Dans sa guerre contre l’État génocidaire, la résistance libanaise franchit une nouvelle étape

Attaque de la résistance libanaise sur les forces israéliennes d'invasion - Capture vidéo, média résistance

Par Abdel Bari Atwan

En tirant 200 missiles en deux jours sur des cibles à Haïfa, Nahariya et Safad, tuant ou blessant 30 soldats des forces d’occupation, la nouvelle direction du Hezbollah a commencé à passer à une deuxième phase de la guerre.

Cela peut impliquer des représailles en bonne et due forme aux attaques israéliennes contre les centres urbains, et l’utilisation d’armes nouvelles et plus puissantes pour étendre la guerre d’usure avec l’ennemi et maximiser ses pertes en personnel, en matériel et en moral.

Samedi, tout en repoussant plusieurs tentatives d’infiltration de l’armée israélienne à travers la frontière libanaise, les combattants de la résistance islamique libanaise ont pris pour cible les concentrations, les bases et les colonies militaires de l’occupant en Galilée occupée, dans le cadre d’une escalade significative des hostilités faisant partie d’un plan soigneusement élaboré.

Lundi 21 octobre 2024, la résistance a publié via War Media une vidéo d’une opération contre un groupe de 8 soldats à Ramia qui a eu lieu le 15 octobre 2024. Les opérations de résistance ont fait plus de 400 morts et blessés dans les rangs des soldats d’occupation depuis le début de leurs tentatives d’invasion du Liban par voie terrestre

Les médias israéliens ont fait état d’incendies gigantesques provoqués par des frappes de missiles près de Safad, qui ont défié les efforts de 15 équipes de pompiers pour les éteindre et, plus important encore, ont poussé des milliers de colons à fuir pour se mettre à l’abri plus au sud.

Cela signifie que la guerre contre le Liban s’est retournée contre Netanyahu. Au lieu de lui permettre de renvoyer les colons évacués dans leurs colonies du nord, elle a augmenté le nombre d’évacués et la charge qu’ils font peser sur les finances de l’occupant.

Les vantardises du ministre israélien de la guerre, Yoav Galant, selon laquelle il aurait décimé le Hezbollah et l’a chassé de la zone frontalière, sont grotesques et manifestement fausses. Si c’était vrai, qui a lancé 200 missiles en une seule journée et a forcé Galant et Netanyahu à tenir leur réunion du cabinet de guerre dans un bunker souterrain ?

Netanyahu n’ose même pas retourner dans sa villa de Césarée, frappée par un drone du Hezbollah qui a échappé aux défenses aériennes sophistiquées d’ « Israël ». Comment compte-t-il renvoyer près de 150 000 colons chez eux, dans le nord de la Palestine occupée ?

La guerre d’extermination actuellement menée par l’armée israélienne dans le nord de la bande de Gaza – en particulier contre Jabaliya et Beit Lahiya -, qui a fait au moins 500 morts et des centaines de blessés, n’est pas une preuve de victoire. C’est l’affirmation que le cercle de la défaite s’étend sur tous les fronts.

Les martyrs Husam Abu-Ghazaleh et Amer Qawas, qui ont franchi la frontière et blessé deux soldats israéliens, ont inauguré le front jordanien – le plus long de l’occupation – et ouvert la voie à des centaines, voire des milliers d’autres, venant de Jordanie et d’ailleurs.

Lundi 21 octobre 2024, la résistance a également diffusé une deuxième vidéo du missile surface-surface Nasr 2 tiré sur la ville de Haïfa le 20 octobre.

Des milliers de combattants de la résistance islamique en Irak sont en train de se déployer en Syrie et sur le front du Golan, alors que les frappes de drones et de missiles se poursuivent sur les forces et les bases israéliennes dans les hauteurs occupées.

Ceux qui se trouvent sur tous les fronts – du Yémen à Gaza, en Cisjordanie, en Irak et au Sud-Liban – attendent peut-être l’« heure zéro » pour lancer un assaut concerté à l’aide d’armes qui ont été sélectionnées pour ce jour mémorable : peut-être lorsqu’Israël lancera sa menace d’attaque contre les installations nucléaires de l’Iran.

Les représailles qui en résulteront seront dévastatrices pour « Israël ».

Les visites au Liban de l’envoyé américain Amos Hochstein et au Caire de son compatriote sioniste Antony Blinken, secrétaire d’État, visent à sauver Israël de ses défaites, en amenant les « alliés » arabes toujours dociles à faire pression sur les dirigeants de la résistance pour qu’ils se soumettent à des cessez-le-feu selon les conditions d’Israël.

Mais après l’assassinat des chefs de la résistance Hassan Nasrallah au Liban et Yahya Sinwar en Palestine, le duo ne rencontrera que du mépris de la part des groupes de résistance.

Ils n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs lors des nombreuses tournées régionales et des cycles de négociations qui ont eu lieu au cours de l’année écoulée. Pourquoi en serait-il autrement maintenant que les dirigeants martyrs ont été remplacés par des successeurs plus intransigeants, déterminés à venger le sang versé ?

La résistance ne flanchera pas la première et finira par briser le long bras israélien. Elle continuera à se battre courageusement et héroïquement sur sa terre, tandis que Netanyahu se précipitera, tel un rat (*), d’un abri souterrain à l’autre jusqu’à ce qu’il tombe dans le piège.

Note :
(*) Nous reconnaissons céder à une figure de style… La comparaison peut être humiliante pour les rats, qui n’ont rien demandé à personne et n’ont jamais commis de génocide, quel qu’il soit.

21 octobre 2024 – Raï al-Yaoum- Traduction : Chronique de Palestine