24 novembre 2024 - La pluie inonde les camps de déplacés palestiniens à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, aggravant les conditions de vie. Parmi les 1,9 million de Palestiniens déplacés à Gaza, nombreux sont ceux qui devront affronter l'hiver sans abri adéquat, sans combustible, sans couvertures ni vêtements chauds, alors que les forces coloniales israéliennes poursuivent leur attaque génocidaire - Photo : Yousef al-Zanoun / Activestills
Par EuroMed Monitor
Gaza – Malgré l’arrivée d’un hiver rigoureux et des circonstances humanitaires désastreuses, Israël continue d’empêcher l’entrée dans la bande de Gaza de couvertures, de vêtements et de chaussures, y compris des produits de première nécessité pour les enfants. Cela fait maintenant plus d’un an qu’Israël bloque l’entrée de ces articles dans l’enclave assiégée.
Alors que débute le deuxième hiver de la guerre génocidaire d’Israël contre la bande de Gaza, les Palestiniens souffrent d’une grave pénurie de vêtements et de chaussures, interdits d’entrée dans la bande de Gaza depuis le début du génocide.
Les seules exceptions sont un petit nombre de fournitures autorisées dans le cadre de l’aide humanitaire et distribuées à un petit pourcentage des quelque deux millions de personnes déplacées dans l’enclave.
Euro-Med Monitor note qu’Israël restreint l’entrée de ces articles dans le cadre de ses efforts visant à imposer au peuple palestinien des conditions de vie difficiles qui conduiront finalement à sa destruction, dans le cadre du crime flagrant de génocide qu’il commet dans la bande de Gaza.
Aucune nécessité ou justification militaire au regard du droit international ne permet d’empêcher que des produits de premières nécessités parviennent à une population civile.
Israël a détruit au moins 70 % des habitations de la bande de Gaza et la majorité des magasins et des marchés, y compris ceux qui vendent des vêtements, tout en limitant la capacité des commerçants palestiniens à coordonner l’entrée des marchandises avec les autorités israéliennes.
Par conséquent, le nombre total de camions entrant dans la bande de Gaza au cours de la période écoulée contenait une aide qui ne dépassait pas 6 % des besoins quotidiens de la population – dont la majorité est liée à l’approvisionnement en nourriture – et les vêtements et chaussures autorisés à entrer dans l’enclave ne dépassaient pas 0,001 % des besoins des résidents.
La grande majorité des personnes déplacées dans la bande de Gaza continuent de vivre dans des tentes qui ne les protègent pas suffisamment du froid et de la pluie, tandis que des centaines de milliers de Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, n’ont pas assez de vêtements appropriés pour se protéger des intempéries à l’approche de l’hiver.
Le manque d’accès aux soins médicaux essentiels dans ces circonstances désastreuses expose également les Palestiniens à un risque accru de contracter des maladies graves telles que des infections respiratoires et d’autres affections liées au froid.
La situation est aggravée par le manque criant de médicaments de base nécessaires au traitement des maladies liées au froid, qui est directement lié au blocus arbitraire d’Israël.
En outre, le système immunitaire de la population a été affaibli par la pénurie de nourriture et le manque de choix, ainsi que par sa forte dépendance à l’égard des conserves, ce qui la rend beaucoup plus vulnérable que d’habitude aux virus et aux maladies.
Sur les quelque 2,3 millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, environ deux millions ont été déplacés de force ; la majorité d’entre eux vivent aujourd’hui dans des tentes, des écoles transformées en abris ou les vestiges de leurs maisons détruites.
Ceux qui ont fui leur maison ont généralement été contraints de laisser leurs effets personnels et leurs vêtements derrière eux, n’emportant que ce qu’ils portaient au moment de partir.
La plupart des familles déplacées ont perdu la majorité de leurs biens à la suite des bombardements israéliens et ont dû chercher des vêtements et des chaussures dans les marchés qui ont également été bombardés par l’armée d’occupation.
L’équipe de terrain d’Euro-Med Monitor a observé des enfants dans la bande de Gaza marchant pieds nus dans des rues remplies d’eaux usées et de débris, sous la pluie, alors qu’ils ne portaient que des vêtements légers et miteux.
Les enfants qui n’ont pas de chaussures sont plus susceptibles de souffrir de blessures, ce qui les rend vulnérables aux infections dans un environnement dépourvu de fournitures médicales et de médicaments en raison du blocus strict.
Les gens se tournent vers des solutions à court terme, peu sûres et insuffisantes qui aggravent leurs souffrances, comme la fabrication de chaussures en bois et en plastique pour leurs enfants.
En raison du manque de vêtements, les habitants de Gaza sont actuellement contraints de coudre ou de rapiécer de vieux vêtements à partir de vieilles couvertures, car seuls ceux qui en ont les moyens peuvent acheter d’autres vêtements.
Le massacre de l’école Tab’een illustre la cruauté et les mensonges éhontés des Israéliens
En raison du temps pluvieux de ces deux derniers jours, la majorité des personnes déplacées n’ont pas pu couvrir leurs tentes et les protéger de la pluie, ce qui a entraîné l’inondation de centaines de tentes et l’immersion dans l’eau des quelques biens des personnes déplacées.
Notamment, Israël interdit l’entrée de quantités suffisantes de tentes, de bâches et de nylon dans la bande de Gaza, ainsi que d’autres produits nécessaires pour se protéger du froid hivernal, tels que des couvertures, du bois de chauffage, du carburant et des sources de chauffage.
La privation continue et sévère par Israël des nécessités fondamentales de la vie est un acte de génocide, car elle vise à dépouiller la population palestinienne des moyens de protection les plus élémentaires, dans le but d’effacer physiquement son existence.
Les enfants et les autres groupes vulnérables sont particulièrement visés par Israël car ils sont plus touchés par ces privations, qui exacerbent leurs souffrances et augmentent le taux de mortalité parmi eux ; en raison de l’absence de refuge contre les intempéries hivernales, ces taux augmenteront sans aucun doute sans intervention internationale.
Refuser les produits de première nécessité à tous les segments de la population civile est une atteinte à la dignité des personnes et une privation de leur humanité. Les traiter comme s’ils ne méritaient même pas les droits les plus élémentaires a brisé leur moral, contribuant à un sentiment d’abattement ressenti par tous les habitants de la bande de Gaza.
En créant de telles conditions inhumaines, Israël exprime aussi clairement son intention de détruire l’identité culturelle et sociale des Palestiniens.
Les organisations internationales et des Nations unies doivent s’efforcer, par tous les moyens possibles, de faire pression sur Israël pour qu’il autorise l’entrée de matériaux de base dans la bande de Gaza, et de dénoncer publiquement ces crimes.
Compte tenu de la sévère aggravation de la situation humanitaire, la communauté internationale doit prendre la responsabilité d’arrêter le génocide dans la bande de Gaza et tous les crimes connexes commis par Israël et ses alliés, car c’est le seul moyen de protéger les civils et de préserver ce qui reste.
Outre l’imposition de sanctions à Israël et la mise en œuvre des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à l’encontre du Premier ministre et du ministre de la Défense israéliens dans les plus brefs délais, ainsi que leur transfert vers une juridiction internationale, il est impératif que les Palestiniens de la bande de Gaza bénéficient d’un accès immédiat et sans entrave aux vêtements d’hiver, aux chaussures et aux moyens de survie les plus élémentaires.
Auteur : EuroMed Monitor
* L'Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme est une organisation indépendante à but non lucratif dirigée par des jeunes qui défend les droits humains de toutes les personnes à travers l'Europe et la région MENA, en particulier celles qui vivent sous occupation, en proie à la guerre ou à des troubles politiques et/ou ont été déplacés en raison de persécutions ou de conflits armés.
27 novembre 2024 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Éléa Asselineau
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