Par Jeremy Salt
Les dernières semaines ont été très gratifiantes pour le régime colonial de peuplement installé en Palestine. Le Hamas et le Hezbollah ont été inscrits sur la liste des organisations terroristes par les gouvernements britannique et australien, un nouveau pacte de “commerce et de défense” a été paraphé par le Royaume-Uni et Israël et un accord similaire a été signé entre Israël et le Maroc concernant la “sécurité”, le partage des renseignements et de “futures ventes d’armes”.
Dans le contexte plus large de l’évolution du monde arabe, ce dernier accord fait suite à la décision prise en 2020 par le Maroc, les EAU, Bahreïn et le Soudan de ” normaliser ” les relations avec l’État sioniste : l’administration Trump a récompensé le Maroc en soutenant sa revendication du Sahara occidental, contre le consensus international selon lequel son statut devrait être tranché par référendum.
Outre ces arrangements avec les gouvernements arabes, Israël n’a cessé de renforcer ses relations commerciales, militaires et stratégiques avec la Grèce et le gouvernement du sud de Chypre : ce qui se dessine progressivement est un nouveau champ d’opérations en Méditerranée orientale, qui menacerait les intérêts commerciaux et stratégiques à court et long terme de la Turquie et ajouterait une nouvelle dimension à la menace militaire contre la Syrie.
En 2017, Israël a unilatéralement étendu sa “zone économique exclusive” en Méditerranée orientale. Les eaux côtières (22,2 km), ce que l’on appelle une “zone contiguë” (22,2 km) et sa “zone économique exclusive (ZEE)” (22 000 km²) lui confèrent la maîtrise de 26 000 km² de la Méditerranée orientale.
Ce bloc d’eau s’étend sur 203,7 km de la côte au sud et 129,6 km au nord et touche l’énorme ZEE déclarée autour de Chypre, y compris le nord turc.
En mars 2021, Israël, la Grèce, Chypre et la France ont organisé des exercices de guerre navale visant à relever les “défis et menaces” en Méditerranée orientale, selon un porte-parole de la marine grecque. En avril, la Grèce et Israël ont créé un centre d’entraînement conjoint des forces aériennes en Grèce.
Les ventes d’armes et l’entraînement des troupes israéliennes dans les montagnes du sud de Chypre en vue de combattre le Hezbollah, car le terrain est similaire au sud du Liban, participent également à la consolidation régulière de cette collaboration multilatérale.
En novembre 2021, les Émirats arabes unis, Bahreïn, Israël et les États-Unis ont organisé des exercices navals conjoints en mer Rouge.
Bien entendu, les États-Unis disposent d’une série de bases aériennes et navales dans le golfe Persique/Arabe, ainsi que de la base navale de Diego Garcia dans l’océan Indien. De la Méditerranée orientale au golfe, l’étau se resserre progressivement autour de l'”axe de la résistance” du Moyen-Orient.
Les IDQ – les Brigades Izz al-Din al Qassam du Hamas – ont été inscrites sur la liste des organisations terroristes du gouvernement britannique en mars 2001, mais depuis fin novembre 2021, l’organisation est totalement interdite.
En vertu de la loi sur le terrorisme de 2000, le gouvernement britannique définit le terrorisme comme le recours ou la menace de recours à une action impliquant une violence grave contre une personne, causant des dommages graves à des biens, mettant en danger la vie d’une personne (autre que celle de l’auteur de l’acte) ; une action constituant un risque grave pour la santé ou la sécurité du public ou d’une partie du public, ou cherchant à interférer sérieusement avec un système électronique ou à le perturber gravement.
Sur cette base, le fait d’appartenir au Hamas, d’inviter à lui apporter un soutien (soutien défini comme signifiant aussi bien un soutien moral qu’un soutien matériel tel que des dons en espèces), d’exprimer une forme de soutien au Hamas (cela devrait naturellement inclure les paroles et les publications), d’organiser ou de gérer (ou d’aider à organiser ou à gérer) une réunion en sachant qu’elle a pour objet de soutenir ou faire progresser les activités du Hamas, constitue désormais une infraction pénale au Royaume-Uni.
