Par Miko Peled
Parrainé par la Fondation Al-Aqsa, l’événement s’attira les critiques de groupes sionistes pro-Israël qui ont essayé de faire pression sur le gouvernement britannique pour qu’il interdise aux organisateurs d’utiliser le QEII center qui est un lieu géré par le gouvernement. Ils ont utilisé les excuses habituelles prétendant que la Fondation Al-Aqsa avait des liens avec le terrorisme et que des orateurs avaient exprimé leur soutien au terrorisme et à l’antisémitisme et que certains avaient même été arrêtés (votre serviteur y compris).
Deux semaines avant l’événement, il subsistait des craintes quant à une possible intervention du gouvernement interdisant la tenue de l’événement. Une liste des orateurs partisans du “terrorisme” fut publiée en guise d’avertissement.
J’ai reçu moi-même un de ces avertissements qui m’a été adressé personnellement en hébreu, affirmant à nouveau que la fondation Al-Aqsa soutenait le Hamas, et que “l’événement allait être annulé.”
Et bien, l’événement a bien eu lieu. La pression a échoué, l’événement s’est avéré être une formidable réussite. Un éventail incroyable d’orateurs trop nombreux pour les citer tous comprenait Hatem Bazian, Ilan Pappe, John Pilger, Iyad and Emad Burnat, Ghada Karmi, Maryam Barghouti, une délégation de femmes de Palestine et le député écossais du SNP Tommy Shepheard pour n’en citer que quelques uns. Tous ont pris la parole devant des assistances enthousiastes debout dans des salles sans sièges. L’événement avait également une dimension culturelle et récréative. Parmi les animateurs, il y avait le rappeur et militant palestinien Shadia Mansour, Logic, le comédien Amer Zahr et une troupe de jeunes danseurs et chanteurs de Palestine. Il y avait un bon équilibre entre culture, politique et questions sociales présentées tout au long du week-end dans des salles archibondées devant des publics debout.
Ma première intervention avait pour titre, “Les origines du sionisme” et j’ai été agréablement surpris de voir ce qui allait s’avérer être la norme tout au long de l’événement – des gens qui affluaient dans une salle jusqu’à la remplir au maximum de sa capacité. Malheureusement l’autre invité de cette table ronde Sai Englert n’était pas bien et n’a pu être présent. La dernière table ronde à laquelle j’ai participé avec le député écossais Tommy Shepheard était intitulée, “100 ans après la Déclaration Balfour. Rôle du parlement britannique.” Étant donné que nous nous trouvions de l’autre côté de la rue face au parlement, il m’a semblé que c’était une excellente occasion de dire ce que je pensais de cette déclaration infâme, faite par Lord Arthur Balfour, il y a cent ans, et ce que je croyais être la démarche appropriée que le parlement britannique devrait adopter à ce stade.
Bien que la Déclaration Balfour reconnaisse pour la forme l’existence d’autres personnes qui vivent en Palestine, elle ne parle pas des Palestiniens en les nommant ou en les identifiant comme les autochtones et propriétaires de la terre mais seulement comme « la communauté non juive» et stipule qu’ils ne devraient subir aucun préjudice. C’est un point de vue euro-centrique et raciste, et en effet, il est révélateur de la façon dont les sionistes voient les Palestiniens et en parlent jusqu’à ce jour. J’ai dressé une liste d’exigences et ai proposé qu’elles soient adressées au parlement britannique par les nombreux électeurs qui étaient présents dans la pièce, la première étant le retrait inconditionnel de la Déclaration Balfour.
Ces exigences prennent en considération ce qui suit : La Palestine est occupée depuis 1948. Le nom Palestine a été gommé et le pays a été rebaptisé Israël. Depuis 1948 des millions de Palestiniens sont victimes de nettoyage ethnique et de génocide (insérez la convention de Genève sur le crime de Génocide), et les Palestiniens qui vivent en Palestine sont soumis à un régime d’apartheid. Toutes les tentatives de négocier avec l’état sioniste entreprises par les Palestiniens ont échoué et à chaque tentative les conditions se sont aggravées pour les Palestiniens. Compte tenu de tout ce qui vient d’être énoncé, les exigences suivantes doivent être soumises au parlement britannique :
1. Expulsez l’ambassadeur d’Israël et fermez l‘ambassade israélienne à Londres. (Elle a reçu des applaudissements nourris)
2. Rappelez l’ambassadeur britannique de Tel Aviv et fermez y l’ambassade britannique.
3. Dénoncez la vente d’armes à Israël comme crime contre l’humanité.
4. Adoptez l’appel palestinien au boycott, (insérez ici les exigences de BDS) désinvestissement et sanctions à l’encontre de l’état d’Israël et exigez la même chose de la communauté internationale.
5. Envoyez les forces navales britanniques pour forcer Israël à mettre fin au siège de Gaza et assurer un approvisionnement régulier en eau potable, médicaments et électricité au peuple de Gaza. Procurez des soins médicaux aux blessés et aux malades.
6. Demandez la libération inconditionnelle de tous les prisonniers palestiniens.
7. Exigez le démantèlement de l’état sioniste d’apartheid.
8. Demandez des élections sur la base de : une personne une voix incluant tous ceux qui résident entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée.
9. Exigez la création d’une constitution qui garantira des droits égaux et le respect des droits de l’homme à l’intérieur du nouvel état de la Palestine libre.
10. Demandez à la CPI d’envisager la poursuite des dirigeants politiques israéliens et commandants militaires pour crime de génocide.
Si le parlement britannique devait adopter ces exigences, cela hâterait la libération de la Palestine et des Palestiniens. Cela contribuerait à mettre un terme au régime sioniste, et permettrait aux Britanniques d’expier les crimes commis contre le peuple palestinien à la fois directement et par complicité en soutenant Israël politiquement et militairement.
Finalement, ce magnifique tweet d’Oxford PCS résume bien le sentiment de tant de personnes qui ont été partie prenante de Palestine Expo. Et, en effet, merci aux innombrable bénévoles et organisateurs qui ont travaillé sans relâche, et aux Amis d’Al-Aqsa qui se battent pour mettre la Palestine au devant de la scène.
Auteur : Miko Peled
* Miko Peled est un auteur et un militant des droits de l'homme né à Jérusalem. Il est l'auteur de “The General’s Son. Journey of an Israeli in Palestine” et “Injustice, the Story of the Holy Land Foundation Five". Son compte Twitter.
12 juillet 2017 – mikopeled.com – Traduction: Chronique de Palestine – MJB