L’Union palestinienne des travailleurs sociaux et des psychologues a publié une déclaration officielle plus tôt cette semaine condamnant la décision de l’Association internationale de psychanalyse relationnelle et de psychothérapie (IARPP) d’organiser sa conférence annuelle 2019 en Israël.
En décembre 2017, un groupe international de cliniciens en santé mentale a demandé à l’IARPP de reconsidérer ce projet, mais l’IARPP a refusé.
En janvier 2018, trois organisations, le réseau États-Unis-Palestine pour la santé mentale, le réseau Royaume-Uni-Palestine pour la santé mentale et Jewish Voice for Peace, ont alors lancé une pétition signée par 1400 professionnels de la santé mentale dans le monde entier pour protester contre le projet de l’IARPP de se réunir en Israël.
Deux autres pétitions ont par la suite été lancées pour protester contre la décision de l’IARPP de se réunir en Israël : l’une signée par un groupe de membres de l’organisation israélienne Psychoactive et l’autre par un groupe de cliniciens palestiniens spécialisés en santé mentale.
À présent, l’Union palestinienne des travailleurs sociaux et des psychologues a lancé sa propre et forte déclaration.
COMMUNIQUÉ
Au moment même où notre peuple se bat pour la justice, la liberté et la dignité face à l’occupation israélienne, avec tous les dommages causés par les politiques arbitraires et les pratiques immorales de l’occupant …
Au moment même où les travailleurs sociaux et les psychologues de Palestine s’unissent pour lutter contre cette oppression, soutenant le peuple palestinien dans sa lutte pour un État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale …
Et au moment même où le gouvernement israélien a promulgué une “loi fondamentale d’État-nation” instaurant l’apartheid, annulant le droit fondamental à l’égalité pour ses citoyens palestiniens, sapant leur statut déjà fragile et abaissant davantage leur humanité, leur identité, leur langue et leurs revendications sur leurs foyers en termes réels et symboliques …
C’est à ce moment même que l’Association internationale de psychanalyse relationnelle et psychothérapie (IARPP) décide de tenir sa conférence annuelle 2019 à Tel Aviv, malgré les protestations et critiques internationales.
Nous pensons que la tenue de cette conférence et le fait d’y participer ne font que légitimer l’occupation et ses innombrables violations des droits de l’homme.
La participation à cette conférence apporte un soutien implicite aux politiques israéliennes qui violent les principes du travail social et de la pratique psychologique, principes fondés sur la liberté, la justice, la dignité et les droits de l’homme.
De plus, la participation de cliniciens palestiniens à cette conférence sera exploitée pour saper les efforts de ceux qui protestent contre les violations des droits de l’homme par Israël et pour discréditer le boycott culturel d’Israël.
La participation à cette conférence sera exploitée pour affaiblir l’amitié entre la Palestine et ses partisans internationaux qui cherchent à isoler Israël du fait de ses violations des droits de l’homme.
La branche israélienne de l’IARPP est bien consciente que tenir des conférences, des présentations, des concerts, des visites universitaires et des échanges scientifiques et culturels en Israël implique l’acceptation du statu quo. La campagne de boycott culturel d’Israël montre clairement que l’organisation de tels événements en Israël apporte à Israël un soutien politique et participe de la promotion de sa politique sur la scène internationale.
Il est douloureusement ironique de constater qu’Israël a été choisi pour accueillir une conférence internationale axée sur une étude approfondie des relations humaines en tant qu’aspect de la santé mentale.
Notre préoccupation est de lutter contre l’occupation sous toutes ses formes – d’abord en tant qu’êtres humains, puis en tant que praticiens de la santé mentale attachés aux valeurs humaines. Nous sommes profondément conscients de l’importance de ces valeurs pour le bien-être des enfants, des familles et des communautés.
Reconnaissant l’impact de la violence sur la santé individuelle et le bien-être collectif, nous nous sentons une responsabilité supplémentaire de faire entendre nos voix et de souligner la question morale de notre responsabilité – en tant que travailleurs de la santé mentale – d’étudier le contexte dans lequel nous traitons nos patients. Nous comprenons très bien l’impact sur la santé mentale de l’oppression, de la lutte politique, des contraintes économiques et de la guerre. Nous considérons que le thérapeute a le devoir de s’occuper de ces aspects de l’environnement dans lequel le patient vit.
Nous lançons donc un appel à nos amis du monde entier, qu’il s’agisse d’individus, de fédérations, de syndicats ou d’institutions, pour qu’ils ne participent pas à la réunion de l’IARPP mais qu’ils la condamnent.
Nous appelons également nos collègues palestiniens travaillant dans le domaine de la santé mentale et des domaines connexes à annuler leur participation à cette réunion. Nous le demandons au nom de notre syndicat professionnel et syndicat national, et au nom de la liberté, de la justice et de la dignité de chaque Palestinien.
En vous remerciant de votre compréhension et de votre soutien,
The Palestinian Union of Social Workers and Psychologists (PUSWP)
2 octobre 2018 – PUSWP – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
Bien entendu, je soutiens cet appel. Face à un gouvernement aux actions tyranniques et face à l’indifférence de la communauté internationale, je ne peux que souscrire à un boycott de toute manifestation en Israël qui pourrait laisser penser qu’il ne se passe rien de profondément immoral dans la région. Un psychothérapeute européen.