Nurhan Awwad, âgée de 17 ans et condamnée par l’occupant à 13 années et demi de prison

Nurhan Awwad
Nurhan est la dernière parmi les mineurs palestiniens à être condamnée à une lourde peine de prison - Photo: via Samidoun.net
Ma’an News – Un tribunal israélien à Jérusalem a condamné mercredi l’adolescente palestinienne Nurhan Awwad à 13 ans et demi de prison pour une attaque avec une paire de ciseaux menée il y a exactement un an à Jérusalem.

Selon une déclaration publiée par la Société des Prisonniers Palestiniens (PPS), l’avocat Mufid al-Hajj a rapporté qu’à la peine de prison infligée à Nurhan Awwad, âgée de 17 ans, a été ajoutée une amende de 30 000 shekels (7757 $).

Il y a juste un an, quand Awwad avait 16 ans, elle a mené une attaque avec sa cousine de 14 ans, Hadil Wajih Awwad, qui a été abattue par un garde de sécurité israélien pendant l’incident.

Au même moment, Nurhan a été gravement blessée par deux balles dans l’estomac.

Des séquences vidéo montrent les deux filles courir vers l’officier de sécurité en brandissant des ciseaux, avant que le garde et un autre israélien ne réussissent à jeter les filles au sol.

Une fois par terre, le garde s’est précipité et a tiré sur chacune d’elles plusieurs fois.

Hadil Awwad, qui vivait dans le camp de réfugiés de Qalandiya, est morte presque immédiatement. Son frère, Mahmoud Awwad, était décédé en 2013 plusieurs mois après avoir été blessé par balles lors d’affrontements avec les troupes israéliennes d’occupation à l’intérieur du camp de réfugiés.

La politique israélienne du “tirer pour tuer”

Les groupes de défense des droits de l’homme ont dénoncé à plusieurs reprises ce qu’ils ont qualifié de politique du “tirer-pour-tuer” des forces israéliennes contre les Palestiniens, depuis qu’une vague de violence a éclaté dans le territoire palestinien occupé et en Israël en octobre 2015. De nombreux Palestiniens ont été abattus alors même s’ils ne constituaient pas de menace immédiate au moment où ils ont été tués, et alors qu’ils auraient pu être contrôlés de manière non mortelle.

La peine d’emprisonnement de Nurhan Awwad est la dernière manifestation d’une vague de répression israélienne contre des adolescents palestiniens qui ont commis des attaques contre des Israéliens. De longues peines de prison sont infligées aux Palestiniens dès l’âge de 14 ans.

Ahmad Manasra, âgé 14 ans, a fait les manchettes plus tôt ce mois-ci quand il a été condamné à 12 ans dans une prison israélienne après avoir été accusé de tentative de meurtre pour avoir exécuté une attaque de couteau le 12 octobre 2015 qui a laissé deux Israéliens gravement blessés. En outre, le tribunal a infligé une amende de 180 000 shekels (47 187 $) à sa famille.

Par ailleurs, une cour israélienne à Jérusalem a également condamné Subhi Abu Khalifa, âgé de 19 ans et du camp de réfugiés de Shufat, dans le district de Jérusalem en Cisjordanie, à 18 ans de prison pour avoir commis une agression à Jérusalem l’an dernier.

La famille du prisonnier palestinien Abed Dwiyaat, âgé de 20 ans, a déclaré lundi à Ma’an que son avocat avait appris des autorités israéliennes que Dwiyaat serait condamné à 18 ans de prison pour avoir causé la mort d’un Israélien après avoir jeté des pierres vers son véhicule.

Un arsenal législatif destiné à emprisonner des Palestiniens mineurs

En août, le controversé “projet de loi sur la jeunesse” a été adopté par le Parlement israélien, la Knesset. Ce projet de loi permet aux autorités israéliennes d’occupation d’emprisonner un enfant de moins de 14 ans s’il est déclaré coupable de “terrorisme” contre des civils israéliens ou des militaires.

Alors que les critiques de la loi expliquent que le projet était destiné à punir principalement les Palestiniens de Jérusalem-Est occupée qui tentent d’attaquer des civils et des militaires israéliens, ce n’est qu’une des nombreuses lois qui ont été adoptées au cours de la dernière année et qui visent les mineurs palestiniens et facilitent leur emprisonnement.

En juillet 2015, une loi a été adoptée par la Knesset israélienne qui autorise la condamnation pour une période allant jusqu’à 20 ans pour une personne reconnue coupable de lancer des pierres sur des véhicules si l’intention de nuire pouvait être prouvée. Mais cette loi permet également à l’État israélien d’emprisonner une personne jusqu’à 10 ans sans fournir de preuve.

La grande majorité des personnes détenues pour avoir jeté des pierres sur des Israéliens sont des mineurs palestiniens.

En novembre, Israël a adopté une loi autorisant la condamnation des Palestiniens à un minimum de trois ans de prison pour avoir jeté une pierre contre un Israélien. La loi prévoit des dispositions autorisant les autorités israéliennes d’occupation à priver les jeteurs de pierres à Jérusalem-Est de leurs revenus, et à annuler l’accès à l’assurance maladie et aux services sociaux pour les familles de l’accusé.

Bientôt la prison à “perpétuité” pour les enfants palestiniens ?

Selon l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI), des propositions sont également en cours pour permettre aux autorités israéliennes de condamner à la prison à perpétuité pour des enfants de moins de 14 ans.

Selon le groupe de défense des prisonniers Addameer, 400 mineurs palestiniens ont été kidnappés par Israël en octobre, dont beaucoup ont été battus, menacés, agressés sexuellement et placés en isolement au cours de leur interrogatoire et de leur détention.

23 novembre 2016 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine