En effet, l’année suivante, les EU se sont engagés à accorder à Israël 38 millions de dollars d’aide militaire sur une période de 10 ans – le plus important programme d’aide que les EU aient jamais consenti à Israël, ou à un autre pays.
Maintenant que l’administration Trump s’est retirée du JCPOA et que les États-Unis ont rétabli les sanctions contre l’Iran, que signifie ce revirement pour les Palestiniens ? Diana Buttu, Osamah Khalil et Mouin Rabbani examinent comment les relations plus étroites entre Israël, les États-Unis et les États du Golfe – avec l’Iran comme ennemi commun – influencent les actions américaines au détriment des Palestiniens, les répercussions de ces évolutions sur les relations Hamas-Iran et ce que les Palestiniens peuvent faire pour contrarier les forces contre eux.
Osamah Khalil
Les avantages pour Israël étaient apparents avant que les États-Unis ne se retirent du PACG, notamment avec la décision de Trump sur Jérusalem. Le niveau de coordination et les perspectives communes entre l’administration Trump et le gouvernement Netanyahu semblent encore plus étroits que la relation cordiale qui existait entre George W. Bush et Ariel Sharon. En même temps, l’annonce de Trump sur Jérusalem s’inscrivait dans un schéma historique plus large de la tentative des États-Unis d’imposer une solution aux Palestiniens et semblait avoir le soutien de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.
Il semble également que le plan de paix final de Trump s’appuiera en partie sur Journée d’Al-Qods à Téhéran – Photo : Fars/Azin Aghghiune pression exercée par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et d’autres États arabes sur Mahmoud Abbas et les dirigeants palestiniens pour qu’ils acceptent une proposition qui sera bien en deçà de leurs exigences minimales. Washington blâmera à nouveau les Palestiniens de n’avoir pas été capables de saisir l’occasion et diabolisera les dirigeants palestiniens, tout en lançant des appels au changement. Cela a déjà commencé et était à nouveau manifeste avec l’interview accordée à al-Quds par Jared Kushner, gendre et conseiller du président.
Dans une certaine mesure, Abbas s’y est déjà préparé en convoquant une réunion du Conseil national palestinien (CNP) en avril. Les membres du CNP étaient des copains du Fatah sélectionnés par Abbas. Bien que l’objectif fût de donner à Abbas une apparence de légitimité à un moment où son soutien national et international s’est affaibli, cela a eu l’effet inverse. Abbas a une nouvelle fois montré à quel point lui et les dirigeants palestiniens sont devenus incompétents et dépourvus d’imagination.
La Palestine et les Palestiniens demeurent le principal obstacle à des relations ouvertes et amicales entre Israël et les États arabes du Golfe. Bien que les États du Golfe s’opposent publiquement à la poursuite de l’occupation et de l’oppression des Palestiniens par Israël et déplorent son refus de parvenir à un accord qui conduirait à la création d’un État palestinien, leurs protestations sont de moins en moins véhémentes et le soutien à l’autodétermination palestinienne n’est pas une priorité. Au lieu de cela, la priorité des États du Golfe est de maintenir et d’étendre leur domination ainsi que de réduire l’influence réelle ou perçue de l’Iran.
L’Autorité palestinienne (AP) est sensible aux pressions des gouvernements arabes, d’Israël et des États-Unis parce qu’elle dépend de l’aide pour sa survie. En outre, l’autoritarisme de l’Autorité palestinienne est conforme à celui des autres États arabes. La répression des voix critiques par l’AP ne vise pas seulement à satisfaire Israël et les États-Unis, bien qu’il s’agisse de facteurs importants, mais aussi à assurer la persistance de la domination d’une direction discréditée qui se maintient grâce au clientélisme, à la peur et à la perception d’un manque de solutions de rechange.
Comme la santé d’Abbas décline, il est fort probable que celui qui le remplacera sera quelqu’un des services de sécurité approuvé pas Israël et les États-Unis. En effet, selon certaines informations des représentants des services de sécurité palestiniens ont rencontré leurs homologues israéliens et arabes pour préparer l’annonce du plan Trump. Ainsi les palestiniens peuvent s’attendre à une AP encore plus répressive qui cherche à s’attirer les faveurs de l’administration Trump, d’Israël et des états arabes.
Quant au Hamas, il se trouve dans une position difficile. Bien qu’il détienne toujours le pouvoir à Gaza, il est plus faible que jamais dans la région. Il n’a pas non plus démontré sa capacité à briser le siège israélien de Gaza ou à améliorer la réputation du mouvement au niveau régional ou international. Les relations entre le Hamas, l’Iran et la Syrie sont tendues. Il a contracté un mariage de convenance fragile avec l’Egypte. Ses liens avec le Qatar se sont également affaiblis, bien que la Turquie ait fourni un soutien limité. Pendant ce temps, les États-Unis et Israël continuent de présenter le Hamas comme un prolongement de l’influence de l’Iran dans la région. Mahmoud Abbas et le Fatah encouragent cette interprétation.
Bien qu’Abbas ait négocié et signé de multiples accords d’unité nationale avec le Hamas, il n’a aucune intention de les appliquer sans la reddition totale du mouvement. Abbas et ses conseillers ne semblent se soucier du nombre de Palestiniens à Gaza qui souffrent à cause de leurs politiques, car ils espèrent depuis plus d’une décennie que si les conditions à Gaza sont intolérables la population finira par renverser le Hamas. Et pendant ce temps, Abbas et les services de sécurité de l’AP qualifient, très commodément de partisan du Hamas, toute personne critiquant leur régime répressif.
Ils ont même appliqué l’accusation aux manifestations de soutien aux Palestiniens de Gaza qui ont eu lieu dernièrement à Ramallah. Les services de sécurité de l’AP et les voyous du Fatah ont dispersé une manifestation en juin par la violence, l’intimidation, et le harcèlement sexuel. Suite au retrait des Etats-Unis du PACG, on peut s’attendre à la poursuite des tendances décrites ci-dessus.
De même qu’au Yémen et à Gaza, Washington et ses alliés considèrent la Syrie comme une autre arène où réduire l’influence iranienne, réelle ou perçue. Le régime de Bachar al-Assad a actuellement l’avantJournée d’Al-Qods à Téhéran – Photo : Fars/Azin Aghghiage sur l’opposition, dont le contrôle du territoire se rétrécit et le soutien des puissances extérieures a diminué. Le régime et les forces alliées ont repris la majeure partie du territoire détenu par l’opposition dans le sud de la Syrie et pourraient prochainement concentrer leurs efforts sur Idlib. En même temps, les États-Unis, Israël, la Turquie et les États arabes du Golfe déploient des efforts concertés pour s’assurer que la Syrie demeure divisée et instable. Comme le montre la destruction du camp de réfugiés de Yarmouk, les Palestiniens syriens refléteront la fragmentation politique et géographique du pays.
Dans le cadre d’un effort plus large de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), il existe des possibilités de contrecarrer les politiques des Etats-Unis et de ses alliés dans la région. L’un des moyens consiste pour les principales caisses de retraite et les employeurs de cesser d’investir dans les énergies fossiles. Bien que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis tentent de diversifier leur économie, ils dépendent encore fortement des revenus du pétrole. En effet, des efforts concertés sont déjà déployés par des universités de renom, des villes, des États et des employeurs importants aux États-Unis et à l’échelle internationale pour se départir de ces actifs.
Des études indiquent que le désinvestissement (2) dans les énergies fossiles associé à des réinvestissements dans les énergies renouvelables peut avoir un impact positif sur le rendement du portefeuille. Les militants et les organisations de la société civile peuvent donc présenter un argument financier et moral en faveur du désinvestissement.
De même, les États-Unis bénéficient du recyclage des pétrodollars, notamment par la vente d’armes aux autocraties du Golfe Persique. Un effort de désinvestissement axé sur les principales entreprises d’armement, en particulier celles dont les armes sont utilisées dans toute la région, peut démontrer les implications des politiques et des actions des États-Unis et de ses alliés dans la région, ainsi que la complicité des investisseurs dans les graves violations des droits de l’homme. Cela est d’autant plus important que de nombreuses caisses de retraite et de grands investisseurs ont des directives et des politiques en matière de responsabilité d’entreprise et de placement.
Ces mesures s’imbriqueraient parfaitement aux efforts actuels du BDS, qui sont axés sur l’arrêt des investissements dans des entreprises qui tirent profit de l’occupation israélienne. Cela peut être amplifié en mettant l’accent sur les intérêts et les politiques communes de l’administration Trump, du gouvernement Netanyahu et des autocraties du Golfe.
Diana Buttu
Il est important de mettre en évidence comment Israël a bénéficié à la fois du JCPOA et du retrait des États-Unis de celui-ci. Il est également important de souligner qu’Israël continue d’échapper à la dénucléarisation en poursuivant son programme nucléaire clandestin. Selon certaines estimations, Israël a entre 80 et 400 ogives nucléaires, pourtant Israël ne s’est jamais soumis à des inspections ni n’a même déclaré qu’il possède des armes nucléaires en dépit de la menace réelle qu’il représente pour les Palestiniens et les pays voisins. C’est ce deux poids deux mesures dans le traitement d’Israël et de l’Iran, et les avantages qu’Israël a récoltés malgré son refus de se soumettre à des inspections, qu’il convient de mettre en évidence.
Pendant ce temps, la stratégie d’Israël envers l’Iran est la même que celle qu’il a adoptée envers les Palestiniens : Faire du bruit et exiger des sanctions sévères assorties d’une aide ou d’armes, et après avoir reçu le dédommagement, faire pression pour l’annulation de tout accord et même pour l’obtention d’encore plus d’aide et d’encore plus d’armes. Avec le retrait des États-Unis du PACG, Israël continuera à exiger des EU encore plus d’aide et d’armement tout en essayant simultanément de relier le Hamas à l’Iran dans le but de s’assurer qu’il a carte blanche pour maintenir le siège de Gaza et exiger des sanctions supplémentaires contre les Palestiniens en échange de ne pas attaquer l’Iran.
Le régime états-unien actuel se fera sans aucun doute un plaisir d’obliger Israël, étant donné la relation étroite de Trump avec Sheldon Adelson, qui a non seulement financé le programme Birthright d’Israël, une université israélienne dans une colonie illégale, et le journal de droite Israel Hayom, mais a également participé financièrement à la campagne de Trump et a exprimé son mécontentement dû au fait que Trump n’ait pas déplacé l’ambassade plus tôt. Cela signifie que pendant qu’Israël continue de construire et d’étendre des colonies en Cisjordanie, il fera pression pour imposer à Gaza un blocus encore plus dur sous couvert de combattre l’Iran.
Il ne faut guère compter sur l’aide des voisins arabes. Depuis des décennies, le soutien du monde arabe à la Palestine n’a jamais été inconditionnel et, depuis plusieurs années, des pays comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite se contentent de dire qu’ils soutiennent la lutte des Palestiniens pour la liberté. Ces pays, comme d’autres pays du monde, sont guidés par leurs propres intérêts à courte vue et non par des intérêts régionaux plus larges. Cela signifie que, ayant peur du programme nucléaire de l’Iran, ils se rangent volontairement du côté d’Israël, appliquant l’adage selon lequel “l’ennemi de mon ennemi est mon ami”. Leurs points de vue sont cependant à très courte vue : bien que la Jordanie entretienne des relations plus proches avec Israël que tout autre pays du monde arabe, cela n’a pas empêché Israël d’assassiner des citoyens jordaniens en toute impunité ou de voler des ressources jordaniennes. Ce ne sera qu’une question de temps avant qu’Israël ne se retourne contre ces nations.
La relation plus intime entre Israël et les pays du Golfe peut également se traduire par une pression accrue sur les Palestiniens pour qu’ils acceptent tout “accord” proposé par les États-Unis. Maintenant, cependant, l’administration Trump voit les choses sous un angle différent : c’est le monde arabe qui s’occupera des Palestiniens. En utilisant cette logique, l’administration Trump continuera à faire pression sur l’Iran pour qu’il rassure Israël et les pays du Golfe, tout en imaginant que ces mêmes pays du Golfe exerceront des pressions sur les Palestiniens. Encore une fois, cela démontre de l’aveuglement : les Palestiniens ne soutiendront aucun dirigeant qui accepterait ces capitulations majeures par rapport à leurs droits, et ce ne serait qu’une question de temps avant qu’ils ne ne se retournent contre ces mêmes dirigeants.
Mouin Rabbani
Le retrait des États-Unis du JCPOA a été un objectif stratégique israélien à partir du moment où l’accord a été signé et représente donc un succès israélien majeur qui encouragera davantage Israël dans la région et renforcera son sentiment d’impunité dans ses relations avec les Palestiniens. Il faut aussi noter que cette décision américaine était accompagnée par plusieurs autres, comme la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté israélienne sur Jérusalem, la relocalisation de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, l’assaut des États-Unis contre l’UNRWA, le retrait du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, conçues et mises en œuvre pour renforcer encore davantage Israël dans ses relations avec les Palestiniens.
En d’autres termes, nous avons affaire à une administration américaine qui est non seulement totalement alignée sur Israël comme celles qui l’ont précédée, mais qui est de plus en plus alignée sur les forces les plus extrêmes en Israël en ce qui concerne les Palestiniens et la question de Palestine.
Sur cette base, la question n’est pas tant de savoir comment le retrait des États-Unis de ses obligations juridiques internationales par rapport au JCPOA affectera les Palestiniens, mais plutôt comment cette décision reflète une initiative plus large des États-Unis. Et ce à quoi nous avons assisté, c’est à un changement dans la politique des États-Unis, devenus un infatigable défenseur et un partisan inconditionnel de la politique d’Israël, au point que l’on pourrait les qualifier d’exécutant de la politique israélienne, y compris vis-à-vis des Palestiniens.
Si la société civile palestinienne veut contribuer de manière significative dans l’opposition à ces développements, elle devrait se concentrer principalement sur le rajeunissement du mouvement national palestinien.
Il semble également suffisamment clair que les États-Unis sont déterminés à mener des politiques de plus en plus agressives à l’égard de l’Iran, à la fois dans la région et avec l’objectif d’un changement de régime à Téhéran. Et dans ce contexte, la dénonciation constante du Hamas, du Jihad islamique et des Palestiniens de manière plus générale en tant que proxies iraniens, tout comme l’OLP avait été habituellement considérée comme un mandataire soviétique pendant la guerre froide, suggère que les États-Unis, voit la guerre d’Israël contre les Palestiniens comme faisant partie de sa propre campagne contre Téhéran.
Nous l’avons constaté avec les tirades au Conseil de sécurité de l’ONU de la représentante permanente des États-Unis Nikki Haley et la dénonciation obscène de Jared Kushner des manifestants palestiniens assassinés à Gaza, décrits comme faisant partie du problème. Nous devons donc nous attendre à une plus grande impunité israélienne dans son rapport avec les Palestiniens.
La réalité des relations entre l’Iran et le Hamas est qu’elles ont pris un tour décisif après que la direction du Hamas ait rompu avec le régime d’Assad et qu’elle se soit installée au Qatar en 2012, et après que l’Iran a commencé à aider le Jihad Islamique. Les relations ont recommencé à s’améliorer avec l’installation de la direction actuelle du Hamas, en particulier de Yahya Sinwar. L’approche de Sinwar a été que le Hamas ne peut pas se permettre de limiter ses relations régionales aux Qatar et à la Turquie et le mouvement a donc cherché à les diversifier en s’adressant non seulement à l’Iran, mais aussi à l’Égypte et à d’autres.
La nouvelle direction du Hamas a également estimé qu’il était important de réparer les relations avec Téhéran, car l’Iran, avec le Hezbollah, est sa principale source de soutien militaire (une forme de soutien que le Qatar ou la Turquie n’ont pas fournie, alors que le régime d’al-Sisi en Égypte a sérieusement limité la capacité du Hamas à faire passer des armes dans la bande de Gaza via la péninsule du Sinaï).
Pour sa part, l’Iran a reconnu qu’il pouvait y avoir plus d’affinités entre l’Iran et le Jihad islamique, mais que le Hamas est une organisation beaucoup plus large et influente. La relation s’était déjà améliorée pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la renonciation des États-Unis au JCPOA. Mais l’Iran et les Palestiniens étant les deux assiégés par l’administration Trump, avec la perspective d’un nouveau conflit à bien plus large échelle, la relation ne pouvait que se renforcer.
En ce qui concerne les régimes arabes, il ne fait aucun doute qu’ils aimeraient se débarrasser de la question palestinienne afin d’éliminer les derniers obstacles à leur alliance avec Israël, en partant du principe qu’Israël est un allié et non un ennemi, alors que l’Iran serait une menace existentielle plutôt qu’un voisin. Mais, particulièrement en Arabie saoudite, qui compte la population la plus importante des États du Golfe, cela est plus facile à dire qu’à faire. Même dans les circonstances actuelles de bouleversement et de forte polarisation au niveau régional, la Palestine reste une préoccupation centrale pour l’opinion publique et peut donc affecter la légitimité des régimes en question, en particulier quand ils sont déjà confrontés à la dissidence à l’intérieur des cercles dirigeants comme en Arabie saoudite.
Cela dit, il est indéniable que ces relations se sont considérablement améliorées ces dernières années et que cela a coûté très cher aux Palestiniens. Mais il est trop facile de simplement dénoncer les autocrates du Golfe pour leur collaboration avec Israël – qui est sans doute réelle. L’absence d’une direction palestinienne unifiée capable et soucieuse d’exercer une influence dans l’arène arabe est un élément clé de cette équation.
Le conflit en Syrie a produit un réalignement intéressant au sein du système politique palestinien. Le Hamas, qui malgré son affiliation avec les Frères musulmans avait entretenu des relations étroites avec le régime Assad, a rompu avec Damas, tandis que le Fatah, en désaccord ou en conflit ouvert avec Damas depuis des décennies, a considérablement amélioré ses relations.
Plus généralement, le conflit en Syrie et la polarisation régionale qui l’accompagne ont été catastrophiques sur le plan politique pour les Palestiniens. Cela ne devrait guère être une révélation que pour la quasi-totalité des parties régionales et internationales impliquées dans le conflit syrien dans ses diverses dimensions, la Palestine est devenue au mieux une préoccupation secondaire ces dernières années. Sans aucun doute, la Syrie a été l’arène où la promesse d’une approche arabe renouvelée et plus énergique envers la cause palestinienne, largement anticipée après les soulèvements tunisien et égyptien, est morte prématurément.
Le conflit en Syrie a également été une catastrophe non seulement politique mais aussi humaine et humanitaire pour la communauté palestinienne de ce pays. Des camps et des quartiers palestiniens entiers ont été transformés en champs de ruines et, dans de nombreux cas, les Palestiniens apatrides résidant en Syrie ont rencontré plus de difficultés à échapper au conflit que les citoyens syriens. La Syrie est sans doute le seul pays qui, depuis 1948, a toujours accordé aux réfugiés palestiniens sur son territoire les mêmes droits et privilèges qu’à ses citoyens. Sa destruction est plus que tragique, non seulement pour le peuple syrien, mais aussi pour les Palestiniens.
Notes :
1) L’Iran, l’UE et les P5 + 1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne) ont signé le JCPOA en 2015, qui visait à garantir que le programme nucléaire iranien reste pacifique. Al-Shabaka a publié une table ronde sur les effets que l’accord pourrait avoir sur les Palestiniens, avec des contributions d’Ali Abunimah, Diana Buttu et Mouin Rabbani.
2) Attracta Mooney, “Growing number of pension funds divest from fossil fuels,” Financial Times, April 27, 2017; Frank Eltman, “NYC looks to divest pension funds of fossil fuels,” Associated Press, January 10, 2018.
* Diana Buttu, conseillère en politique d’Al-Shabaka, est une avocate qui a précédemment exercé les fonctions de conseillère juridique auprès de l’équipe de négociation palestinienne et qui était membre de l’équipe qui a participé au contentieux du mur devant la Cour internationale de justice. Elle commente fréquemment la Palestine pour les médias internationaux tels que CNN et BBC; elle est analyste politique pour Al Jazeera International et contribue régulièrement au magazine The Middle East. Elle a un cabinet d’avocats en Palestine, spécialisé dans le droit international des droits de l’homme.
* Osamah Khalil est conseiller politique d’Al-Shabaka, et co-fondateur, trésorier du conseil d’administration et ancien co-directeur d’Al-Shabaka. Il est professeur associé d’histoire à la Maxwell School of Citizenship and Public Affairs de l’Université de Syracuse. Khalil est l’auteur de America’s Dream Palace: Middle East Expertise and the Rise of the National Security State (Harvard University Press, 2016).
* Mouin Rabbani est conseiller politique d’Al-Shabaka. Il est écrivain et analyste indépendant spécialisé dans les affaires palestiniennes et le conflit israélo-arabe. Il est chercheur principal à l’Institute for Palestine Studies et rédacteur du Middle East Report. Ses articles ont également été publiés dans The National et il a fourni des commentaires pour le New York Times.
14 août 2018 – Al-Shabaka – Traduction : Chronique de Palestine – MJB & Lotfallah