Un certain nombre de prisonniers palestiniens qui sont à leur 36ème journée de grève de la faim de masse, ont été transférés dans des hôpitaux civils tandis que les autorités israéliennes déplaçaient des dizaines de prisonniers dans des cliniques de fortune à l’intérieur des prisons, selon le Comité des médias mis en place pour soutenir les grévistes de la faim.
Quelque 1300 prisonniers en grève de la faim exigent la fin de l’interdiction des visites familiales, le droit de poursuivre des études supérieures, des soins médicaux appropriés et la fin de l’isolement cellulaire et de la détention administrative – un emprisonnement sans inculpation ni procès et indéfiniment renouvelable- parmi d’autres revendications pour leurs droits fondamentaux.
Les prisonniers continuent d’être transférés dans les hôpitaux et cliniques de fortune
Les sites israéliens ont rapporté que le Service pénitentiaire israélien (IPS) a transféré 70 prisonniers grévistes de la faim dans un certain nombre d’hôpitaux civils israéliens en raison d’une “grave détérioration” de leur état de santé.
Ces mêmes sites ont déclaré que les 70 prisonniers ont été transférés dans les hôpitaux Assaf Harofeh, Soroka, Barzilai, Hamek et Beilinson en Israël [Palestine de 1948].
Le comité des médias pour la grève de la faim a également signalé qu’un certain nombre de prisonniers grévistes et détenus dans la prison centrale de Ramla en Israël ont été évacués vers les hôpitaux à l’intérieur d’Israël.
Le comité a cité l’avocat Ehab al-Ghalith, qui a visité les prisonniers Hafith Sharayaa et Mansour Fawaqa, disant que les grévistes de la faim présentaient des “symptômes dangereux”, tels que les successives pertes de conscience, des nausées, des vomissements, des douleurs graves aux membres, une pression artérielle basse, une faible fréquence cardiaque et une perte de poids d’au minimum 15 kilogrammes.
Les deux prisonniers ont déclaré à al-Ghalith qu’au moins 72 grévistes de la faim étaient détenus à Ramla dans des “conditions exécrables et désastreuses”.
Dans une déclaration distincte, le Comité des médias a déclaré que les responsables de l’IPS dans la prison d’Ashkelon, dans le sud d’Israël, prévoyaient de déplacer tous les prisonniers grévistes de la faim vers la clinique de fortune dans la prison d’ici la fin de la journée de lundi.
Un avocat du Comité palestinien des affaires de prisonniers a visité lundi des prisonniers grévistes dans la prison d’Ashkelon et a rapporté que les conditions de santé des grévistes de la faim “s’aggravaient”», soulignant qu’un certain nombre d’entre eux ont cessé de boire de l’eau.
L’avocat a cité les prisonniers qui disaient que 45 des 60 prisonniers en grève de la faim se sont “régulièrement évanouis depuis lundi matin”, mais ont confirmé que ceux-ci “sont toujours déterminés à poursuivre la grève jusqu’à ce que leurs demandes soient respectées”.
Le comité des médias a souligné que les hôpitaux de fortune mis en place dans les prisons au début de la grève, n’étaient pas bien équipé et ne disposaient pas des commodités de base des hôpitaux civils.
En outre, a ajouté la déclaration, les prisonniers ont déclaré que les médecins qui dirigent les cliniques ont essayé de soumettre les prisonniers “à un chantage” pour mettre fin à leur grève et ont exposé toute une variété d’aliments dans les cliniques de terrain.
Poursuite des rassemblements de solidarité pour soutenir les grévistes de la faim
Dans la ville occupée de Bethléem, au sud de la Cisjordanie, des dizaines de Palestiniens se sont rassemblés à Manger Square, à l’extérieur de l’église de la Nativité, où le président américain Donald Trump devrait passer ce mardi, pour protester contre la visite du président américain tout en exprimant leur solidarité avec les prisonniers en grève de la faim.
“Nous sommes venus vous dire que ceux qui décident du sort du peuple palestinien, ce sont les camps de réfugiés palestinien et non les Américains, la cause des camps est la cause de tous les Palestiniens”, a crié un manifestant alors que des dizaines d’autres se rassemblaient autour de lui.
“Le sort de Jérusalem ne peut être décidé par Trump, car Jérusalem est arabe, Jérusalem est palestinienne, et c’est nous qui décidons de son destin, et pas les Américains. Les seuls qui appuient les Palestiniens, ce sont les prisonniers héroïques, ils luttent, ne se battent qu’avec leurs corps”, a déclaré l’homme.
Pendant ce temps, à Gaza, des membres du Front démocratique pour la libération de la Palestine (DFLP) à Gaza ont organisé une marche très suivie dans la ville de Gaza, au centre de l’enclave de Gaza, les manifestants portant des banderoles avec des mots d’ordre de soutien aux prisonniers, criant des slogans condamnant le refus d’IPS de négocier avec des prisonniers et le silence de la communauté internationale.
Le responsable du DFLP dans la ville de Gaza, Ahmad Saed, a prononcé un discours devant la foule, appelant la communauté internationale et les institutions juridiques à “cesser de se taire et à sauver la vie des prisonniers en grève de la faim», et appelant aussi les Palestiniens à continuer à participer aux marches de solidarité et aux sit-in.
Fadwa Barghouthi, membre du conseil révolutionnaire du Fatah et épouse de Marwan Barghouthi, le responsable du Fatah qui est à la tête de la grève de la faim, a participé à un rassemblement lundi avec un certain nombre de mères de prisonniers palestiniens en grève, à l’intérieur du mausolée du défunt président palestinien Yasser Arafat.
22 mai 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine