L’humanité ne doit pas détourner le regard : un appel à protéger le système de santé de Gaza

Des Palestiniens blessés lors d'une attaque israélienne sur le camp de réfugiés de Bureij, sont soignés à même le sol à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, Gaza - Photo : Ashraf Amra via Al-Jazeera

Par Doctors Against Genocide, Palestine Mental Health Networks

Les réseaux de santé mentale de Palestine et Médecins contre le génocide se joignent au Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, pour demander à la communauté internationale : Ne restez pas silencieux face à la destruction systématique du système de santé de Gaza.

Les attaques incessantes contre l’hôpital Kamal Adwan – un sanctuaire destiné à sauver des vies dans le nord de Gaza – font partie d’une campagne génocidaire délibérée. Ces attaques contre des hôpitaux et des cliniques, des lieux destinés à soigner et à abriter, ne sont pas des accidents de guerre ; ce sont les calculs froids de ceux qui voudraient voir un peuple entier disparaître.

Depuis 15 mois, les hôpitaux et les cliniques de Gaza sont transformés en scènes de crime. Les frappes aériennes détruisent les salles d’opération en plein milieu d’une intervention chirurgicale. Les enfants manquent d’air lorsque les conduites d’oxygène sont coupées. Les parents cherchent leurs bien-aimés dans les décombres, tandis que les médecins restent debout, impuissants, leurs mains sans gants chirurgicaux et le cœur lourd.

Il ne s’agit pas de « conséquences tragiques », mais de crimes intentionnels contre l’humanité. Ils réduisent à néant la promesse du droit humanitaire international, en réduisant les conventions de Genève à des mots creux.

Le monde regarde le système de santé de Gaza s’effondrer sous le siège et les bombardements. Les fournitures médicales sont bloquées aux frontières. Les ambulances n’ont pas le droit d’atteindre les blessés. Les outils les plus simples pour sauver des vies sont retenus. Il ne s’agit pas d’une simple négligence, mais d’une stratégie brutale d’attrition, qui prive un peuple de sa capacité à vivre, à guérir et à résister.

Le bilan psychologique est incommensurable. Imaginez la terreur dans les yeux d’un enfant lorsque le bombardement reprend, le désespoir dans la voix d’un chirurgien contraint de refuser un patient qui saigne. Les familles enterrent leurs enfants en silence, leurs cris sont étouffés par l’indifférence internationale.

Nous nous faisons l’écho de l’appel urgent et désespéré de l’hôpital Kamal Adwan :

  • 1. Ouvrez un couloir humanitaire tout de suite. Laissez les médicaments, le matériel chirurgical et les ambulances atteindre ceux qui meurent faute de recevoir les soins les plus élémentaires.
  • 2. Protéger sans délai les établissements et le personnel de santé.
  • 3. Exiger de la communauté internationale qu’elle applique les lois destinées à protéger les structures et les personnels médicaux de tous dangers.
  • 4. Mettre fin au blocus de Gaza. Ce siège, qui dure depuis des décennies, a transformé Gaza en une prison à ciel ouvert où même la survie est considérée comme un privilège et non comme un droit.

L’humanité ne peut pas faire semblant de ne pas voir. La neutralité face à un génocide est une complicité. Chaque bombe qui frappe l’hôpital Kamal Adwan, chaque soignant contraint de voir un enfant partir, chaque vie perdue à cause d’un refus de traitement nous met tous en accusation.

Le monde regarde. Va-t-il une fois de plus assister sans réagir à l’effondrement d’un autre hôpital, au silence du souffle d’un autre enfant, à un autre fragile espoir qui s’éteint ? Ou se lèvera-t-il enfin pour rétablir le caractère sacré de la vie et le droit universel à la santé ?

Passez à l’action :

En toute solidarité et avec une profonde tristesse,

Médecins contre le génocide
Les Réseaux de santé mentale palestiniens (Australie, Belgique, Canada, Chili, Egypte, France, Allemagne, Irak, Irlande, Jordanie, Liban, Palestine, Afrique du Sud, Suède, Turquie, Royaume-Uni, Etats-Unis).


21 décembre 2024 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine – Éléa Asselineau

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