Salah Hamouri : Paris sort enfin de son silence…

Salah Hamouri
Salah Hamouri

Par Ali Abunimah

La France a enfin rompu son silence sur la détention en Israël, sans accusation ni inculpation, du citoyen français Salah Hamouri.

Hamouri, qui travaille pour le groupe de défense des droits de l’homme Addameer, a été arrêté par les forces israéliennes à son domicile à Jérusalem-Est occupée en août et a été condamné à six mois d’emprisonnement sous le régime de la détention administrative [emprisonnement sans accusation ni jugement, et indéfiniment renouvelable].

Cela avait provoqué l’indignation de députés et militants français, et la femme d’Hamouri, Elsa Lefort, avait appelé le président Emmanuel Macron à agir pour assurer la libération de son mari.

Mais jusqu’à cette semaine, les responsables français n’avaient fait aucune déclaration publique.

Mercredi, le ministère des Affaires étrangères à Paris a déclaré qu’il était “préoccupé par la situation de notre compatriote Salah Hamouri” et qu’il bénéficiait “d’une protection consulaire” des diplomates français à Jérusalem-Est occupée.

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que la Haute Cour d’Israël avait entendu un appel contre la détention administrative de Hamouri le 22 octobre, mais que “ni notre compatriote ni ses avocats n’étaient informés des charges”.

“L’utilisation systématique et abusive de la détention administrative porte atteinte au droit à un procès équitable et au droit à la défense”, a ajouté le ministère des Affaires étrangères. “Nous exigeons que tous les droits de Salah Hamouri soient respectés et espérons sa libération”.

La déclaration française a également exigé qu’Israël autorise la famille de Hamouri à lui rendre visite.

Il est l’un des plus de 450 Palestiniens actuellement en détention administrative. Parmi eux, le coordinateur des médias d’Addameer, Hassan Safadi, et Khalida Jarrar, une éminent législatrice de gauche qui siège au conseil d’administration de l’organisation.

Hamouri a déjà été emprisonné par Israël entre 2005 et 2011 pour des accusations que le gouvernement français a reconnues en 2011 qu’elles “n’étaient corroborées par aucune preuve”.

“Si Paris espère la liberté de Salah, nous espérons que Paris se battra pour l’obtenir”, a écrit Lefort mercredi sur Facebook en réponse à la déclaration du gouvernement français.

Selon le journal L’Humanité, ce n’est que le 9 octobre, soit 48 jours après l’arrestation de Hamouri, qu’un diplomate français a finalement rencontré l’épouse, le beau-père et l’avocat français de Hamouri.

Pendant les deux mois de silence officiel, les partisans de Hamouri ont continué à se mobiliser pour exiger qu’Israël le libère.

26 octobre 2017 – The Electronic Intifada – Traduction : Chronique de Palestine