Deux jours après une décision de la Cour suprême israélienne de suspendre temporairement la détention des frères Balboul en grève de la faim, un tribunal israélien a suspendu ce vendredi la détention administrative – un internement sans inculpation ni jugement, et sans limite de temps – de Malik al-Qadi en grève de la faim depuis 60 jours pour protester contre sa détention, jusqu’à ce que le jeune homme de 25 ans ait subi un examen médical.
Son avocat Tariq Barghouth a déclaré à Ma’an que al-Qadi avait perdu conscience et était maintenant dans le coma, tandis que ses avocats ont été empêchés d’accéder à l’unité de soins intensifs du Centre médical Wolfson, où al-Qadi est en cours d’examen.
Al-Qadi a perdu conscience
Al-Qadi a été transféré à l’hôpital il y a une semaine après que sa santé se soit gravement détériorée.
Sa mère a confirmé à Ma’an que al-Qadi continuerait sa grève de la faim malgré la suspension de sa détention.
Elle a ajouté que le tribunal israélien avait décidé de le traiter s’il entrait dans un coma, tandis que al-Qadi avait annoncé son refus d’être traité pendant sa grève, quel que soit son état de santé.
La mère a plaidé auprès de l’ex-président palestinien Mahmoud Abbas et les organisations de défense des droits de l’homme, pour les faire intervenir et aider à sauver la vie de son fils.
Au moment où il a été kidnappé, Al-Qadi était inscrit comme étudiant en journalisme et médias à l’Université Al-Qods à Jérusalem.
Il avait récemment purgé une peine dans une prison israélienne, et il était sorti de prison seulement depuis 47 jours au moment où il a été enlevé et remis en détention administrative.
La Société des Prisonniers Palestiniens (PPS) a noté qu’il y a actuellement trois prisonniers en grève de la faim pour protester contre leur détention administrative: al-Qadi, et les frères Mohammed et Mahmoud Balboul.
“Suspension” de la détention administrative de Mahmoud et Muhammad Balboul
La Cour suprême israélienne a également ordonné ce mercredi une suspension temporaire de la détention administrative des frères Balboul, jusqu’à ce que leurs conditions de santé s’améliorent, tandis que l’avocat des frères emprisonnés a fermement rejeté la décision.
La décision a été prise en réponse à un appel qui a été entendu mercredi à la Cour suprême et avait été présenté par le Comité palestinien des Affaires de prisonniers, au nom des grévistes de la faim.
La décision stipule que les frères Balboul doivent être maintenus à l’hôpital jusqu’à ce que leurs conditions de santé se soient améliorées. Une fois que leur état de santé sera stabilisé, une autre session du tribunal aura lieu pour soit décider de les libérer, soit les condamner à nouveau.
Les frères Mahmoud et Muhammad Balboul ont commencé leur grève de la faim respectivement les 4 et 7 juillet. Les deux frères ont été kidnappés le 9 juin et condamnés à la détention administrative, peu avant que leur sœur cadette Nuran, âgée de 16 ans, ait été libérée après avoir passé quatre mois dans une prison israélienne.
Les grévistes de la faim ont subi une grave détérioration de leur état de santé, et les deux frères ont été transportés à l’unité de soins intensifs de deux hôpitaux israéliens. En l’espace de quelques jours leur état avait terriblement empiré, et Muhammad a éprouvé une cécité temporaire.
Bila Kayid
Le prisonnier palestinien Bilal Kayid avait suspendu sa grève de la faim le mois dernier après avoir passé 71 jours sans s’alimenter pour protester contre sa détention administrative.
Kayid avait entamé une grève de la faim en juin après que les autorités israéliennes d’occupation l’aient condamné à la détention administrative, le jour même où il devait être libéré de prison après avoir purgé une peine de 14 an et demi.
La politique d’Israël de la détention administrative, qui permet à l’occupant d’emprisonner quelqu’un sans procès ni accusation et sans limite de temps, est presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens et a été largement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme, qui ont accusé Israël d’utiliser cette politique pour éroder la vie politique et sociale palestinienne en kidnappant des dizaines de Palestiniens, sans accusations ni procès.
Selon l’organisation Addameer de défense des droits des prisonniers, ont comptabilisait en juillet 7000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 750 en détention administrative.
9 septembre 2016 – Ma’an News