Le porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf al-Qidrah, a déclaré que Muhammad Abu Sada, âgé de 26 ans orginaire d’Al-Nusayrat, dans le centre de la bande de Gaza, a été tué après que des soldats israéliens lui ont tiré dans la poitrine lors d’affrontements près d’Al Bureij.
Al-Qidrah a déclaré également que deux autres Palestiniens ont été blessés près d’al-Bureij, tandis qu’un troisième a été blessé près de Nahal Oz.
Abu Sada est le 239ème Palestinien à être assassiné par Israël depuis le début d’une vague de troubles dans les territoires palestiniens occupés et en Israël en octobre 2015.
Durant la même période, 34 Israéliens ont été tués par des Palestiniens.
“Tirer pour tuer”
Toute cette dernière période, des groupes de défense des droits de l’homme ont dénoncé à plusieurs reprises ce qu’ils ont qualifié de politique de “tirer-pour-tuer” des forces israéliennes contre des Palestiniens qui ne représentaient pas une menace au moment où ils ont été abattus ou qui auraient pu être neutralisés de manière non mortelle.
Alors qu’Israël prétend que beaucoup d’entre eux tentaient d’attaquer des Israéliens lorsqu’ils ont été tués, les Palestiniens et les groupes de défense des droits de l’homme ont contesté la version israélienne des événements dans un grand nombre de cas.
Selon les informations réunies par Ma’an, Abu Sada était parmi les 24 Palestiniens, dont quatre mineurs, tués par les forces israéliennes lors d’affrontements dans la bande de Gaza depuis octobre dernier, lorsque les manifestants ont commencé à se rassembler tous les vendredis dans les zones frontalières de la bande de Gaza pour manifester leur solidarité avec ce que les Palestiniens de Gaza ont qualifié d'”Intifada de Jérusalem” dans la Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.
En une seule journée, le 6 octobre 2015, six Palestiniens ont été abattus par l’armée israélienne lors de manifestations à Gaza.
La soi-disant “zone tampon” où Abu Sada et les autres manifestants ont été tués a été déclarée unilatéralement par Israël en 2005 “interdite d’accès”, empêchant en toute illégalité aux Palestiniens d’accéder à leurs propres terres, selon la déclaration de Defense for Children International – Palestine (DCIP) dans un rapport.
“La portée exacte de la zone tampon n’est pas claire et les Palestiniens souvent comprennent qu’ils se sont égarés dans la zone tampon uniquement lorsque les soldats israéliens se mettent à tirer sur eux à travers la clôture servant de frontière.”
Totale impunité
Autant le DCIP que le groupe israélien de défense des droits de l’homme B’Tselem ont souligné dans leurs rapports la culture d’impunité qui est celle des forces israéliennes qui tuent des Palestiniens, les soldats commettant les meurtres n’étant jamais inquiétés.
“L’imputabilité des fusillades par les forces israéliennes est extrêmement rare et Israël défend ou nie systématiquement l’utilisation d’une force meurtrière contre des enfants”, a déclaré le DCIP, tandis que B’Tselem a affirmé que “si une enquête est menée, ses chances d’aboutir (à une condamnation) sont extrêmement faibles.”
18 novembre 2016 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine