Dans une interview exclusive avec l’Agence Anadolu, Irini Zanni, une des employées, a déclaré que le camp de Moria était dans un état “effroyable” et a lancé un appel pour un traitement plus “humain” des réfugiés et des demandeurs d’asile qui y sont détenus.
Mme Zanni a déclaré que les réfugiés et les demandeurs d’asile vivaient dans des conditions “incroyablement” désastreuses sur l’île.
“J’étais à Lesbos il y a deux semaines, je dis que je n’ai jamais rien vu de tel. J’y étais il y a trois ans, en 2017, mais sa situation actuelle est devenue incroyable”, a-t-elle déclaré.
Mme Zanni a souligné que la capacité du camp était très limitée et que les familles vivaient “dans des conditions effroyables et non hygiéniques”, certaines familles vivant “près des collines et des forêts”.
“Nous voulons avoir une chance de sauver ces gens”, a -t-elle ajouté.
Prenant acte qu’Athènes avait adopté une position “politique” envers les demandeurs d’asile, elle a déclaré qu’ils sont en grève depuis hier, exigeant une amélioration de leurs “conditions de travail” et un traitement “humanitaire” des réfugiés et des demandeurs d’asile.
C’est pourquoi, a ajouté Mme Zanni, ils protestaient sur la place Syntagma devant le Parlement grec.
Il y a environ 25 000 demandeurs d’asile dans le camp de Moria, première étape des demandeurs d’asile qui tentent d’échapper aux guerres et aux troubles internes de leur pays.
Les autorités avertissent que des maladies pourraient se propager plus rapidement dans le camp en raison du surpeuplement et des mauvaises conditions d’hygiène.
Le test de dépistage du coronavirus – désormais déclaré pandémie – s’est avéré positif mardi chez une femme de 40 ans travaillant dans un supermarché de la ville de Plomari sur Lesbos.
Coronavirus : Appels pour l’évacuation des camps de réfugiés grecs
Médecins sans frontières (MSF) a lancé un appel pour l’évacuation immédiate des demandeurs d’asile des camps sordides des îles grecques, affirmant que la situation pourrait provoquer une épidémie de coronavirus, rapporte l’agence Anadolu.
“La surpopulation et les conditions de vie horribles dans les camps – ou hotspots – des îles grecques constituent la recette parfaite pour une épidémie de COVID-19”, a déclaré jeudi l’organisation humanitaire internationale dans un communiqué utilisant le nom officiel du virus.
Plus tôt cette semaine, le premier cas de coronavirus a été dépisté chez une citoyenne grecque sur l’île de Lesbos, qui accueille actuellement 19 000 migrants dans un camp construit pour en accueillir moins de 3 000.
“Dans certaines parties du camp de Moria, il n’y a qu’un seul robinet d’eau pour 1 300 personnes et aucun savon disponible. Des familles de cinq ou six personnes doivent dormir dans des espaces ne dépassant pas 3 mètres carrés”, a déclaré Hilde Vochten, coordinatrice médicale de MSF en Grèce.
“Cela signifie que les recommandations telles que se laver fréquemment des mains et garder ses distances avec les autres personnes pour prévenir la propagation du virus sont tout simplement impossibles”, a ajouté la coordinatrice.
Il y a actuellement plus de 42 000 demandeurs d’asile bloqués sur les cinq ‘hotspots’ installés sur les îles grecques : Lesbos, Chios, Samos, Leros et Kos.
12 mars 2020 – Middle East Monitor – Traduction: Chronique de Palestine – MJB