Par Qassam Muaddi
Les appels à la reprise des pourparlers sur le cessez-le-feu interviennent dans un contexte de menaces de guerre régionale en réponse aux assassinats israéliens en Iran et au Liban. Netanyahu s’est systématiquement employé à saper les pourparlers et l’accord d’échange de prisonniers. En sera-t-il autrement cette fois-ci ?
Un nouveau cycle de négociations sur le cessez-le-feu doit reprendre aujourd’hui à Doha, au Qatar, dans une ultime tentative des États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu et à un accord d’échange de prisonniers entre le mouvement Hamas et Israël.
Ce nouveau cycle de négociations fait suite à une déclaration commune des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, la semaine dernière, appelant à la reprise des négociations.
Les enjeux ne pourraient être plus élevés. Les appels à la reprise des pourparlers sur le cessez-le-feu ont été lancés alors que l’Iran et le Hezbollah menaçaient de répondre à l’assassinat par Israël du commandant en chef du Hezbollah à Beyrouth et du chef du politburo du Hamas à Téhéran à la fin du mois de juillet.
Jeudi, l’envoyé américain Amos Hochstein est arrivé à Beyrouth dans le cadre d’une vaste campagne diplomatique américaine dans la région, visant à éviter une escalade majeure. Al Jazeera a cité un responsable libanais anonyme qui a déclaré que M. Hochstein avait exprimé la conviction des États-Unis qu’un cessez-le-feu à Gaza pourrait désamorcer les tensions entre Israël et le Liban.
Pour sa part, Netanyahu a été accusé de se dérober et même de saboter les chances d’un accord. Le New York Times a révélé que le Premier ministre israélien avait manœuvré pour rendre un accord impossible au cours des derniers mois.
Mardi, le ministre israélien de la guerre, Yoav Gallant, a déclaré, dans des fuites, qu’Israël, sous la direction de Netanyahu, était la partie qui mettait des obstacles à la conclusion d’un accord.
Au début du mois d’août, les médias israéliens ont rapporté que les négociateurs israéliens étaient rentrés d’Égypte après avoir eu de sérieuses divergences avec Netanyahu au sujet de l’autorité de négociation qu’il leur avait accordée.
Selon certains rapports, Netanyahu a ajouté de nouvelles conditions aux pourparlers, notamment la présence permanente de troupes israéliennes dans le corridor de Philadelphie, le long de la frontière égyptienne, le contrôle des Palestiniens déplacés avant leur retour dans leurs foyers dans le nord de la bande de Gaza, et l’autorisation pour Israël d’opposer son veto à la libération des prisonniers palestiniens de haut rang et d’expulser ceux qui ont été libérés.
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Le Hamas, pour sa part, a déclaré dans un communiqué la semaine dernière qu’il n’était pas intéressé par de nouvelles négociations, mais qu’il exigeait plutôt des médiateurs qu’ils discutent d’un plan de mise en œuvre de l’accord proposé par le président américain Biden à la fin du mois de mai, que le Hamas a accepté au début du mois de juillet.
Mercredi, l’agence de presse palestinienne « Shehab » a cité le membre du bureau politique du Hamas, Kamal Abu Aoun, déclarant que son groupe ne participerait pas aux pourparlers sur le cessez-le-feu à Doha ou plus tard au Caire.
Cependant, le Hamas n’assiste jamais directement aux sessions de négociations, mais donne ses réponses à l’agence de presse palestinienne « Shehab ».
Auteur : Qassam Muaddi
* Qassam Muaddi est un journaliste palestinien basé à Ramallah. Il couvre l’actualité palestinienne : événements politiques, mouvements sociaux, questions culturelles ... Il écrit pour les quotidiens libanais Assafir et Al Akhbar, les sites Middle East Eye, Mondoweiss et The New Arab, ainsi que pour les journaux électroniques palestiniens Metras et Quds News Network.Son compte twitter.
15 août 2024 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine