Mahmoud Balboul a refusé de s’alimenter pendant 79 jours après avoir entamé une grève de la faim en juillet dernier. Il avait été rejoint par son frère Muhammad deux jours plus tard, lequel a refusé toute nourriture pendant un total de 77 jours.
Ils ont tous deux suspendu leurs grèves après avoir conclu un accord avec Israël stipulant leur libération de la détention administrative – un internement sans accusation ni procès, une pratique dont l’abrogation est devenue l’objectif principal de la grève de la faim de masse.
Les frères Balboul ont participé dimanche à une tente de sit-in dans leur ville natale de Bethléem, dans le sud de de la Cisjordanie occupée, une parmi plusieurs tentes similaires installées sur le territoire palestinien occupé en solidarité avec environ 1500 grévistes en grève de la faim.
“Traverser une grève de la faim, qu’elle soit entreprise individuellement ou dans le cadre d’une grève de masse, n’est pas facile”, a déclaré Balboul à Ma’an. “On dirait que vous entrez dans l’inconnu, mais c’est le seul moyen d’imposer vos demandes et de gagner la liberté”.
“Il est de la plus haute importance pour le peuple de se tenir aux côtés des familles des prisonniers palestiniens d’abord, et les grévistes de la faim eux-mêmes en second, parce qu’un prisonnier gréviste de la faim s’est préparé politiquement et psychologiquement pour l’épreuve – il a déjà surmonté tant de difficultés que cela lui permet de s’adapter à n’importe quelle situation, en dépit de tous les obstacles”, a déclaré M. Balboul.
Parlant de sa propre expérience, Balboul a souligné que la participation de son frère Muhammad l’a encouragé à continuer dans la grève de la faim, contre tous les obstacles. “Un gréviste de la faim a besoin de soutien et de solidarité pour pouvoir continuer”, a-t-il déclaré.
“J’étais dans une condition médicale critique – j’avais perdu la capacité de marcher. Pendant un certain temps, j’étais également en isolement cellulaire, complètement coupé du monde extérieur”.
Balboul a déclaré que les autorités israéliennes “ont essayé de briser la volonté de Muhammad”, qui était encore en mesure de marcher, en les mettant dans des lits d’hôpital côte à côte. “Mais il est resté fort. Il me caressait les cheveux en parlant de notre liberté, de notre famille, de nos rêves, ce qui m’a aidé à retrouver ma force”.
Il a déclaré qu’il n’y avait que deux occasions où il s’est senti vaincu par le poids de ses émotions. Tout d’abord, lorsqu’un employé du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lui a remis une lettre de sa mère qui lui disait de rester déterminé; et deuxièmement, lorsqu’il a été placé dans une cellule de confinement, restant isolé dans des conditions extrêmement misérables.
“La cellule avait une odeur putride, et du chlore avait été versé partout. Des insectes tombaient du plafond sur ma tête. Je criais continuellement pour avoir de l’eau.”
Balboul a envoyé un message à tous les prisonniers palestiniens en grève de la faim, leur disant de rester forts et de rejeter les mensonges et les rumeurs des autorités israéliennes, qui selon lui ne sont diffusés que pour briser la volonté des grévistes de la faim. “Concentrez-vous sur la réalisation de votre objectif et restez sereins. Pensez à la liberté, et vous resterez déterminés. Si vous êtes déterminés, vous irez à la victoire”, a-t-il déclaré.
Dans un message adressé aux familles des grévistes de la faim, l’ancien prisonnier a déclaré: “Vos fils sont plus forts que cela, plus forts que ce à quoi ils font face. Priez pour eux et ne les laissez pas seuls. ”
23 avril 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine