Violant de façon répétée le cessez-le-feu, les Israéliens poursuivent leur génocide à Gaza

20 janvier 2024 - Suite à un accord de cessez-le-feu, les Palestiniens déplacés retournent à ce qui reste de leurs maisons à Rafah, dans le sud de Gaza, transportant leurs quelques affaires et marchant à travers des scènes apocalyptiques de dévastation causées par les bombardements israéliens. Deux Palestiniens, dont un adolescent, ont été tués et plusieurs autres blessés par des tirs israéliens à Rafah aujourd'hui, malgré la trêve. Les attaques génocidaires d'Israël contre Gaza ont tué plus de 47 000 Palestiniens et détruit ou endommagé environ 92 % des habitations. Selon la défense civile de Gaza, plus de 10 000 corps restent coincés sous les décombres des bâtiments détruits - Photo : Yousef Al-Zanoun / Activestills

Par EuroMed Monitor

Territoire palestinien – Malgré la déclaration de cessez-le-feu du 19 janvier 2025, Israël continue de commettre un génocide dans la bande de Gaza en privant les Palestiniens des produits de première nécessité nécessaires à leur survie et en leur imposant des conditions de vie conçues pour entraîner leur destruction physique.

Israël ne se contente pas des massacres et de la dévastation qu’il a infligés à Gaza au cours des 15 derniers mois. Aujourd’hui, il met en œuvre des mesures visant à tuer effectivement la population en imposant un siège total et illégal qui bloque l’acheminement des fournitures de base et de l’aide humanitaire, empêche la réparation des infrastructures essentielles et prive les Palestiniens des services indispensables à leur survie.

Israël est pleinement conscient de l’impact catastrophique de ses actions illégales sur les Palestiniens de Gaza, y compris les conséquences graves et durables pour les communautés marginalisées et les personnes souffrant de maladies graves.

Pourtant, en l’absence d’une pression internationale significative pour mettre fin à ses crimes, ces violations se poursuivent sans relâche.

Bien que les massacres à Gaza aient cessé depuis le cessez-le-feu, les forces d’occupation israéliennes continuent de tuer des Palestiniens sans motifs légaux, en utilisant de fausses justifications.

Euro-Med Monitor
a documenté le meurtre d’au moins 110 Palestiniens depuis le cessez-le-feu, avec une moyenne d’environ six morts par jour.

Ces victimes comprennent à la fois les nouveaux morts, tués directement par l’armée israélienne, et les individus qui ont succombé à leurs blessures antérieures après qu’Israël leur a refusé le droit de se rendre à l’étranger pour y être soignés.

En outre, 901 Palestiniens ont été blessés depuis le cessez-le-feu, soit une moyenne de 47 blessés par jour.

Des milliers de personnes sont toujours portées disparues sous les décombres, mais les efforts de récupération sont toujours entravés par les retards délibérés d’Israël à autoriser l’équipement nécessaire dans l’enclave.

Les opérations de récupération sont actuellement menées à l’aide d’outils manuels ou d’équipements de base qui ne sont pas adaptés à la manipulation de milliers et milliers de tonnes de décombres.

À l’heure actuelle, 571 cadavres ont été retrouvés dans la bande de Gaza, au rythme de 30 par jour.

Depuis le cessez-le-feu, seule une poignée de blessés et de malades palestiniens de Gaza ont été autorisés à se rendre à l’étranger pour y être soignés, laissant des milliers de personnes en danger de mort en raison du refus permanent d’Israël de reconnaître leur droit à recevoir un traitement.

En plus d’assurer une grave pénurie de personnel médical spécialisé, de générateurs, de carburant et de stations d’oxygène, Israël a entravé la réhabilitation des hôpitaux détruits et bloqué l’entrée de fournitures médicales, de médicaments et d’équipements.

En outre, outre le blocage des équipements nécessaires à la maintenance et à la restauration, les restrictions permanentes et illégales imposées par Israël empêchent l’entrée d’abris temporaires, de tentes et de fournitures de base pour les centaines de milliers de Palestiniens dont les maisons ont été détruites.

Cela a aggravé leurs souffrances dans des conditions météorologiques difficiles, car il n’y a pas d’abris adéquats disponibles parce qu’Israël a démoli la plupart des maisons et des abris dans la bande de Gaza.

Israël fait délibérément obstacle au rétablissement des infrastructures essentielles, notamment les réseaux d’eau et d’égouts, ce qui met en danger la vie des civils et aggrave les crises environnementales et sanitaires.

Israël impose également des restrictions strictes sur la production de denrées alimentaires essentielles, menaçant ainsi la bande de Gaza d’une famine à grande échelle.

Les stocks de nourriture s’épuisent et les habitants sont incapables de cultiver, de pêcher ou d’assurer la sécurité alimentaire de leurs familles.

Par ces mesures, Israël cherche à rendre la population palestinienne entièrement dépendante de ses décisions concernant l’aide humanitaire, qui est devenue la principale source de nourriture restante pour les habitants de Gaza.

Les conditions imposées par Israël créent délibérément des conditions de vie visant à détruire la population palestinienne de Gaza, en particulier dans le contexte de la pauvreté généralisée, de la destruction, de la faim, de la malnutrition et des désastres sanitaires et environnementaux résultant des actions militaires israéliennes depuis octobre 2023.

Ces actions violent les obligations d’Israël en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, y compris ses devoirs en tant que puissance occupante de subvenir aux besoins fondamentaux de la population.

Elles violent également les arrêts de la Cour internationale de justice, qui exigent d’Israël qu’il prenne rapidement des mesures décisives pour assurer l’acheminement de l’aide humanitaire et des services de base urgents afin de remédier à la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les Palestiniens de la bande de Gaza.

Selon la Convention de 1948 pour la Prévention et la Répression du Crime de Génocide, laquelle interdit d’imposer des conditions de vie à un groupe dans l’intention de le détruire en tout ou en partie, la politique d’Israël n’est rien d’autre qu’une consécration du crime de génocide.

Malgré le cessez-le-feu, Israël n’a pas fondamentalement modifié son comportement et sa politique pour annuler les conditions dévastatrices qu’il a imposées aux Palestiniens de Gaza.

Au lieu de cela, Israël a continué à créer des conditions susceptibles d’aboutir à la destruction physique du peuple palestinien, compte tenu des effets de ses actions sur tous les aspects de leur vie et de la durée pendant laquelle ils ont enduré ces conditions.

En plus de prendre des mesures efficaces pour protéger les Palestiniens contre les plans de déplacement forcé et de mise à mort lente, une action internationale immédiate est requise pour mettre fin au crime de génocide dans la bande de Gaza et pour répondre de manière appropriée aux besoins immédiats de la population.

Pour assurer leur survie et leur dignité, les habitants de la bande de Gaza doivent bénéficier d’un logement temporaire adéquat.

L’entrée et l’accès de l’aide humanitaire doivent être garantis, ainsi que la levée de toute restriction ou blocus empêchant la population civile de recevoir des secours, des services hospitaliers, l’accès à l’eau et à l’éducation.

La prise en compte des besoins des femmes, des enfants et des membres des groupes les plus vulnérables doit également être garantie, de même que la reconstruction rapide des infrastructures de base de Gaza, la fourniture d’un soutien social et psychologique pour remédier aux effets psychologiques dévastateurs du conflit, en particulier sur les enfants et les survivants des attaques, et l’imposition d’une véritable pression pour lever le blocus imposé à la bande de Gaza afin que le peuple palestinien puisse retrouver sa vie et sa dignité humaine.

La communauté internationale et les Nations unies doivent agir de toute urgence pour tenir Israël responsable des crimes qu’il commet contre les Palestiniens.

Il s’agit notamment d’appliquer des sanctions efficaces, de cesser tout soutien militaire, financier et politique et de suspendre immédiatement toute vente, tout transfert et tout achat d’armes, y compris les licences d’exportation et l’aide militaire.

Israël doit être tenu pour responsable à tous les niveaux, tant au niveau national qu’international.

En outre, les mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale à l’encontre du Premier ministre israélien et de l’ancien ministre de la Défense doivent être exécutés sans délai, et ceux-ci traduits devant la justice internationale.

7 février 2025 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine – Éléa Asselineau

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