L’armée israélienne d’occupation a imposé le bouclage complet de la ville d’Hébron et ses environs en Cisjordanie occupée ce vendredi, affectant ainsi environ 700 000 personnes, suite à un pic dans les attaques meurtrières au cours des deux derniers jours.
Un porte-parole de l’armée israélienne d’occupation a déclaré à l’agence Ma’an News que les mouvements dans et hors de la ville et ses villages environnants seraient interdits pour une durée indéfinie.
La fermeture a été décrite par le journal Haaretz de Tel-Aviv comme la plus importante depuis une répression massive suite à l’enlèvement et au meurtre de trois jeunes israéliens en Cisjordanie occupée en juin 2014.
Le bouclage ne touche [évidemment] que les Palestiniens, et pas les Israéliens vivant dans les colonies juives de la région, à déclaré aux médias un porte-parole de l’armée d’occupation.
De telles mesures de punition collective sont des crimes de guerre en vertu du droit international.
La fermeture a été déclarée après qu’un Israélien et deux Palestiniens ont été tués dans trois incidents séparés en Cisjordanie ce vendredi, et un jour après le meurtre d’une jeune fille israélienne à l’intérieur d’une colonie. Son agresseur a été abattu, et un autre Palestinien a été tué après qu’il ait prétendument voulu poignarder et aurait blessé deux Israéliens dans la ville de Netanya [Palestine de 1948].
Michael Marc, un Israélien qui dirigeait une école religieuse dans la colonie de Otniel, a été tué et sa femme grièvement blessée lorsque leur voiture s’est renversée après avoir essuyé des coups de feu près de la ville d’Hébron en Cisjordanie occupée, selon l’armée israélienne.
Deux de leurs enfants ont eu des blessures modérées, a rapporté Haaretz.
Haaretz a ajouté qu’une chasse à l’homme était en cours pour trouver le tireur présumé, qu’on croit être du village de Bani Naim, près de Hébron.
Bani Naim a été soumis au bouclage par l’armée israélienne jeudi après que Muhammad Tarayra, un jeune du village âgé de 19 ans, ait le même jour poignardé à mort Hallel Yaffa Ariel, âgée de 13 ans, dans sa chambre dans la colonie de Kiryat Arba.
L’acte du jeune palestinien aurait été motivé par l’assassinat de son cousin Yusif Walid Tarayra, 18 ans, qui a été abattu lors d’une soit-disant attaque en voiture après que deux autres jeunes aient été tués lors d’une fusillade avec des soldats israéliens qui attendaient à un arrêt de bus près de la colonie de Kiryat Arba.
Une jeune femme du village de Bani Naim a été abattue une semaine plus tôt après avoir prétendument dirigé sa voiture dans un groupe d’Israéliens à un arrêt de bus devant la colonie de Kiryat Arba.
Trois Palestiniens de Bani Naim ont été kidnappés lors de rafles dans les heures avant l’aube vendredi, et un quatrième a été kidnappé à un barrage alors qu’il se rendait à Jérusalem, a rapporté l’agence Ma’an.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé jeudi qu’il allait révoquer les permis de travail des parents de Tarayra et faire démolir la maison de sa famille.
Une jeune femme de 27 ans du village de Bani Naim, Sarah Tarayra, a été abattue vendredi près de la mosquée Ibrahimi dans la vieille ville d’Hébron, le site de plusieurs autres incidents mortels depuis qu’une nouvelle phrase de révolte a coûté la vie à quelque 30 Israéliens et à plus de 220 Palestiniens, ainsi que deux Américains, depuis octobre dernier.
La police israélienne d’occupation a prétendu que la femme a été tuée après avoir tenté de poignarder des soldats à un barrage. Aucun israélien n’a été blessés lors de l’incident.
Peu après l’assassinat de Sarah Tarayra, une jeune fille âgée de 15 ans a été kidnappée à un barrage militaire près de la mosquée Ibrahimi pour soit-disant possession d’un couteau.
Vendredi également, Muhammad Mustafa Habash, 63 ans, a été déclaré mort après avoir été victime d’une inhalation trop forte de gaz lacrymogènes après que les forces israéliennes aient tiré sur une foule de Palestiniens tentant de traverser le barrage militaire de Qalandiya pour aller prier à la mosquée al-Aqsa de Jérusalem [al-Qods], le dernier vendredi du mois du Ramadan.
Israël a empêché les hommes palestiniens âgés de moins de 45 ans de se rendre à Jérusalem pour prier à al-Aqsa, et a gelé les permis pour 83 000 Palestiniens d’entrer à Jérusalem et en Israël après que deux Palestiniens armés aient tué quatre Israéliens à Tel-Aviv au début du mois de juin.
Habash, du village Asira al-Shamaliya dans le nord de la Cisjordanie, était parmi les au moins 40 Palestiniens blessés par inhalation de gaz lacrymogène lors de l’incident.
Une vidéo de la scène montre les forces israéliennes d’occupation chargeant les Palestiniens qui fuient les tirs de gaz lacrymogènes, tandis que des soldats parlant arabe menacer d’utiliser la force contre la foule :
Le bureau du Premier ministre Netanyahu, qui a rendu ses condoléances à la famille de Hallel Yaffa Ariel dans leur maison de la colonie de Kiryat Arba, le vendredi, a annoncé qu’il allait retenir les reversements d’impôts des Palestiniens et normalement destinés à l’Autorité palestinienne.
Haaretz a rapporté que « Israël va immédiatement déduire le montant d’argent versé mensuellement par l’Autorité palestinienne aux terroristes [victimes palestiniennes] et à leurs familles, » faisant référence aux aides versées aux membres des familles des Palestiniens tués par les forces d’occupation israéliennes ou pendant les opérations armées.
Le montant déduit est susceptible de représenter plusieurs millions de dollars par mois, a ajouté le journal Haaretz.
En dépit de ces accusations et des mesures de punition collective prises par Israël, les forces israéliennes d’occupation continuent de coopérer étroitement avec les forces répressives de l’Autorité palestinienne pour contrôler la population palestinienne sous occupation.
Le ministre israélien de l’éducation, Naftali Bennett [ultra-extrême-droite] a déclaré à Haaretz qu’il avait l’intention de proposer une série de mesures de punition collective lors d’une réunion d’urgence du cabinet le samedi.
Celles-ci comprennent l’arrestation de la mère et la sœur de Muhammad Tayrayra et leur déportation vers une autre zone de la Cisjordanie en raison de leur éloge de l’attaque, et la suppression d’Internet et du réseau de téléphonie mobile dans la région d’Hébron pour empêcher la propagation de ce qu’Israël appelle l’incitation [à la résistance].
* Maureen Clare Murphy est rédactrice à The Electronic Intifada (Arts, Musique et Culture). Elle vit à Chicago.
1e juillet 2016 – The Electronic Intifada