Par Ayman Abu Nahla
Cette période pour la diplomatie palestinienne fait apparaître de fortes difficultés au niveau international, lesquelles ont affecté négativement la cause palestinienne en raison de la faiblesse de sa politique étrangère et d’une certaine négligence dans sa gestion.
Cela a donné à Israël l’opportunité de jouer sur cette corde sensible lors de la construction d’alliances et de la normalisation des relations avec les pays les plus proches du peuple palestinien.
L’état sioniste a réussi à normaliser ses relations avec de nombreux pays arabes, africains et asiatiques, qui avaient toujours pris parti pour la cause palestinienne et condamné le terrorisme de l’occupation israélienne.
Dans le même temps, le Hamas s’est efforcé d’améliorer son statut diplomatique et international et d’investir dans toute opportunité qui profite à la cause palestinienne. C’est dans ce contexte qu’une délégation du mouvement se rend ces jours-ci en Russie, après y avoir été invitée tout récemment par le ministère russe des affaires étrangères.
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Cette visite a vraisemblablement lieu pour s’entretenir avec des responsables russes sur un certain nombre de dossiers, dans le cadre des initiatives russes liés à l’évolution de la cause palestinienne, en particulier la question de Jérusalem (al-Qods) et les ressources en gaz appartenant à Gaza que l’occupation israélienne vole et vend à son profit.
Il est clair que le Mouvement se réfère aujourd’hui à la position du ministère russe des Affaires étrangères, publiée récemment, le 14 avril, dans laquelle ce dernier qualifie d’illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
Il convient de noter que l’infiltration sioniste des différents continents du monde a causé un grand préjudice aux décisions internationales concernant la Palestine.
Le silence international face aux politiques racistes des autorités d’occupation israéliennes à l’encontre du peuple palestinien, notamment les meurtres systématiques, les arrestations, les bombardements, les destructions et le siège imposé à la bande de Gaza, le vol des terres et des biens, et la construction de colonies, n’est pas venu de nulle part.
Nous n’entendons plus aucune condamnation de qui que ce soit, comme c’était le cas dans le passé, en raison de la faillite de la diplomatie palestinienne et de son incapacité à mobiliser les pays amis.
Cela a permis, directement ou indirectement, aux autorités d’occupation israéliennes d’infiltrer plus facilement les continents du monde et de nouer des amitiés et des alliances qui servent ses intérêts économiques, politiques et sécuritaires.
Certains pays ont même changé leur façon de traiter la cause palestinienne en raison de l’influence de l’occupant israélien sur leurs décisions, à un moment où nous avons le plus grand besoin de soutien et d’appui de quiconque.
Cela est dû à l’injustice internationale à l’encontre de la cause palestinienne et à la politique de deux poids deux mesures par rapport à la cause ukrainienne et à la façon dont le monde traite la Russie en la boycottant et en lui imposant des sanctions économiques et politiques, tout en offrant une aide généreuse à l’Ukraine et en faisant tout son possible pour mettre fin à l’opération militaire russe contre l’Ukraine.
D’un autre côté, la communauté internationale reste les bras croisés et observe les actions de l’occupation israélienne tandis que les États-Unis lui apportent un soutien militaire, financier et politique.
La Russie n’est pas un pays qui s’oppose à l’occupation israélienne, mais plutôt qui résiste à la domination américaine, et c’est là son intérêt commun avec les mouvements de résistance, malgré ses différences avec les positions du Hamas qui ne reconnaît pas Israël.
Tout cela a incité le Hamas à accorder plus d’attention au dossier des relations internationales pour attirer les pays et les organisations qui s’alignent sur les droits du peuple palestinien, puis à construire des alliances et à mobiliser les énergies populaires des pays amis, dans le but de resserrer le nœud coulant autour du cou de l’occupation et de la boycotter aux niveaux local, régional et international.
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Cela pourrait entraîner déclin dans les décisions et les politiques des pays qui entretiennent, ou envisagent d’entretenir des relations avec l’occupation, une fois que l’image réelle leur aura été transmise, que le vrai visage de l’occupation aura été démasqué et que les crimes qu’elle commet contre le peuple palestinien auront été exposés.
Le Hamas a choisi le moment opportun pour renforcer les relations avec les pays amis et les alliés du Mouvement Hamas et de la cause palestinienne, ainsi que pour construire des alliances stratégiques à l’étranger.
Il a également réussi à établir une base solide d’alliances internes avec diverses factions de la résistance, nationales et islamiques dans la salle de commandement commune. Et ce, malgré les tentatives d’Israël de les diviser pour les affaiblir, comme ce fut le cas lors de la dernière attaque sur la bande de Gaza le mois dernier.
La Résistance a prouvé qu’elle constitue un front uni, comme en témoigne le fait que l’occupation a immédiatement demandé un cessez-le-feu par l’intermédiaire de médiateurs, par crainte de l’élargissement du conflit.
Les objectifs les plus importants de l’établissement de relations amicales entre le Hamas et la Russie sont peut-être les suivants :
- 1- les relations du Mouvement avec la Russie constituent une reconnaissance de sa légitimité par l’une des puissances internationales.
- 2- il s’agit d’un témoignage qui réfute toute tentative de diaboliser le Mouvement et de le classer, par le biais du Conseil de sécurité de l’ONU, comme un mouvement « terroriste », comme l’affirment parfois les responsables américains, et comme c’était le cas dans le dernier projet de résolution visant à criminaliser le Mouvement, que la Russie a contribué à bloquer.
- 3- le Mouvement souhaite que la Russie bloque tout projet de l’occupation visant à condamner le Mouvement et s’oppose au veto américain.
- 4- le Mouvement compte sur le rôle de la Russie pour mettre fin au siège de Gaza et soulager les souffrances de ses habitants.
Pour conclure, le Mouvement accorde également de l’importance au rôle de la Russie dans le dossier de la réconciliation politique palestinienne.
Auteur : Ayman Abu Nahla
12 septembre 2022 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine