions de Genève, et l’ONU outrepasse son autorité lorsqu’elle le fait.
Les États-Unis ont également outrepassé l’autorisation de l’ONU en imposant un blocus total au Yémen. Comme on pouvait s’y attendre, des enfants meurent du choléra au Yémen, tout comme en Irak. Des dizaines de milliers de civils sont morts de faim, de maladie et de manque de médicaments. Et vingt millions d’êtres humains meurent en ce moment de faim dans une famine provoquée par les États-Unis et leur mandataire, la coalition dite saoudienne.
Depuis trois ans, à commencer par l’administration Obama, les États-Unis livrent à l’Arabie saoudite les bombes, les munitions, le carburant. Pire encore, l’armée américaine est au centre du commandement et du contrôle de la guerre au Yémen. D’autres pays qui profitent de la guerre, comme le Royaume-Uni, les pays de l’UE et le Canada, ont aussi les mains couvertes du sang et des excréments infectés par le choléra des enfants yéménites.
Les forces spéciales américaines, la Seal Team 6 et la CIA effectuent des raids nocturnes et des missions, comme celle qui a tué Nora, une fillette de 8 ans, qu’on voit ci-dessus. C’était une citoyenne américaine qui vivait avec ses grands-parents dans un village yéménite.
Nora était la fille d’Anwar al-Awlaki, qui fut le premier citoyen américain connu pour avoir été exécuté par les États-Unis hors de toute procédure régulière. Une semaine plus tard, son fils de 16 ans, Abdulrahman al-Awlaki, a été lui aussi assassiné par un drone américain. Barack Obama a commis ces meurtres en 2011.
C’est également Obama qui a planifié le raid au cours duquel Nora a été tuée sur ordre de Trump, le 29 janvier 2017. Lorsqu’on a demandé au secrétaire de presse d’Obama, Robert Gibb, pourquoi Abdurahman, 16 ans, avait été tué, il a répondu que son crime était qu’il “aurait dû avoir un père plus responsable”. C’était aussi le “crime” de Nora ?
La guerre contre le Yémen est une guerre sale tout comme celles d’Irak, de Libye et de Syrie. Il s’agit de la destruction d’un pays et du massacre de ses civils, qui constitue un véritable génocide même si ça n’est pas officiellement reconnu comme tel. Le Royaume d’Arabie saoudite et sa soi-disant coalition sont des mandataires américains qui paient les bombes et les larguent. Ce sont les États-Unis qui choisissent les cibles, depuis le centre de commandement et de contrôle.
Au sol au Yémen se bat une armée de terroristes salafistes parrainés par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, les moudjahidin, Al-Qaïda, les Frères musulmans et Blackwater (rebaptisés Academi), des mercenaires étasuniens, somaliens et sud-américains. Des terroristes soutenus par l’Arabie saoudite attaquent dans le nord, tandis que les Émirats arabes unis soutiennent des attaques terroristes dans le sud. Des terroristes soutenus par l’Arabie saoudite combattent des terroristes des Émirats arabes unis. L’Arabie saoudite impose un blocus au Qatar, suite à un différend sur le Yémen.
Le gouvernement de facto du Yémen est la direction du Mouvement Houthi, du nom de son fondateur charismatique Hussein Badreddin al-Houthi. Le Mouvement Houthi est soutenu par les unités militaires du Yémen, les forces de sécurité et une large base du peuple yéménite, dont de nombreux sunnites. Cela ne veut pas dire que les Yéménites sont tous pareils. Ils ne le sont pas, mais lorsque leur intérêt commun est en jeu, ils s’unissent, malgré leurs différences.
Certains groupes internes s’opposent au mouvement Houthi et collaborent avec les groupes terroristes saoudiens et émiriens, mais il ne s’agit pas d’une guerre sunnites contre chiites. La guerre n’est pas non plus une guerre par procuration entre l’Arabie saoudite et l’Iran, comme le monopole médiatique mainstream voudrait le faire croire au public américain.
Les chiites zaydites, qui représentent environ 42% de la population du Yémen, sont plus proches de l’islam sunnite qu’ils ne le sont de la branche chiite de l’Islam iranien. Le mouvement Houthi, dirigé par Zaidi, “n’a pas appelé à la restauration de l’imamat au Yémen, et les griefs religieux n’ont pas été un facteur majeur dans la guerre”, selon Al Jazeera. Au contraire, le Mouvement Houthi est surtout de nature économique, politique et régionale.
Il existe un mouvement séparatiste dans ce qui était autrefois le Yémen du Sud, qui était jusqu’en 1990 un pays communiste distinct : la République démocratique du Yémen. Avant l’unification, le Yémen du Nord était la République arabe du Yémen. Dans la lutte pour le pouvoir qui a suivi l’unification, le Sud a perdu le pouvoir et le contrôle. Les Émirats arabes unis soutiennent un groupe séparatiste du sud, le Conseil de transition du sud, qui s’oppose également à Hadi et à l’Arabie saoudite. Comme nous l’avons dit, les terroristes soutenus par l’Arabie saoudite luttent contre les terroristes soutenus par les Émirats arabes unis.
Les États-Unis, l’Arabie saoudite et l’ONU tentent de faire passer Abdrabbuh Mansour Hadi pour le “gouvernement légitime internationalement reconnu du Yémen”. Hadi a été président d’un gouvernement intérimaire du Yémen de 2012 à 2014. Hadi s’est frauduleusement maintenu en place après la fin de son mandat en 2014.
Hadi a été destitué de force par le Mouvement Houthi et un large soulèvement de la base du peuple yéménite. Hadi a démissionné de son poste et s’est enfui en Arabie saoudite. Les États-Unis, l’Arabie saoudite et l’ONU utilisent Hadi comme figure de proue pour donner un semblant de légalité à la guerre d’agression illégale menée par les Etats-Unis contre le Yémen.
Il y a peu ou pas de preuves que l’Iran fournisse au Mouvement Houthi des armes, du matériel ou des combattants. Regardez la carte. Même s’il le voulait, comment l’Iran pourrait-il livrer massivement des armes avec le blocus total imposé par les États-Unis? L’Iran a déjà beaucoup à faire avec le soutien (juridique) qu’il apporte à son allié syrien. L’Iran doit aussi gérer sa propre crise économique causée par les sanctions économiques illégales des États-Unis, réimposées par l’administration Trump.
Lorsque les États-Unis ont dû fournir des preuves tangibles de l’implication de l’Iran au Yémen, l’ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, n’a pu présenter que des morceaux de missile. L’ONU les a rejetés au motif qu’Haley n’apportait “aucune preuve quant à l’identité du courtier ou du fournisseur”. L’Iran a nié toute implication au Yémen et rejeté les affirmations des États-Unis comme non fondées, et il a ajouté :
“Ces accusations visent également à couvrir les crimes de guerre saoudiens commis au Yémen avec la complicité des Etats-Unis, et à détourner l’attention de la guerre d’agression contre les Yéménites qui s’enlise.”
Les Yéménites, quelle que soit leur religion, leur région ou leur tribu, sont farouchement nationalistes et ils ne sont à la solde de personne. Ils n’apprécient pas que des envahisseurs étrangers veuillent les dominer. Le Yémen, comme l’Afghanistan, est un cimetière où les empires viennent mourir. Les Britanniques et les Égyptiens l’ont appris dans les années 1960 et maintenant les Saoudiens et les Émirats arabes unis l’apprennent à leurs dépens.
Les États-Unis ressemblent à un empire zombie. Confronté à l’humiliation et à la défaite, ils laminent leurs adversaires depuis le ciel, comme en Irak, Libye et Syrie. Les États-Unis n’ont aucune pitié pour la population civile. Les États-Unis détruisent les infrastructures civiles, bloquent la nourriture, l’eau et les médicaments. Ils larguent des bombes à fragmentation et du phosphore blanc sur les populations, et ils empoisonnent l’eau, le sol et l’air avec des armes biologiques, chimiques et radioactives.
Pas plus que l’Irak, la Libye, la Syrie et tant d’autres petits pays que les États-Unis ont qualifiés d’ennemis, le Yémen ne constitue une menace pour la sécurité nationale américaine. Pourquoi les États-Unis détruisent-ils tous ces petits pays et pourquoi les États-Unis détruisent-ils le Yémen ?
Dans les années 1990, après l’effondrement de l’URSS, les États-Unis ont entrepris de construire un empire pour dominer le monde, et ils n’en ont pas fait mystère. Le projet américain de domination du monde a pris différents noms, comme la Doctrine Wolfowitz, le Projet pour un nouveau siècle américain (PNAC), Full Spectrum Dominance, the Indispensable Nation, American Exceptionalism, New World Order et, plus subtilement, le rôle du leadership mondial américain.
Quel que soit le nom que l’on donne à la domination du monde par les États-Unis, c’est toujours la même chose. Les États-Unis se considèrent au-dessus du droit international, du comportement moral coutumier et estiment qu’ils sont les seuls à avoir le droit d’agir en fonction de ce qu’ils croient être leur intérêt politique, militaire et financier. Si les États-Unis étaient une personne, ils seraient diagnostiqués comme psychopathe, sans conscience, sans empathie et sans remords ; agressif, narcissique et tueur en série.
Le Yémen est souvent décrit par les médias grand public comme “le pays le plus pauvre du Moyen-Orient”, comme s’il n’avait aucune richesse qu’on pourrait vouloir s’approprier. La population du Yémen est pauvre, mais le Yémen a du pétrole, des pipelines, de l’or, des minéraux, de l’agriculture, de la pêche, des entreprises publiques, des biens immobiliers enviables, de l’argent et un grand potentiel touristique du fait de sa géographie.
Les 30 millions d’habitants du Yémen sont à la fois une source potentielle de main-d’œuvre bon marché et un marché potentiel pour les produits des entreprises mondiales américaines. Le Yémen est stratégiquement situé dans le détroit de Bab-el-Mandeb, par lequel passent 1,4 million de barils de pétrole chaque jour. Pendant des millénaires, le Yémen a été un pôle commercial.
Les États-Unis convoitent la richesse du Yémen et sa position stratégique dans le cadre du nouvel ordre mondial néolibéral. La vision américaine du Nouvel Ordre Mondial est un monde dominé par les multinationales américaines, les institutions financières américaines et les riches dynasties familiales américaines.
La politique étrangère des États-Unis est façonnée par des intérêts particuliers, des monopoles et leurs comités d’action politique (PACS), comme les fabricants d’armes, les multinationales financières, pharmaceutiques et agroalimentaires. Des pays étrangers comme Israël et l’Arabie saoudite ont également des lobbies puissants qui peuvent manipuler la politique étrangère américaine à leur avantage. La politique étrangère américaine n’a pas grand-chose à voir avec les intérêts du citoyen américain moyen.
Le Yémen est le voisin méridional du Royaume d’Arabie saoudite, et les Saoudiens veulent un gouvernement corrompu, complaisant et docile au Yémen. Le Royaume a élargi sa frontière pour empiéter sur les frontières septentrionales du Yémen, berceau du mouvement Houthi. La dynastie saoudienne craint également l’influence d’un peuple yéménite indépendant sur le peuple opprimé par la dynastie saoudienne. Le Royaume est un baril de poudre, au moindre soulèvement populaire il va exploser.
L’Arabie saoudite utilise l’islam wahhabite extrémiste comme subterfuge politique pour recruter des djihadistes et des terroristes et pour étendre son influence en Asie occidentale, en Afrique et au-delà. Le terrorisme international est une initiative conjointe des États-Unis, de l’Arabie saoudite et d’autres États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Tous les états du CCG : Arabie saoudite, EAU, Bahreïn, Oman et Koweït sont des monarchies théocratiques. Cela en dit long sur les valeurs américaines en matière de démocratie et de droits humains.
Les États-Unis convoitent depuis longtemps les richesses du Yémen. Au milieu des années 1980, la famille Bush et ses amis pétroliers texans de Hunt Oil ont investi dans le bassin pétrolifère de Marib Shabwa au Yémen. Bush a obtenu pour Hunt Oil les droits d’exploration future. L’ancien directeur de la CIA, puis vice-président Bush, s’est arrangé en douce pour que Saddam Hussein, le président de l’Irak, finance les investissements de Bush-Hunt au Yémen. Quelques années plus tard, Bush a “remboursé” le prêt de Saddam avec l’opération militaire Shock and Awe.
La guerre qui a débuté en 2015 a pour but de protéger les investissements américains dans les entreprises internationales, le néolibéralisme et le projet de nouvel ordre mondial. Le peuple yéménite a été un farouche opposant du néolibéralisme, et il aime son vieil ordre mondial. Ils se sont rebellés contre les 33 années de règne d’Ali Abdullah Saleh parce qu’il avait vendu le Yémen au néolibéralisme, puis le peuple s’est rebellé contre le gouvernement intérimaire de Hadi qui complotait de vendre au rabais leurs biens publics à l’empire néolibéral.
Les Étasuniens qui profitent du néolibéralisme n’ont pas apprécié que leur bienfaiteur Hadi ait été renversé par le mouvement Houthi. Et l’Arabie saoudite, qui essaie d’exploiter le Yémen depuis des décennies, n’a pas apprécié non plus. Les vautours des autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) encerclent le Yémen dans l’espoir de se repaître aussi de son cadavre.
Les États-Unis fournissent aux pays du CCG le dispositif “Shock and Awe” pour tuer la proie, et ils se moquent pas mal de tuer 22 millions de personnes dans le processus de pillage du Yémen. Ce sont les États-Unis qui fournissent les bombes. La coalition des pays du Golfe dirigée par l’Arabie saoudite ne fait que les larguer
En résumé, il n’y a pas de guerre civile au Yémen. L’Iran est le bouc émissaire d’une guerre d’agression illégale menée par les États-Unis. L’Arabie saoudite et sa coalition d’États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont leur siège à Riyad, en Arabie saoudite. Les États membres du CCG sont l’Arabie saoudite, le Bahreïn, Oman et les Émirats arabes unis. Ce sont toutes des monarchies. Les Etats-Unis espèrent remporter les plus gros lots au Yémen, et l’Arabie saoudite, les EAU et le Qatar s’affrontent pour les miettes. La vie de 22 millions de Yéménites ne tient qu’à un fil, à cause du blocus américain de nourriture, d’eau et de médicaments. Les États-Unis sont responsables de la pire épidémie de choléra de l’histoire. C’est une guerre biologique et un génocide.
* David William Pear David William Pear est un chroniqueur progressiste qui écrit sur la politique étrangère, les questions économiques et politiques, les droits de l’homme et les questions sociales des États-Unis. David est un collaborateur principal à la rédaction de The Greanville Post (TGP) et ancien rédacteur en chef principal de OpEdNews (OEN) de 2014 à 2018, et il est toujours “Trusted Writer” pour OpEdNews. David écrit aussi pour le Real News Network (TRNN) depuis plus de 10 ans et est un de ses soutiens financiers sur le long terme.
19 octobre 2018 – Publication originale – The Greanville Post – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet