Toute cette jeune population a été façonnée par la guerre et la menace de guerre, par les difficultés économiques, par la crise de l’environnement, par l’échec des institutions, la division sociale, la polarisation politique, et la rigidité idéologique. A cela s’ajoute huit ans de blocus restreignant le commerce, la liberté de mouvement et tout type d’échange intellectuel et culturel.
Coupés du monde, ces enfants sont exposés à la violence imposée de l’extérieure et aux conflits internes. Formée dans des classes surpeuplées où l’apprentissage par cœur et les méthodes d’enseignement autoritaires sont la norme, la génération à venir est exposée aux sentiments d’impuissance, de désespoir et de peur.
L’expérience dans la vie quotidienne des conflits qui prévalent dans les territoires palestiniens a un impact fort sur les jeunes et les enfants. Des études récentes ont montré que la large majorité des enfants et des adolescents ont été les témoins de différentes formes de violence et de comportements violents. En plus de cela, beaucoup ont été exposés à la violence directe et indirecte verbale, physique, sexuelle et émotionnelle.
Cette situation a plongé la société dans un cercle infernal de violence et de réactions violentes. Il est aisé de le constater en voyant comment les enfants réagissent dans les écoles et dans leurs maisons. Le langage abrupt qu’ils utilisent couramment, l’intimidation, et les disputes violentes sont devenus l’attitude et le comportement habituels pour résoudre leurs conflits et problèmes.
L’initiative
Ce projet vise à développer les compétences et les connaissances pour les enfants d’âge scolaire et des adolescents plus âgés afin de faire connaître des moyens alternatifs de résolution des conflits. Il vise également à présenter un bon exemple de solutions pacifiques, qui sont généralement perçues négativement (du fait que les personnes qui adoptent des comportements pacifiques sont généralement considérées comme plus faibles que les violents).
Le projet vise deux générations d’enfants et de jeunes. Les deux groupes seront l’objet d’une campagne de sensibilisation par le biais d’une activité et d’une formation bien conçues qui répondent à leurs besoins et capacités, et prennent en compte leurs antécédents avec toute l’attention requise. Le premier groupe (les jeunes) sera formé à la modération, la discussion et la résolution des conflits. L’objectif de leur formation est de les responsabiliser et de renforcer leur capacité à travailler avec des enfants plus jeunes sur le développement d’attitudes pacifiques à travers les arts créatifs (par exemple le cinéma).
Ce faisant, le groupe de jeunes sera formé et rendu capable de former d’autres jeunes enfants, en leur donnant enfin la chance de démontrer, maîtriser et faire l’expérience d’alternatives pacifiques de dialogue et de résolution des conflits. Les jeunes enfants se verront proposés un ensemble de différentes activités. Une des principales activités est la Communauté du Cinéma des Enfants, à travers laquelle seront transmises les compétences et les connaissances sur la façon de gérer les conflits.
Les jeunes stagiaires sélectionneront des documentaires et courts métrages qui correspondent à l’âge des enfants, aux milieux culturels, à leur développement mental. Des discussions centrées autour des principales valeurs présentées dans les films, sera organisée immédiatement après les projections. Les enfants et les jeunes auront alors la possibilité de repenser leurs comportements, leurs réactions et attitudes dans la résolution des conflits.
Les discussions auront lieu dans un cadre confortable très accueillant où aucune idée ne sera imposée. Au contraire, le projet adopte une approche par la douceur afin d’inciter au changement en soulevant des questions critiques et en exposant une autre façon de procéder.
Les objectifs
1. Fournir aux enfants – en particulier dans les zones marginalisées, avec un espace sûr et sans préjugé dans la discussion – la réflexion et l’expression créative,
2. Sensibiliser aux droits de l’enfant,
3. Promouvoir une expression de soi positive et saine en favorisant le dialogue, la communication non-violente, la résolution non violente des conflits, l’acceptation des autres,
4. Permettre aux enfants et aux jeunes handicapés de participer à des activités auxquelles il n’ont habituellement pas accès,
5. Briser, à travers le cinéma, l’isolement imposé en ouvrant une fenêtre sur le monde, au-delà de la bande de Gaza,
6. Initier les enfants à un cinéma de qualité qui divertit et qui dans le même temps fournit une passerelle pour étudier diverses questions sociales.
Octobre 2016 – Cet appel peut être consulté ici.