Bande de Gaza – En pleine opération, le bloc opératoire est devenu noir pendant quelques minutes. Seuls deux minuscules moniteurs montrant les signes vitaux du patient étaient visibles. Lorsque la lumière est revenue, alimentée par un générateur, les médecins ont continué leur travail.
Près de 2000 personnes ont été blessées et ont dû recevoir des soins médicaux d’urgence alors que la violence s’intensifiait dans la zone frontalière de Gaza au cours des dernières semaines.
Les médecins et les infirmières ont déclaré que la crise actuelle avait éveillé en eux le traumatisme de la guerre de l’été 2014, plusieurs d’entre eux exprimant leur frustration de ne pouvoir en faire plus pour leurs patients.
Affaiblie par une pénurie de médicaments et de fournitures médicales, de sévères restrictions de mouvement, une crise énergétique chronique et une situation économique qui s’aggrave, le secteur de la santé de Gaza a du mal à faire face à l’afflux de blessés.
Le personnel de l’hôpital fait face à des dilemmes dans les priorités. “Chaque jour, je dois prendre une décision, renvoyer un patient ou le garder. Beaucoup d’entre eux vivent dans la pauvreté et je sais que si je les renvoie, ils ne recevront pas chez eux les soins dont ils ont besoin”, explique le Dr Ahmad, un chirurgien à l’hôpital indonésien de Gaza.
“Si je les garde ici, nous n’aurons peut-être pas assez de lits d’hôpital”, ajoute encore Ahmad.
Le personnel hospitalier sait ce que cela signifie de se battre contre les conditions économiques, car certains ne peuvent même pas supporter le coût du transport pour se rendre à leur travail.
Pourtant, tous les vendredis, le jour le plus chargé de la semaine, ils sont là : prêts, calme et avec le contrôle d’eux-mêmes. Ils évaluent rapidement chaque patient, réconfortent les parents fous d’inquiétude et continuent leur travail, contre toute attente.
22 avril 2018 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine