La lettre, qui a été publiée par The Guardian, a été signée par environ 140 artistes du monde entier, dont six artistes israéliens, exigeant que le concours de chanson soit boycotté s’il est “hébergé par Israël, qui viole depuis des décennies les droits humains palestiniens.”
Parmi les signataires se retrouvent les musiciens Roger Waters, Brian Eno, Nosizwe, Bugge Wesseltoft, Lars Klevstrand, Trond Ingebretsen, Jose Màrio Branco, Chullage, Dror Feiler, Christy Moore, Charlie McGettigan, Kimmo Pohjonen, Paleface, et les acteurs Candy Bowers, Daan Hugaert, Marijke Pinoy, Chokri Ben Chikha, Tove Bornhoeft, Anne Marie Helger, Tommi Korpela, Krista Kosonen, ainsi que les romanciers Manuela Bosco, Gérard Mordillat, José Luis Peixoto, Michel Bühler, et beaucoup d’autres.
Les six Israéliens qui ont également signé la lettre sont Aviad Albert, Michal Sapir, Ohal Grietzer, Yonatan Shapira, Danielle Ravitzki et David Opp.
La lettre soutien un appel des artistes palestiniens à boycotter l’Eurovision, déclarant que “Nous, les artistes soussignés d’Europe et d’ailleurs, soutenons l’appel sincère des artistes palestiniens pour boycotter le Concours Eurovision de la chanson 2019 organisé par Israël.”
La lettre souligne que “tant que les Palestiniens ne pourront pas jouir de la liberté, de la justice et de l’égalité des droits, il ne devrait y avoir aucune normalisation avec l’État qui leur refuse leurs droits fondamentaux”.
“Le 14 mai, quelques jours après la victoire de l’Eurovision d’Israël, l’armée israélienne a assassiné 62 manifestants palestiniens non armés à Gaza, dont six enfants, et a fait des centaines de blessés. Amnesty International a condamné la politique israélienne de tuerie et Human Rights Watch a qualifié les meurtres de “illégaux et délibérés”.
Cette partie de la lettre faisait référence aux manifestations pacifiques, connues sous le nom de “La grande marche du retour”, auxquelles ont participé des milliers de Palestiniens de la bande de Gaza assiégée – qui a subi un siège israélien de près de 12 ans – à proximité des clôtures de séparation pour exiger leur droit de retour en tant que réfugiés dans leur pays d’origine, aujourd’hui en Israël [Palestine de 1948].
La lettre conclue que “[le concours de] l’Eurovision 2019 devrait être boycotté s’il est hébergé par Israël alors que celui-ci multiplie depuis des décennies ses graves violations des droits de l’homme à l’encontre des Palestiniens. Nous avons appris que l’Union européenne de radiodiffusion demande à Israël de trouver un lieu de “qui ne divise pas” [Jérusalem] pour l’Eurovision 2019, alors qu’il faut simplement annuler la tenue de la compétition en Israël et la transférer dans un autre pays ayant un meilleur bilan en matière de droits de l’homme. L’injustice divise, tandis que la poursuite de la dignité et des droits de l’homme unit.”
Cette initiative survint dans la foulée des efforts du mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), qui ont conduit un certain nombre d’artistes à annuler leur participation au Meteor Music Festival d’Israël, qui a eu lieu dans le nord d’Israël et qui devait produire Lana Del Rey, Shlohmo , Little Simz et plusieurs autres.
La campagne BDS a souvent appelé de nombreux artistes à annuler des événements en Israël, en raison des agressions militaires d’Israël contre les Palestiniens. En réponse, certains des meilleurs artistes du monde, tels que Roger Waters, Stevie Wonder, Beyonce et Shakira, ont annulé leurs concerts.
Il est à noter que l’organisation du concours Eurovision de la chanson en Israël n’est en rien une obligation et qu’elle n’est pas la seule option à envisager. En 1980, l’Autorité israélienne de radiodiffusion (IBA) avait refusé d’accueillir le concours en Israël pour de soit-disant raisons financières. Par conséquent, le concours avait eu lieu à La Haye, aux Pays-Bas.
9 septembre 2018 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine