L’État sioniste s’affiche tel qu’il est : une infernale machine à expulser et à tuer

L'armée israélienne force les Palestiniens à quitter Jabalia sous la menace des armes - Photo : Social Media

Par Qassam Muaddi

Alors que l’armée israélienne affirme avoir expulsé 20 000 Palestiniens de Jabalia, des sources locales indiquent à Mondoweiss que la plupart des personnes déplacées se sont réinstallées dans d’autres endroits du nord de la bande de Gaza.

L’armée israélienne a expulsé par la force des Palestiniens du nord de la bande de Gaza de leurs abris, comme l’indiquent des témoins oculaires, des reportages et des séquences vidéo diffusées par des sources israéliennes.

Mercredi, la chaîne israélienne Kan TV a diffusé des images de camions militaires israéliens transférant des dizaines de détenus palestiniens aux yeux bandés. Kan a affirmé que les Palestiniens avaient été arrêtés « pour être interrogés ».

L’armée israélienne a également diffusé mercredi une vidéo aérienne montrant des centaines de Palestiniens marchant au milieu des décombres, encerclés par des chars israéliens alors qu’ils se dirigent tous dans la même direction après avoir été rassemblés sur une place détruite. L’armée israélienne aurait déclaré avoir « évacué » 20 000 Palestiniens de Jabalia.

Mardi, des vidéos ont circulé sur Internet montrant des drones israéliens diffusant une voix enregistrée ordonnant aux Palestiniens de quitter l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia.

Les drones auraient également largué des tracts ordonnant aux Palestiniens de partir.

Bien qu’Israël affirme avoir déplacé des dizaines de milliers de Palestiniens du nord de la bande de Gaza, les sources locales contestent ces affirmations.

Muhammad Sharif, un habitant de Jabalia, a déclaré à Mondoweiss que « les gens savent qu’ils ne seront pas plus en sécurité s’ils partent vers le sud, parce que l’occupation a déjà bombardé des personnes qui partaient par les routes que l’armée d’occupation avait désignées comme sûres, et parce qu’elle a bombardé des personnes dans les soi-disant zones sûres ».

Sharif a ajouté que « seul un petit nombre de ceux qui ont été forcés de quitter les abris pour personnes déplacées ont quitté le nord de Gaza. La majorité est allée ailleurs dans la même zone ».

Détruire les maisons pour les rendre inhabitables

Des témoignages de survivants indiquent que les troupes israéliennes ont mis le feu aux abris pour personnes déplacées après avoir forcé les Palestiniens à partir, détruisant le peu de biens qu’ils avaient laissés derrière eux.

Rabiha Maqid, une survivante qui a quitté l’école Hamad dans l’est de Beit Lahia, où elle et des centaines de Palestiniens s’étaient réfugiés pour échapper aux bombardements, a déclaré à Al-Araby Al-Jadeed que les soldats israéliens avaient ordonné aux Palestiniens déplacés de quitter l’école et ne leur avaient laissé que peu de temps pour rassembler leurs affaires.

Les Palestiniens tués et blessés lors des attaques israéliennes sur le camp de réfugiés de Jabalia sont amenés à l’hôpital arabe al-Ahli dans la ville de Gaza, le 23 octobre 2024 – Photo : Hadi Daoud

Mme Maqid a déclaré qu’elle et les Palestiniens déplacés ont vu des soldats mettre le feu à l’école pendant qu’ils la quittaient et que certains soldats se sont pris en photo pendant qu’ils le faisaient.

Des rapports locaux indiquent également que les forces israéliennes ont démoli des bâtiments et même des blocs résidentiels entiers par explosifs à Jabalia, rendant ainsi la majeure partie de la zone inhabitable.

En janvier, le quotidien israélien Haaretz a rapporté que des soldats israéliens avaient incendié des bâtiments palestiniens avec l’approbation de leurs commandants, les rendant ainsi inutilisables.

En avril, des Palestiniens ayant survécu à la destruction de l’hôpital al-Shifa par Israël ont déclaré que des soldats israéliens avaient mis le feu à des étages entiers du complexe médical. Des images d’al-Shifa ont montré que la quasi-totalité du complexe médical avait été brûlée.

Le directeur adjoint d’al-Shifa a déclaré aux médias que « al-Shifa est fini, pour toujours » à la suite du retrait israélien.

Les opérations israéliennes en cours dans le nord de la bande de Gaza s’accompagnent de campagnes de bombardements massifs sur Jabalia et de tirs incessants de drones quadcoptères, empêchant les équipes de secours d’accéder aux zones qui ont été bombardées.

La défense civile palestinienne a déclaré mercredi que trois de ses sauveteurs avaient été tués par des tirs israéliens alors qu’ils tentaient d’évacuer des Palestiniens et que toutes ses opérations avaient été interrompues dans tout le nord de la bande de Gaza, laissant la population sans aucun service humanitaire.

Le siège et l’offensive d’Israël sur le nord de Gaza durent depuis 20 jours, dans le cadre de ce qui a été décrit comme la mise en œuvre du « plan des généraux » d’Israël, qui vise à dépeupler de force le nord de Gaza par la famine et l’extermination délibérées.

Bien que ce plan ne prévoie pas la colonisation de la région après son nettoyage ethnique, des dirigeants fascistes israéliens et des groupes de colons plaident en faveur de la colonisation de Gaza depuis décembre de l’année dernière.

Lundi, des Israéliens se sont rassemblés au kibboutz Be’eri, à 3 kilomètres de la clôture de Gaza, pour demander l’autorisation de s’installer dans la bande de Gaza. Plusieurs ministres israéliens ont participé au rassemblement, selon les médias israéliens.

Les rapports indiquent que quelque 700 familles israéliennes présentes à la manifestation ont signé pour s’installer dans les futures colonies israéliennes à Gaza.

Le nord de la bande de Gaza abritait quelque 700 000 Palestiniens avant le 7 octobre 2023. Selon les estimations, quelque 200 000 Palestiniens continuent de vivre dans cette zone, qui comprend Jabalia, Beit Lahia, Twam, Sheikh Zayed et Beit Hanoun.

L’armée israélienne commet un nouveau massacre à Jabalia, tuant et blessant au moins 150 personnes

25 octobre 2024 – Les forces d’occupation israéliennes ont perpétré un nouveau massacre à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, tuant et blessant au moins 150 civils, tout en intensifiant leurs efforts de nettoyage ethnique des résidents qui ont refusé d’être déplacés et en détruisant les infrastructures civiles.

Les forces d’occupation israéliennes ont incendié une école des Nations Unies abritant des civils déplacés à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 22 octobre 2024 – Photo : Médias sociaux

Les forces d’occupation israéliennes ont commis un nouveau et terrible massacre à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, faisant au moins 150 morts et blessés, selon des rapports préliminaires. Ce massacre s’inscrit dans le cadre de la campagne génocidaire en cours et du plan de l’occupant visant à déplacer les habitants et à détruire tous les moyens de subsistance dans la région.

La défense civile de Gaza a confirmé que les forces d’occupation israéliennes ont délibérément détruit 11 maisons dans la rue al-Huja à Jabalia, et a fait état de graves difficultés pour évacuer les corps des martyrs et transporter les blessés.

La défense civile a également expliqué que cette atrocité a été commise après que l’occupation a systématiquement mis hors service et détruit les services de la défense civile et les services d’urgence et de soins dans tout le nord de la bande de Gaza.

Ils ont également noté que le massacre de la rue al-Huja fait partie d’une stratégie plus large de l’occupation visant à intensifier la pression sur les résidents et les personnes déplacées à Jabalia et Beit Lahia, les forçant à abandonner leurs maisons et à fuir vers le sud de la bande de Gaza.

Simultanément, le correspondant d’Al Mayadeen a confirmé qu’une frappe aérienne israélienne avait visé une mosquée dans le sud de Khan Yunis, faisant plusieurs blessés.

24 octobre 2024 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine