Après que les autorités israéliennes aient fermé jeudi dernier une école élémentaire palestinienne dans le quartier de Sur Bahir dans la ville occupée de Jérusalem-Est, jeudi dernier, les élèves ont participé à des manifestations dans la rue dimanche et ont protesté contre la décision d’Israël de fermer l’école.
Les enfants qui s’étaient inscrits à al-Nukhba («l’élite» en arabe) sont arrivés au campus avec leurs parents dans le cadre d’une action organisée par les comités des parents des écoles de Sur Bahir, en brandissant des affiches exprimant leur appui à al-Nukhba et dénonçant comme “tyranniques” les fermetures d’institutions d’enseignement.
Jeudi dernier, le directeur de l’école Luay Jamal Bkirat et le responsable financier de l’école, Nasser Hamed, ont été convoqués à un poste de police israélien pour interrogatoire, et c’est alors que les services du renseignement israélien les ont informés que l’école était fermée à cause du matériel pédagogique utilisé qui incitait [à la résistance].
Bkirat a nié les accusations, en disant que l’école d’al-Nukhba “enseignait le programme utilisé utilisé dans toutes les écoles à Jérusalem et qu’aucune des autres institutions d’enseignement n’avait jamais été convoquée pour pour être interrogée à propos “d’incitation” [terme consacré par les Israéliens pour parler d’incitation à la résistance].
Il a ajouté que l’école – qui accueille 250 garçons de la maternelle à la sixième année – a été ouverte l’année dernière et a obtenu une licence d’exploitation temporaire de la municipalité de Jérusalem, et que cette licence avait été révoquée en novembre pour des raisons non élucidées.
Bkirat a condamné la décision et a déclaré qu’il «activerait les procédures [nécessaires] pour arrêter cette décision qui vise à détruire l’éducation”.
Le Times d’Israël a annoncé que l’école avait été fermée pour être un “avant-poste du Hamas”, après une enquête conjointe menée par le ministère israélien de l’Éducation, la police de l’occupation à Jérusalem et les services secrets israéliens, le Shin Bet.
Les autorités israéliennes du ministère de l’éducation ont affirmé que l’école avait été créée par le Hamas dans le but d’enseigner des «contenus qui sapent la souveraineté d’Israël» et que les objectifs de l’école étaient «conformes à l’idéologie de l’organisation terroriste, Israël “, a déclaré le Times d’Israël.
Selon le communiqué de presse israélien, le ministère avait ordonné à l’école de ne pas ouvrir en septembre “et comme elle a continué à fonctionner, il a publié l’ordre de fermeture.”
Les Juifs israéliens et les Palestiniens étudient dans des systèmes scolaires séparés à Jérusalem-Est occupée, avec des écoles palestiniennes dirigées soit par la municipalité israélienne de Jérusalem, soit par le Waqf islamique et administrées par le Ministère palestinien de l’Éducation, ou des institutions privées, ou par l’UNRWA, .
Selon le ministère palestinien de l’Éducation, à Jérusalem-Est occupée les enfants palestiniens souffrent de l’ingérence israélienne systématique et de la pression politique pour remplacer les programmes palestiniens par un programme israélien. Et le contrôle militaire et civil israélien prive les de fait les élèves des services éducatifs appropriés.
Un rapport publié en 2016 par le quotidien israélien Haaretz a également indiqué que les écoles palestiniennes de Jérusalem-Est sous occupation ont reçu moins de la moitié des fonds que la municipalité de Jérusalem a transférés aux écoles juives de Jérusalem-Ouest.
Bien que Sur Bahir se trouve au-delà de la périphérie de Jérusalem-Est occupée, la ville est restée sous la main-mise israélienne et sous le contrôle civil de la municipalité israélienne de Jérusalem, après que le territoire a été illégalement annexé en 1967.
Un rapport de 2011 de l’Institut de recherche appliquée – Jérusalem (ARIJ) a déclaré une faiblesse de certains niveaux d’éducation à Sur Bahir, de nombreux élèves étant alors contraints de s’inscrire dans des écoles des villages voisins.
26 février 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine