Juste une heure après que des milliers de fidèles palestiniens soient entrés dans la mosquée d’Al-Aqsa dans Jérusalem-Est occupée pour la première fois depuis près de deux semaines, des affrontements ont éclaté à l’intérieur du site sacré, les forces israéliennes d’occupation tirant des gaz lacrymogènes et des balles en acier revêtues de caoutchouc sur les fidèles rassemblés.
Le Croissant-Rouge palestinien a publié un communiqué disant que ses équipes de secouristes avaient traité au moins 94 fidèles avec des soins médicaux. Selon le groupe, certains d’entre eux ont été traités pour des blessures par balles en acier enduites de caoutchouc et par inhalation de gaz lacrymogènes, tandis que d’autres ont été agressés physiquement et du gaz au poivre a été pulvérisé sur eux par les forces israéliennes.
Alors que les affrontements se produisaient à l’intérieur du complexe, les forces israéliennes d’occupation ont fermé l’entrée de la Porte de la Rémission (Bab al-Hutta) d’accès au complexe, qui était la dernière porte qui devait être ouverte jeudi après-midi, avant que des milliers de fidèles ne se rendent pour l’après-midi des prières de l’Asr.
Les soldats israéliens ont également retiré les drapeaux palestiniens que les fidèles avaient installés au sommet de la mosquée d’Al-Aqsa quand ils sont entrés en fête dans le complexe.
À 19 heures, les forces israéliennes n’avaient autorisé que les femmes et les personnes âgées dans le complexe, selon les témoins.
Vidéo : Middle East Monitor
Les affrontements sont se sont produits quelques heures après que les forces israéliennes aient rouvert toutes les portes du complexe jeudi après-midi, ce qui a été célébré comme une victoire par les Palestiniens qui avaient lancé une campagne de désobéissance civile depuis 13 jours contre les mesures répressives imposées par Israël sur le site musulman.
À la suite d’une attaque mortelle à Al-Aqsa le 14 juillet, les autorités israéliennes d’occupation ont installé des détecteurs de métaux, des tourniquets et des caméras aux entrées du complexe, alors que la plupart des entrées du bâtiment restaient bouclées.
Les Palestiniens ont déclaré que l’initiative israélienne prouvait encore une fois que les autorités d’occupation exploitaient la violence entre Israéliens et Palestiniens pour renforcer le contrôle des sites importants dans le territoire palestinien occupé, et normaliser les mesures répressives contre les Palestiniens.
Suite à la joie manifestée par les fidèles mercredi soir, lorsque les forces israéliennes d’occupation ont démantelé toutes les mesures répressives aux entrées du complexe, les tensions ont repris après-midi, après que les forces israéliennes aient empêché les gardes de sécurité d’Al-Aqsa de rouvrir une des portes du complexe. Les Palestiniens ont déclaré qu’ils continueraient à boycotter le complexe jusqu’à ce que toutes les entrées d’Al-Aqsa aient été ouvertes.
Cependant, Bab al-Hutta a été ouverte à temps pour les prières d’Asr, alors que des milliers de personnes se pressaient aux entrées de l’enceinte, et les forces israéliennes n’ont été en état de lancer une répression violente qu’une heure plus tard.
Pendant ce temps, le journal d’information israélien Arutz Sheva a rapporté jeudi que le chef de la police israélienne à Jérusalem Yoram Halevy, avait menacé les fidèles palestiniens s’ils participaient à des manifestations.
“S’ils essaient de perturber l’ordre demain, il y aura des victimes”, a déclaré Halevy. “Ne nous tentez pas. Nous savons comment réagir vigoureusement”.
La décision de supprimer les détecteurs de métaux, les tourniquets et les caméras est survenue après que les factions palestiniennes aient appelé à des prières et des manifestations tout ce vendredi sur l’ensemble du territoire occupé, ce vraisemblablement entraînera une impitoyable répression de la part des forces d’occupation, et des affrontements.
Avant la réouverture du complexe, les médias hébraïques ont signalé que les forces israéliennes d’occupation avaient été déployées en Cisjordanie pour “renforcer leur présence dans les zones de friction en vue de faire face aux manifestations palestiniennes qui pourraient être lancées après la prière ce vendredi”.
Les médias hébraïques ont signalé que les forces israéliennes d’occupation avaient installé différentes mesures répressives, mettant des blocs de ciment et des monticules de terre sur les routes principales et dans les zones où les affrontements éclatent habituellement.
Pendant ce temps, le ministre palestinien des Affaires religieuses Sheikh Yousif Adeis a appelé tous les Palestiniens à se diriger vers la mosquée Al-Aqsa pour les prières du vendredi, malgré toutes les menaces israéliennes.
Adeis a déclaré que les prochains jours devraient être l’occasion de “prouver ce que les Jérusalémites ont accompli avec leur détermination et leur résistance populaire contre les injustes décisions israéliennes”.
“L’accomplissement des Palestiniens, en particulier des Jérusalémites, est la preuve que le peuple palestinien a le pouvoir d’imposer ses droits et sa souveraineté sur Jérusalem et la Mosquée Al-Aqsa”, a déclaré Adeis.
Il a demandé à tous les Palestiniens de continuer à soutenir les Jérusalémites et a remercié le peuple palestinien pour sa détermination et sa résistance contre les agressions israéliennes”.
En l’espace de dix jours, quatre manifestants palestiniens ont été tués par des Israéliens et plus de 1000 autres ont été blessés, alors que l’ONG israélienne B’Tselem a accusé Israël de montrer un “mépris général” pour la vie palestinienne à Jérusalem-Est.
Un cinquième Palestinien, Muhammad Kanaan, vient de succomber à ses blessures.
Les forces israéliennes d’occupation ont attaqué des hôpitaux palestiniens, fermé certaines parties de la vieille ville de Jérusalem-Est, ont mené des campagnes de détention massives et se sont déchaînées contre les Palestiniens à travers Jérusalem-Est et la Cisjordanie occupée, blessant des journalistes palestiniens, des médecins et des enfants dans toutes ces opérations.
27 juillet 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine