Mohand Baha est diplômé d’une école spécialisée en productions audiovisuelles et réside à Londres.
Son dernier clip vidéo mis en ligne ces jours-ci retrace l’histoire de quatre tout jeunes garçons, tous apparentés – Ismail Mohammed Bakr (9 ans), Zakaria Ahed Bakr (10 ans), Ahed Atef Bakr (10 ans) et Mohamed Ramez Bakr (11 ans) – tués dans un bombardement israélien le 16 juillet 2014, au plus fort de l’attaque israélienne sur la bande de Gaza.
Mohand avait comme objectif initial de produire une œuvre traitant d’une façon générale de la vie des enfants en zone de guerre. Comment survivent-ils ? Que devient leur enfance alors que la mort est omniprésente et peut les toucher à tout moment ?
Mais le choix de montrer des enfants de Gaza est un choix qui exclut toute « distance » par rapport au sujet. Ces enfants que nous voyons courir au milieu des ruines, jouer à des jeux de guerre où l’on simule les exécutions et la mort, sont à la fois trop réels, trop emblématiques d’une situation dont la profonde injustice ne peut que révolter quiconque dispose d’une parcelle d’humanité.
Le rappel en fin de clip de ce quadruple meurtre – resté impuni comme une multitude d’autres – nous ramène à la réalité brute, où l’enfance représentée en début de clip se lie soudain à quatre jeunes garçons bien réels, brutalement privés de leur vie, de tout avenir par un occupant dont la cruauté n’est plus à démontrer.
La rencontre du drame de l’enfance en Palestine occupée et d’une production artistique est à la fois un moyen de nous toucher, face à une situation si révoltante, mais c’est aussi un moyen de lutter contre cette déshumanisation des Palestiniens dont nos médias sont si friands. Ces garçons sont si proches, si présents, qu’ils nous rappellent notre enfance à tous.
Ce clip est une façon de leur rendre un ultime hommage et de rappeler encore et toujours qui ils étaient : quatre tout jeunes garçons dont l’enfance a été massacrée.
La Rédaction du site