Les troupes d'occupation se servent d'un palestinien blessé comme

L'armée israélienne attache un Palestinien blessé à l'avant d'un véhicule militaire et l'utilise comme bouclier humain, Jénine, 22 juin 2024 - Photo : Médias sociaux

Lors d’un raid militaire à Jénine, des soldats israéliens ont attaché un civil palestinien blessé à l’avant d’une jeep et l’ont exhibé dans la rue comme bouclier humain. Il a finalement pu être récupéré par les équipes médicales palestiniennes.

« Lorsque j’ai vu les soldats de l’occupation tirer à l’intérieur de la chambre, j’ai mis ma tête sous la couverture et je me suis caché », a déclaré Alaa Husseiniyya, 13 ans, qui a été témoin d’une opération militaire israélienne menée par les forces spéciales samedi à Jénine.

L’opération a eu lieu dans le quartier de Jabariyat, à Jénine, et visait des combattants de la résistance palestinienne qui se trouvaient à proximité de la maison où Alaa dormait avec ses oncles.

Alaa a déclaré à Mondoweiss que les soldats israéliens ont fait irruption dans la chambre où lui et ses oncles dormaient et ont commencé à leur tirer dessus au jugé.

Alaa a raconté que lorsqu’il a retiré la couverture de sa tête, il a vu son oncle, Majd Husseiniyya, blessé et allongé sur le sol. À ses côtés se trouvait un autre homme, Mujahid Balas, blessé aux deux jambes et allongé sur le sol, juste à l’extérieur de la pièce.

Les forces israéliennes ont pris l’un des blessés et l’ont attaché à l’avant d’un véhicule militaire, qu’elles ont fait circuler en l’exhibant comme un bouclier humain, avant de le laisser aux équipes médicales palestiniennes, qui l’ont transporté dans un hôpital de Jénine.

L’armée israélienne utilise un civil palestinien blessé comme bouclier humain, attaché à l’avant d’une jeep militaire à Jabriyat (Jenin, WB) ce matin. Cette même armée qui justifie sa guerre d’anéantissement à Gaza par l’argument du bouclier humain… pic.twitter.com/7pBvp2pjq2

— Nicola Perugini (@PeruginiNic) June 22, 2024

Un témoin direct, qui a préféré garder l’anonymat, a déclaré à Mondoweiss que les forces israéliennes avaient délibérément maltraité l’homme blessé.

« Ils semblaient jouer avec lui, pour s’amuser », a déclaré le témoin, soulignant que l’homme n’était ni recherché ni un combattant de la résistance, mais un civil non armé. La preuve en est que les forces israéliennes ne l’ont pas arrêté mais l’ont remis à l’ambulance palestinienne après l’avoir laissé attaché à l’avant du véhicule pendant plusieurs minutes sous le soleil brûlant de l’été.

Ra’fat Husseiniyya, le propriétaire de la maison perquisitionnée, a déclaré que les jeunes hommes dormaient dans sa maison comme ils le faisaient tous les soirs. L’armée n’avait rien contre eux et ils n’étaient pas soupçonnés d’activités de résistance, a déclaré Ra’fat.

Mais les forces spéciales israéliennes leur ont tiré dessus directement pendant qu’ils dormaient.

Il a ajouté que les soldats l’ont interrogé et lui ont demandé quelle était sa relation avec les hommes qui se trouvaient dans la maison. Il leur a dit qu’ils étaient ses frères et qu’il n’y avait aucune raison de faire une descente dans la maison et de les arrêter. Il a expliqué que l’armée d’occupation avait tardé à fournir une aide médicale à son frère Majd pendant des heures avant de lui administrer les premiers soins.

Selon le journal israélien Yedioth Aharonoth, l’armée israélienne prétend enquêter sur l’incident de l’homme attaché au véhicule de l’armée.

Au cours de l’opération israélienne, qui a duré environ trois heures, les forces d’occupation ont mis le feu à un véhicule civil qui était garé devant la maison assiégée. Des affrontements armés ont éclaté entre les combattants de la résistance et les soldats israéliens après que les forces spéciales ont été découvertes par la résistance.

Les soldats ont tiré sur les civils et sur les maisons au cours de ces affrontements.

Pendant le raid, la Brigade de Jénine a annoncé via sa chaîne Telegram qu’elle avait découvert les forces spéciales dans le quartier de Jabariyat et qu’elle avait engagé le combat, ciblant la force d’invasion avec des balles réelles et des engins explosifs improvisés locaux.

Plus tard, la brigade a indiqué qu’elle avait pris pour cible des soldats d’infanterie, confirmant qu’elle leur avait infligé des pertes.

Les forces israéliennes mettent le feu à un véhicule civil à l’extérieur d’une maison envahie par l’armée à Jénine, le 22 juin 2024 – Photo : Shatha Hanaysha

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses équipes avaient pris en charge trois personnes blessées par des tirs à balles réelles dans le secteur de Jabariyat.

Les forces israéliennes ont kidnappé trois jeunes hommes pendant le raid sur le quartier, dont Majd Husseiniyya, qui a été blessé. La nature de sa blessure est encore inconnue. L’armée israélienne l’a transporté à l’hôpital par hélicoptère au point de contrôle de Salem, à l’ouest de la ville.

La famille a déclaré qu’elle n’avait reçu, jusqu’à présent, aucune information sur le lieu où se trouvait Majd ou sur son état de santé. Aucune autorité officielle ne les a contactés pour les informer de son état ou du lieu où il a été transféré.

L’invasion de Jénine intervient un jour après qu’une force spéciale israélienne dissimulée dans un véhicule civil portant une plaque d’immatriculation palestinienne a assassiné un dirigeant des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa à Qalqilya.

Au cours de l’opération de Qalqilya, l’armée a poursuivi un véhicule palestinien et a tiré sur ceux qui se trouvaient à l’intérieur, tuant les résistants Ihab Abu Hamed et Mahmoud Mansour. Leurs corps ont été confisqués par l’armée d’occupation.

L’armée israélienne a de plus en plus recours à des tactiques impliquant des forces spéciales maquillées en civil ou utilisant des véhicules civils palestiniens pour mener des raids, en particulier depuis le 7 octobre. Cette escalade fait suite à une présence accrue de la résistance armée dans les zones nord de la Cisjordanie.