Comme peut l’être le fait de porter des vêtements ou des objets qui peuvent engendrer le “soupçon raisonnable” que l’individu portant les vêtements ou le drapeau est un membre du Hamas, et la publication d’une image d’un vêtement ou d’autres articles tels qu’un drapeau ou un logo (très probablement sur un T-shirt) qui indique un soutien au Hamas.
La peine encourue pour ces infractions va d’une peine d’emprisonnement de 14 ans à une peine de six mois de prison et une amende de 5000 livres pour des infractions mineures telles que l’affichage d’un logo du Hamas sur un vêtement ou le port d’un drapeau du Hamas.
Ces prescriptions sont extra-territoriales, ce qui signifie que tout citoyen britannique reconnu coupable d’avoir commis à l’étranger des actes considérés comme des crimes par la loi britannique peut être poursuivi à son retour dans son pays d’origine.
La justification de l’inscription du Hamas sur la liste des organisations terroristes, selon le ministère de l’intérieur, est que le Hamas a très récemment tué un colon juif à Jérusalem et a lancé des tirs de roquettes aveugles contre des cibles israéliennes.
En mai 2021, selon un autre exemple donné par le gouvernement britannique, le Hamas a tiré 4000 roquettes sur Israël, tuant deux enfants. Le Hamas a aussi fréquemment fait flotter des ballons incendiaires au-delà de la clôture de Gaza, déclenchant des incendies dans des colonies du sud d’Israël qui ont causé des dommages matériels.
Avant de faire les comparaisons nécessaires entre les dommages causés par les roquettes et les ballons incendiaires du Hamas et ceux causés par les missiles israéliens en mai 2021, il est peut-être nécessaire de revenir à la définition du terrorisme du gouvernement britannique et de l’appliquer à la violence extrême dirigée contre d’autres pays ces dernières années par le Royaume-Uni et ses alliés, soit directement (comme en Irak), soit par procuration (comme dans les cas de la Libye, de la Syrie et du Yémen).
Ses propres définitions du terrorisme s’appliquent à toutes ces situations, y compris les diverses formes de soutien britanniques aux groupes terroristes, les actions impliquant des violences graves à l’encontre d’une ou plusieurs personnes et les risques pour la santé et la sécurité d’une population ou d’une partie de la population.
Elles s’appliquent à Israël, évidemment, depuis sept décennies, à la France et la Grande-Bretagne depuis bien plus longtemps, et à la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis tout au long des trois dernières décennies de leurs guerres contre l’Irak et la Libye, et leurs guerres par procuration contre la Syrie et le Yémen.
Dans leur guerre contre l’Irak en 1991, ils ont tué des centaines de milliers de civils irakiens, dont plusieurs milliers d’enfants : les estimations commencent à environ 200 000 et vont jusqu’à plus d’un million.
La logique de la guerre était “l’ennemi en tant que système”, ce qui signifie que les armées attaquantes ont délibérément ciblé les infrastructures civiles, notamment les routes, les ponts, les autoroutes, les stations d’épuration et les centrales électriques et d’approvisionnement en eau. La destruction des installations civiles a été la cause de la mort indirecte de nombreux Irakiens, notamment des enfants et surtout des très jeunes.
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a déclaré que le système de santé irakien avait été ramené 50 ans en arrière. En 1998, la mortalité infantile était passée de 40 pour 1000 naissances en 1990 à 103 pour 1000 naissances ; la mortalité des moins de cinq ans de 50 pour mille enfants à 103 pour mille.
Au cours de la décennie de sanctions qui a suivi, appliquées et maintenues jusqu’au bout par le Royaume-Uni et les États-Unis, le nombre de morts n’a cessé d’augmenter, tout comme le nombre de blessés, de mutilés à vie, de bébés déformés dans l’utérus par l’utilisation de bombes à l’uranium appauvri et de millions d’Irakiens qui ont fui leur pays dévasté, constituant le plus grand problème de réfugiés depuis la Palestine en 1948 (jusqu’à l’attaque contre la Syrie).
Là encore, il n’y a pas de consensus sur le nombre d’Irakiens qui ont été tués ou qui sont morts à cause des sanctions, mais un point de départ pour les estimations est le chiffre de 601 027 morts violentes sur 654 965 décès excédentaires avancé par le Lancet.
D’autres chiffres montent à plus d’un million de civils, dont des centaines de milliers d’enfants. Il n’est guère étonnant que les coordinateurs humanitaires de l’ONU aient qualifié ces sanctions, conçues et appliquées par des gouvernements qui nous disent maintenant qui sont les terroristes, de génocidaires.
L’Arabie saoudite, approvisionnée en armements par le Royaume-Uni et les États-Unis, a lancé sa guerre contre le Yémen en 2015, les infrastructures civiles figurant en bonne place sur la liste des cibles de son aviation.
En décembre 2020, l’ONU a évalué à 233 000 le nombre de morts, y compris des dizaines de milliers d’enfants tués dans des attaques de missiles ou mourant d’autres causes liées à la guerre ; à l’heure actuelle, ce chiffre a certainement augmenté à 250 000 ou plus.
En juin 2019, embarrassé par le nombre de morts civiles, le gouvernement britannique a interdit les ventes d’armes au gouvernement saoudien. Il a toutefois levé l’interdiction le 9 février 2021 et, entre juillet et septembre de cette année, a autorisé la vente d’armes d’une valeur de 1,9 milliard de dollars aux Saoudiens, les missiles et les bombes représentant 1,88 million de dollars de ce montant.
L’interdiction britannique a été levée le lendemain de l’annonce par le président Biden de la fin de tout soutien américain aux “opérations offensives” des Saoudiens au Yémen, y compris les ventes d’armes “appropriées”. Personne ne sait ce que ce tour de passe-passe est destiné à dissimuler.
Nous pouvons maintenant nous tourner vers la “victime” du terrorisme au Moyen-Orient, Israël, selon le gouvernement britannique. Le Hamas est condamné pour le meurtre de deux enfants israéliens en mai 2021, et pour avoir fait flotter des ballons incendiaires à travers la clôture de Gaza.
Ses missiles tuent rarement. Ils causent de légers dégâts matériels mais beaucoup de panique, tandis que les ballons sont occasionnellement à l’origine de petits incendies.
N’oubliez pas que les colonies qui subissent la plus grande partie de la punition, aussi légère soit-elle, ont été construites sur des terres faisant l’objet d’un nettoyage ethnique. La confiscation de ces terres à leurs propriétaires palestiniens reste illégale, quoiqu’en dise la loi de l’occupant.
Les Palestiniens ont non seulement le droit naturel mais aussi le droit en vertu du droit international de résister à l’occupation et de prendre les armes contre l’occupant, quoi qu’en pense le gouvernement britannique.
Pour replacer ces actions dans le contexte soigneusement ignoré par le gouvernement britannique, nous devons revenir sur ce qui s’est passé en mai de cette année, en commençant par Jérusalem-Est occupée, où les tentatives de chasser les Palestiniens de leurs maisons à Sheikh Jarrah pour les remplacer par des colons juifs ont déclenché une résistance de rue qui s’est étendue au Haram al-Sharif.
Des centaines de manifestants palestiniens ont été blessés par les “forces de sécurité” israéliennes qui ont envahi ce sanctuaire musulman occupé.
Le 10 mai, le Hamas a averti Israël que s’il ne retirait pas ses forces du Haram, il lancerait des attaques à la roquette et, comme Israël ne répondait pas, il l’a fait. Israël a répondu par des frappes de missiles, détruisant ou endommageant, au 16 mai, quarante écoles, quatre hôpitaux et dix-neuf cliniques médicales.
Le 17 mai, les Nations unies ont ajouté à cette liste qu’Israël avait détruit 94 bâtiments, dont la tour Jala’a de 12 étages, qui abrite l’agence AP et d’autres bureaux de médias, et 461 appartements ou bureaux commerciaux ou de médias.
Lorsque le cessez-le-feu est entré en vigueur le 21 mai, au moins 256 Palestiniens avaient été tués, dont 66 enfants, et 13 Israéliens avaient été tués de l’autre côté de la barrière de Gaza, dont les deux enfants en question : aux yeux du gouvernement britannique, seuls les enfants israéliens sont victimes du terrorisme, les 66 enfants palestiniens également morts ne sont victimes que d’une erreur ou, tout au plus, d’une réponse militaire disproportionnée.
Si l’on remonte dans le temps, les morts et les dommages causés par celui que les Britanniques considèrent comme la victime du terrorisme se montent à au moins 2220 Palestiniens tués à Gaza entre juillet et août 2014, dont 1492 civils, 299 femmes et 551 enfants ; au moins 1417 civils tués lors de l’attaque israélienne sur Gaza en 2008/2009, ainsi que des milliers de maisons, 15 des 27 hôpitaux, 43 cliniques et 800 puits endommagés ou détruits ; environ 1 200 civils, dont 30 % d’enfants de moins de 13 ans, tués lors de l’attaque israélienne contre le sud du Liban en 2006 ; 19 000 à 20 000 Palestiniens, Libanais et Syriens tués lors de l’attaque israélienne contre le Liban en 1982, ainsi qu’environ 30 000 blessés et d’énormes dégâts matériels ; en 1978, 1 000 à 2 000 civils tués lors de l’attaque israélienne contre le Liban cette année-là.
À ces chiffres, il faut ajouter les Palestiniens tués en Cisjordanie et à Jérusalem occupées, les Syriens et les Iraniens tués lors de tirs de missiles sur la Syrie et de sabotages en Iran, ainsi que les 250 Palestiniens de Gaza ou plus abattus lors de la “Marche du retour” (2007-2009), et les milliers d’autres délibérément mutilés à vie par des tireurs d’élite israéliens tirant depuis l’autre côté de la clôture de séparation.
Ils ont pris pour cible des jeunes, des personnes âgées, des handicapés et du personnel médical, prenant souvent plaisir à la précision de leurs tirs, mais ce ne sont pas eux ni leur gouvernement qui sont les terroristes : ce sont leurs victimes et les organisations qui tentent de les défendre.
Peu de temps après avoir annoncé la l’inscription du Hamas sur la liste des terroristes, la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a annoncé un accord de ” commerce et de défense ” de 10 ans avec Israël, couvrant la cybersécurité, impliquant “un engagement commun à empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires et faisant d’Israël un partenaire de premier plan du Royaume-Uni”.
En guise d’exemples d'”attaques épouvantables” contre Israël, Mme Truss a évoqué la récente fusillade à Jérusalem d’un colon juif sud-africain par un “militant du Hamas” et la manifestation contre Tzipi Hovotely à la LSE (London School of Economics).
Hotovely, l’envoyée principale de l’État sioniste au Royaume-Uni, est une extrémiste, même pour une sioniste. Elle est opposée à l’assimilation des Juifs sous quelque forme que ce soit (y compris les mariages mixtes), a qualifié la Nakba de “mensonge arabe très populaire”, affirme que la Palestine est la terre du seul peuple juif et, comme Golda Meir un demi-siècle avant elle, que l’existence d’un peuple ou d’un État palestinien n’a “aucune réalité”: donc, pas de passé, pas d’histoire et pas d’héritage.
En dépit des protestations des étudiants palestiniens et de 18 autres groupes d’étudiants, Hotovely a réussi à prendre la parole à la LSE, mais lorsqu’elle est sortie du bâtiment avec son service de sécurité pour rejoindre sa voiture, elle a été prise à partie par des manifestants.
Comme on pouvait s’y attendre, malgré sa nature politique évidente, la manifestation a été qualifiée d’antisémite par les lobbyistes sionistes et les hauts responsables travaillistes et conservateurs, dont la ministre de l’intérieur Priti Patel.
À peu près au moment où le gouvernement britannique interdisait toute forme de soutien au Hamas, la ministre australienne de l’Intérieur, Karen Andrews, plaçait le Hezbollah sur la liste australienne des organisations terroristes.
Cette interdiction a été imposée quelques semaines seulement après que Naftali Bennett a rencontré le Premier ministre australien Scott Morrison en marge de la conférence sur le climat de Glasgow pour lui demander d’interdire le Hezbollah. Bien entendu, Morrison, qui considère Israël comme le phare de la démocratie au Moyen-Orient et qui partage “l’engagement” d’Israël en faveur de l’État de droit, a obtempéré. Bennett a remercié “mon ami” Morrison, ajoutant qu’il était sur la “bonne voie” et que c’était “très gratifiant”.
Le timing des deux annonces suggère non pas une coïncidence mais une coordination entre deux membres de l’alliance militaire, de renseignement et stratégique des ” cinq yeux ” (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, Grande-Bretagne et États-Unis).
Les Brigades ‘Izz al-Din al Qassam (nommées, il ne faut jamais l’oublier, d’après l’un des grands héros du grand soulèvement palestinien – la première Intifada – dans les années 1930) ont été inscrites sur la liste des organisations terroristes par le gouvernement australien en 2003. En octobre 2021, le comité parlementaire mixte sur le renseignement et la sécurité a recommandé l’interdiction totale de l’organisation : son interdiction va certainement suivre la décision du gouvernement britannique sur le Hamas.
La branche militaire du Hezbollah a été inscrite sur la liste des organisations terroristes en 2003 en vertu de la loi australienne sur la sécurité extérieure, mais le mouvement est désormais totalement interdit, sans tenir compte du fait que le Hezbollah est fortement représenté au parlement libanais, qu’il détient deux portefeuilles dans le cabinet récemment formé par le Premier ministre Najib Mikati, qu’il bénéficie du soutien de nombreux chrétiens ainsi que de son principal groupe d’électeurs chiites et que, bien entendu, loin d’être une organisation terroriste, il défend le Liban contre les attaques et l’occupation sionistes depuis près de quatre décennies.
Pour justifier la décision australienne, Mme Andrews a déclaré que le Hezbollah “continuait à menacer d’attaques terroristes” et représentait une “menace réelle” pour l’Australie, une affirmation sans preuve.
Elle a déclaré que l’Australie avait une “tolérance zéro” pour la violence : ce qu’elle n’a pas dit, bien sûr, c’est que la “tolérance zéro” de l’Australie dépend de l’origine de la violence. Ce que le dossier montre, c’est que l’Australie s’est jointe à des attaques non provoquées contre de nombreux autres pays ces dernières années, qui ont causé la mort, les blessures ou la fuite de millions de personnes.
Elle a bloqué brutalement et sans ménagement l’entrée en Australie de réfugiés originaires de pays qu’elle a contribué à détruire, et elle a toujours toléré la violence israélienne sous toutes ses formes ; elle a aussi voté contre les résolutions de l’ONU critiquant l’État sioniste et bloqué les tentatives de poursuivre les politiciens et les commandants militaires sionistes devant la CIJ (Cour internationale de justice).
La proscription du Hezbollah signifie que ce sera un délit pénal, passible de 25 ans de prison, pour tout Australien d’être membre de l’organisation, de recruter pour elle, d’être entraîné par elle, de financer l’une de ses activités, de recevoir de l’argent pour elle, de lui fournir un soutien ou de s’associer avec elle de quelque manière que ce soit.
Le Hezbollah a répondu en décrivant l’interdiction comme une “soumission servile aux diktats américains et sionistes”.
Tout ce qui précède doive être dit et redit et gardé en mémoire, mais rien de tout cela ne surprendra ou ne devrait surprendre quiconque. Sans la protection du gouvernement britannique, le mouvement sioniste n’aurait jamais mis le pied en Palestine. Comme on le voit avec Truss au Royaume-Uni et Andrews en Australie, la soumission à Israël et à ses lobbyistes se poursuit sans relâche jusqu’à aujourd’hui.
L’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste aurait été le seul moyen pour la Grande-Bretagne de réparer les dommages qu’elle a causés aux Palestiniens pendant plus d’un siècle, raison pour laquelle, bien sûr, il a été écarté. Il n’y a rien d’exceptionnel à la duplicité, la lâcheté et l’hypocrisie de ces gouvernements : c’est ainsi qu’ils mènent toutes leurs affaires. Les puissants prospèrent, les faibles luttent pour survivre : tout le reste n’est que façade.
Auteur : Jeremy Salt
* Jeremy Salt a enseigné l’histoire moderne du Moyen-Orient à l’Université de Melbourne, à la Bosporus University à Istanbul et à la Bilkent University à Ankara pendant de nombreuses années. Parmi ses publications récentes son livre paru en 2008 : The Unmaking of the Middle East. A History of Western Disorder in Arab Lands (University of California Press).
6 décembre 2021 – The Palestine Chronicle – traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet