Par Al-Manar
Mise à jour : 8 octobre 2023 – 08 heures 20 – Le Hamas a disséminé les otages israéliens sur tous les axes de la bande de Gaza. « Leur sort sera similaire à celui des Palestiniens ».
Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, ont répondu ce samedi soir aux menaces du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a déclaré qu’il veut transformer en ruines les endroits où se trouve le Hamas.
« Menacer Gaza et sa population est un jeu perdu d’avance », a déclaré leur porte-parole Abou Ubeida, lors de son entretien avec la chaîne satellitaire palestinienne Al-Aqsa.
« Avec quelle armée nous menace-t-on, avec ceux qui sont tombés devant nous comme des sauterelles et qui ont fui par centaines, abandonnant leur armes et chars devant nos résistants ?», s’est-il interrogé, assurant que « l’entité est confrontée à une crise profonde après avoir été témoin de l’héroïsme de nos combattants ».
Abu Ubaida a souligné que « le nombre de prisonniers israéliens est plusieurs fois supérieur à ce que pense le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Ils sont présents dans tous les axes de la bande de Gaza. Il leur adviendra ce qu’il adviendra à la population de la bande de Gaza. Méfiez-vous des erreurs de calcul », a-t-il averti.
Le porte-parole des Brigades al-Qassam a souligné que « la résistance continue dans la bataille Ouragan d’al-Aqsa contre l’ennemi sioniste et sa politique fasciste. Notre peuple, dans tous les domaines, sèmera la confusion dans l’occupation et parmi ses collaborateurs ».
Le chiffre réel des Israéliens faits prisonniers par la résistance palestinienne n’est pas connu [les chiffres en général font état de plusieurs centaines de prisonniers].
Les brigades al-Qods, la branche armée du mouvement Jihad islamique qui a déclaré participer à l’opération menée par le Hamas, ont annoncé détenir eux aussi des prisonniers.
Selon le média israélien Yediot Ahronot, il y aurait plus de 100 prisonniers israéliens dans la bande de Gaza dont des militaires et des officiers.
Selon l’expert Anis Dweiri dans une interview avec la chaine qatarie al-Jazeera, les mises en garde d’Abou Ubeida devraient freiner l’attaque israélienne prévue contre la bande de Gaza.
CNN citant les médias israéliens : le chiffre des israéliens faits prisonniers par le Hamas est sans précédent.
Ouragan d’al-Qods: Choc, surprise et incompréhension dans les médias israéliens. « Un jour qu’Israël n’oubliera jamais »
C’est certes du jamais vu pour les observateurs israéliens. Pour certains, les images de l’attaque lancée par la résistance palestinienne « Déluge d’al-Aqsa » rappellent la guerre d’octobre 1973, quant à l’effet surprise qu’elle a laissée. Pour d’autres c’est le retour aux premiers jours de l’occupation de la Palestine en 1948.
Ceci a commencé par les sirènes d’alertes qui ont retenti dans presque toutes les colonies de la couverture de Gaza, l’une après l’autre jusqu’à retentir à Tel Aviv et la ville sainte d’al-Qods [Jérusalem]. Et puis, ils ont appris que des colonies israéliennes de la couverture de Gaza sont attaquées et envahies par les combattants palestiniens.
L’effet surprise était d’autant plus puissant que l’opération palestinienne a été lancée depuis le sol, la mer et les airs. Du jamais vu.
Surprise, incompréhension, confusion, choc… les mots fusent pour décrire l’effet de cet évènement sur les responsables israéliens qui ont pris du temps pour réagir.
« Le 7 octobre est un jour qui restera gravé dans les mémoires de l’histoire d’Israël, après que le Hamas a réussi à surprendre tout le monde » est l’avis de l’un de ces observateurs de la chaine de télévision Channel 13, et qui résume l’impact qui ne sera certes pas passager.
« La surprise d’octobre » est l’article signé dans le site israélien Israel Hayom par l’ancien commandant de la marine israélienne le général Eliezer (Eli) Marom, selon lequel l’entité sioniste s’est trouvé « sans renseignements d’intelligence » de quoi rappeler la guerre en 1973 », estimant que « l’attaque d’aujourd’hui a été planifiée d’avance ».
Selon Amos Hariel du Haaretz, « les dirigeants des appareils militaires et politiques sont tombés sous le choc » et « les renseignements ont été surpris par l’attaque car il n’y avait pas d’estimations israéliennes préalables sur une possible attaque de ce genre ».
Pourtant, l’occupant était supposé s’être préparé
« L’ampleur du fiasco que nous avons vu ne provient pas de l’effet surprise de la part d’une organisation palestinienne. Mais du fait que ce scénario, on s’y était entrainé pendant plusieurs années. Non pas de la part de l’armée seulement mais aussi de la police et de tous les appareils d’urgence. Tous ont été entrainés pour faire face à ce scénario et malgré ceci on a été surpris », a commenté Amit Seguel, le chroniqueur politique de la chaine de télévision israélienne Channel 12.
Et de poursuivre : « il faut dire qu’il a fallu 20 minutes au Premier ministre pour obtenir les informations des services de Renseignements. J’ai vu le convoi du Premier ministre sur le chemin du siège du ministère de la Défense à Tel Aviv après 45 minutes. Ce qui veut dire que les plus hauts niveaux ont pris du temps pour comprendre que l’évènement ne se limitait pas à un pilonnage de roquettes ou à une riposte ou à un jour de colère et que c’était toute autre chose ».
« On a cru pendant des années, chez tous les gouvernements d’Israël, qu’on pouvait contenir un évènement pareil. Mais la situation s’est effondrée devant l’attaque palestinienne … Si cette organisation, avec l’aide de l’Iran, peut tuer des centaines d’Israéliens et en capturer des dizaines d’autres, ceci veut dire que nous sommes devant une scène dramatique qui bouleverse tous les calculs », selon lui.
Une armée absente
Selon le correspondant militaire de la chaine de télévision israélienne Channel 13, Alon Bou Kir, l’opération est sans précédent depuis 1948.
« Les forces de sécurité israéliennes, toutes branches confondues n’avaient aucune présence sur le terrain, lors des premières heures de l’attaque contre les localités israéliennes », a-t-il dit . « Ceux qui ont tenté de faire face à l’attaque sont les policiers ».
« Le commandement du front interne n’a pu fournir les moyens les plus élémentaires pour des centaines de familles juives qui appelaient au secours et qui se sont abritées dans les abris et les maisons et étaient sous le contrôle de hommes armées ».
Selon les médias israéliens, les colons de « la zone entourant Gaza ont supplié l’armée israélienne de les secourir ».
Channel 12 a rapporté que les colons « se demandent ou est l’armée ? ou sont les forces de sécurité ? Pourquoi ne sont-ils pas encore arrivés ? »
Incrédulité et incompréhension
Le chroniqueur israélien Alon ben David a quant à lui assuré « qu’Israël était sous le choc de la guerre déclenchée par le Hamas au sud ».
« il est difficile de comprendre ce qui s’est passé. Personne en Israël ne s’attendait à une deuxième guerre du kippour, et à Gaza en particulier », a-t-il commenté. « En dépit que 5 heures étaient passées, aucun des responsables israéliens ne s’est exprimé devant le public israélien et ils ont gardé le silence »
D’après lui, « le comportement du commandement israélien reflète l’ampleur de la surprise et illustre que l’armée israélienne n’était pas prête à une confrontation globale à Gaza » Et de conclure : « le Hamas a conquis des régions dans le sud, ce qu’aucune armée arabe n’avait fait auparavant ».
« Israël » s’est comporté avec arrogance
L’expert dans les affaires arabes et palestiniennes Alon Avital estime que le mouvement Hamas était hautement préparé à cette opération alors qu’Israël s’est comporté « avec arrogance », d’autant qu’il avait propagé l’idée dans la société que le Hamas est sous contrôle et n’est pas prêt à une escalade. « Ce qui lui a permis de conquérir 10 localités israéliennes », selon lui, et « d’imposer une guerre à Israël qui rappelle la guerre de Kippour ».
« Le mouvement Hamas est prêt à payer le prix pour réaliser ses objectifs stratégiques de libérer la Palestine et n’est pas prêt à capituler ou à faire des concessions ».
Des prisonniers et des images
Un autre aspect, sans précédent, a profondément choqué les observateurs israéliens : le nombre important des israéliens qui ont été capturés, dont des militaires et dont les images ont été diffusées dans les médias et les réseaux sociaux.
« Les Palestiniens diffusent avec un sentiment de victoire les vidéos des soldats israéliens traînés au sol, les mains menottées, dans des jeeps comme les détenus de Daech », a écrit le journaliste Gay Bakhour selon lequel « le chiffre des otages s’élève à plusieurs dizaines de civils et de soldats et pourrait monter davantage car les frontières sont franchies ».
Auteur : Al-Manar
* Al-Manar qui est une chaîne médiatique générale est une société anonyme libanaise enregistrée selon les règles et possédant les licences légales requises par les lois applicables. Elle a commencé sa transmission terrestre en 1991, et sa diffusion satellitaire en 2000. Elle a unifié ses chaînes terrestre et satellitaire le premier jour du mois de Ramadan en 2014. L’un des slogans qu’al-Manar s’est donné est « La chaîne des Arabes et des Musulmans.
8 octobre 2023 – Al-Manar