JERUSALEM (Ma’an) – Trois gardes de sécurité palestiniens du complexe de la mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem-Est occupée ont été agressés et détenus mercredi par la police israélienne, alors que des centaines d’Israéliens et de colons d’extrême-droite envahissaient le Site sacré pour célébrer la “Journée de Jérusalem”.
La Journée de Jérusalem est célébrée par la communauté sioniste religieuse la plus réactionnaire pour commémorer l’annexion israélienne de Jérusalem-Est occupée en 1967, le même jour où les Palestiniens se souviennent de la “Naksa”, qui signifie le “revers”, se référant aux déplacements de masse qui ont accompagné l’invasion israélienne des territoires palestiniens.
À la suite de la guerre, Israël a pris le contrôle – auparavant de la Jordanie et de l’Égypte – sur la majorité de la Cisjordanie palestinienne et de la bande de Gaza, qui restent illégalement respectivement occupés et sous blocus depuis ce jour.
Le directeur adjoint de Al-Aqsa, Cheikh Omar al-Kiswani, a déclaré à Ma’an que la police israéliennes d’occupation a agressé un groupe de quatre gardes de la mosquée à la Porte des Lions, après que les gardiens “se soient opposés aux comportements provocateurs des colons israéliens lors de leur raid sur Al-Aqsa.”
Al-Kiswani a identifié les quatre blessés comme Arafat Najib, Khalil al-Tarhuni, Nour Abu Hadwan et Nidal al-Waari.
Il a ajouté que Najib a été traité au début dans la clinique du complexe, mais qu’il a ensuite été transféré dans un hôpital pour des soins médicaux appropriés, tandis que les trois autres gardes blessés ont été détenus par les forces israéliennes “malgré leur besoin de soins médicaux”.
Al-Kiswani a affirmé que plus de 700 colons israéliens ont envahi l’esplanade, représentant un “nombre sans précédent de colons qui ont attaqué le complexe”.
“Ce qui s’est passé aujourd’hui, c’est une procédure planifiée et délibérée par les autorités israéliennes d’occupation pour imposer le contrôle par la force et terroriser les gardiens pour les empêcher de faire leur travail”, a déclaré M. Al-Kiswani, ajoutant que l’incident était une “initiative claire et provocatrice avant le Ramadan,” se référant au mois saint musulman qui doit débuter vendredi.
Le gouvernement jordanien a condamné les incidents d’Al-Aqsa comme des provocations contre les musulmans, et le ministre des Affaires étrangères Muhammad Mumani a répété la position de la Jordanie concernant le respect de l’accord sur le statu quo, qui autorise uniquement les musulmans à venir prier sur le site.
Mumani a tenu le gouvernement israélien responsable de ne pas punir ses agents qui incitent les extrémistes juifs à attaquer le complexe d’Al-Aqsa.
L’incident a eu lieu alors que des dizaines d’Israéliens d’extrême-droite et de colons ultra-religieux ont traversé Al-Aqsa sous la protection des forces israéliennes d’occupation pour célébrer la “Journée de Jérusalem”.
Les colons ont parcouru la vieille ville et ont exécuté des rituels religieux aux portes de la mosquée d’Al-Aqsa, alors que des dizaines d’autres entraient dans le complexe en groupes séparés à travers la porte du Maghreb.
Pendant ce temps, un groupe de militants dénonçant le défilé organisé par les extrémistes israéliens a été agressé par les forces israéliennes mercredi après-midi à l’extérieur de la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem, selon un journaliste de Ma’an présent sur les lieux.
Les militants palestiniens agitaient les drapeaux palestiniens, tandis que des militants pacifistes internationaux et israéliens formaient une chaîne humaine. Les forces israéliennes les ont dispersés violemment, les frappant tout en les repoussant.
Contrairement à l’affirmation d’al-Kiswani selon laquelle plus de 700 Israéliens sont entrés dans le complexe, le directeur général de la Fondation islamique, ou Waqf, qui gère le composé, Cheikh Azzam al-Khatib, a déclaré à Ma’an que ce sont plus de 470 Israéliens qui avaient envahi le complexe depuis mercredi matin , disant s’attendre qu’un plus grand nombre encore n’y pénètre tout au long de la journée.
Al-Khatib a déclaré à Ma’an que le gouvernement israélien “essaie par tous les moyens de changer le statu quo” du site, soulignant que le ministre israélien de la Culture, Miri Regev, avait appelé tous les Israéliens il y a quelques jours à augmenter leur présence sur l’Esplanade et à amener leurs enfants pour y pratiquer des rituels religieux.
Des témoins oculaires ont déclaré à Ma’an que les colons israéliens ont investi le complexe par groupes et ont exécuté des prières, en violation d’un accord signé entre Israël et le gouvernement jordanien après l’occupation illégale de Jérusalem-Est par Israël en 1967, affirmant que, même si les visites juives sont autorisées dans le complexe, le culte non-musulman y est interdit.
Le troisième site le plus saint de l’islam, Al-Aqsa est également vénéré comme le lieu le plus saint du judaïsme, car il se trouve là où les Juifs imaginent qu’un premier et un deuxième temples y auraient été construits.
Dans une adresse devant la Knesset mercredi à l’occasion de la Journée de Jérusalem, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis que le complexe de la mosquée d’Al-Aqsa – connu des Israéliens comme le Mont du Temple – et le Mur de l’Ouest “resteraient toujours sous la souveraineté israélienne”, a déclaré le journal israélien Haaretz.
Cependant, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Abu Rudeineh, a répondu mercredi soir à Netanyahu en disant que Jérusalem-Est était la capitale palestinienne et le resterait pour toujours.
Abu Rudeineh a estimé que la déclaration de Netanyahou soulèverait des tensions et compliquerait encore le statu quo, et entraverait les efforts du président américain Donald Trump pour conclure un accord de paix israélo-palestinien.
Les autorités israéliennes permettent régulièrement aux visiteurs juifs d’entrer sur le site – souvent sous une garde armée. De telles visites sont habituellement faites par des fascistes tentant de déstabiliser le statu quo sur le site et coïncident avec des restrictions d’accès pour les Palestiniens, y compris des interdictions d’entrée et des emprisonnements.
Les forces israéliennes d’occupation ont arrêté et même agressé les gardes de sécurité d’Al-Aqsa à plusieurs reprises.
24 mai 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine