Samidoun a cité le groupe de défense des droits des prisonniers Muhjat al-Quds, en disant qu’Allan, kidnappé par les forces israéliennes le 8 juin et qui a commencé sa grève de la faim ce même jour, a été transféré samedi du centre de détention de Jalama à la prison de Megiddo où il aurait été placé en isolement cellulaire.
La porte-parole du Service pénitentiaire israélien (IPS) Hana Herbst n’a pas directement confirmé à Ma’an le transfert d’Allan.
Cependant, Herbst a déclaré que la grève de la faim constituait “une violation disciplinaire en prison et était traitée en conséquence”, ajoutant que IPS “transfère les détenus régulièrement en fonction de la gestion et des décisions opérationnelles”.
Les transferts arbitraires entre les prisons sont une tactique commune de l’IPS pour casser la résistance chez les prisonniers palestiniens.
Allan, un avocat du village d’Einabus, dans la région de Naplouse, au nord de l’occupation de la Cisjordanie occupée, a été libéré de prison en novembre 2015 après une période d’un an de détention administrative – la politique d’internement largement condamnée d’Israël sans inculpation ni procès, et sans limite de temps. Il avait mené une grève de la faim de 66 jours pour protester contre sa détention.
Un tribunal militaire israélien a accusé jeudi M. Allan d’avoir “d’incitation” [à la résistance] sur les médias sociaux, amenant ainsi son père à dire au site de nouvelles d’Al Quds que les forces israéliennes “ont détenu son fils pour se venger de lui depuis le jour de sa sortie de la détention administrative“.
Les forces israéliennes ont kidnappé au moins 400 Palestiniens en moins d’un an pour leur activité sur les médias sociaux, et 400 autres ont été détenus pour la même raison par l’Autorité palestinienne dans le cadre de sa politique de coordination répressive largement condamnée avec Israël, a rapporté le quotidien israélien Haaretz.
Les autorités israéliennes ont justifié leur répression sur l’activité des médias sociaux palestiniens, arguant qu’une vague de troubles qui a commencé en octobre 2015 a été provoquée par l’incitation [à la résistance] en ligne, bien que les Palestiniens aient plutôt souligné comme motif d’actes de violence, la frustration et le désespoir provoqués par l’occupation vieille de 50 ans par Israël du territoire palestinien et l’absence d’horizon politique.
La suppression de la liberté d’expression palestinienne au cours des derniers mois a également vu les librairies fermées, tandis que des militants, des journalistes, des romanciers et des poètes ont été emprisonnés.
La grève de la faim d’Allan intervient à la suite d’une grève de la faim de 40 jours menée par des centaines de prisonniers palestiniens pour dénoncer la violation de leurs droits humains fondamentaux dans les prisons israéliennes.
Bien les responsables palestiniens et les dirigeants de la grève de la faim aient déclaré une victoire, IPS a nié à maintes reprises avoir négocié avec les prisonniers ou accédé à la moindre de leurs demandes.
18 juin 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine