Apartheid : Israël s’acharne sur les représentants de sa minorité arabe et palestinienne

Samidoun.net
Basel Ghattas, au centre, entouré des co-députés arabes et palestiniens Jamal Zahalka (à gauche) et Haneen Zoabi - Photo : Samidoun.net
The New Arab – Les autorités israéliennes ont été accusées d’incitation délibérée à la haine contre la minorité arabe et palestinienne, alors que les allégations de fraude contre le député Basel Ghattas sont repoussées et tournent au ridicule, y compris parmi des commentateurs israéliens.

Les autorités israéliennes ont été accusées d’incitation à la haine et de réaction excessive anti-palestinienne alors que l’affaire Basel Ghattas continue de prendre de l’ampleur.

A la suite d’un ordre d’un juge israélien, les autorités israéliennes ont placé ce mardi le député israélo-palestinien à la Knesset en résidence surveillée, celui-ci étant accusé d’avoir remis des téléphones portables à des prisonniers palestiniens.

Il a également été interdit de vote à la Knesset.

Depuis son arrestation le 23 décembre, Ghattas a été interrogé par des enquêteurs qui prétendent avoir des preuves qu’il aurait introduit clandestinement les objets interdits.

Le député a toujours défendu son innocence, qualifiant son arrestation de persécution politique. En tant que membre du parti israélo-palestinien Balad, Ghattas s’est souvent opposé au gouvernement israélien.

“Nous sommes habitués à ce type d’enquêtes et tentatives de criminalisation, qui ont pour objectif de délégitimer notre travail”, a déclaré plus tôt Ghattas.

Le Parti Balad a été pris pour cible de nombreuses fois cette année par les autorités israéliennes, qui ont tenté à maintes reprises de l’interdire sous diverses accusations, y compris de soutenir le “terrorisme”.

Ses trois députés ont provoqué l’indignation parmi les Israéliens juifs plus tôt cette année quand ils ont rencontré des parents de Palestiniens tués pendant l’exécution d’attaques réelles ou supposées.

Plus de 20 officiels du parti Balad ont également été arrêtés en septembre, sur des accusations de fraude, de blanchiment d’argent et d’utilisation illégale de fonds du parti. Accusations que les accusés disent être montées de toutes pièces.

L’arrestation de Ghattas est considérée parmi les groupes palestiniens d’opposition en Israël comme le cas la dernière en date des attaques dans le cadre d’une campagne permanente visant à supprimer leur expression politique.

Les autorités israéliennes poussent en avant leurs enquêtes sur le député Ghattas et celui-ci pourrait être lourdement condamné sous plusieurs prétextes, dont la “conspiration dans le but de commettre un crime”, la “fraude”, l’”abus de confiance” et la “fourniture d’une assistance matérielle à une organisation terroriste”.

Les accusations contre le MK ont été ridiculisées par les commentateurs de gauche israéliens comme un épisode délibérément exagéré d’incitation ultranationaliste à l’initiative des politiciens d’extrême-droite.

Dans une tribune publiée par le journal Haaretz, Amira Hass a récemment demandé si les téléphones cellulaires posaient réellement une menace à la sécurité dans les prisons israéliennes, accusant les autorités de réaction excessive.

Tous ces événements se produisent alors qu’Israël, à la grande satisfaction de ses critiques au niveau international, s’est encore isolé un peu plus dans une explosion de fureur et de colère après le récent vote aux Nations Unies d’une résolution demandant l’arrêt de l’activité de colonisation.

28 décembre 2016 – The New Arab – Traduction : Chronique de Palestine