Le nombre de Palestiniens tués dans les bombardements meurtriers d’Israël sur la bande de Gaza a dépassé les 6500 personnes, et le ministère de la santé de Gaza a annoncé la mort de 700 personnes en seulement 24 heures.
Victimes :
- Gaza : 6 546 tués ; 17 439 blessés
- Cisjordanie occupée : 104 morts ; 1 734 blessés
- Israël : 1 405 morts ; 5 431 blessés
Principaux développements :
- Le ministère de la santé de Gaza annonce la mort de 700 personnes en 24 heures et affirme qu’Israël a commis 47 massacres visant des maisons familiales à Rafah, Beit Lahia, al-Faluja, Khan Younis et dans les camps de réfugiés de Bureij et Shati.
- Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déclare que « les attaques du Hamas ne se sont pas produites dans le vide » et Israël demande sa démission immédiate.
- L’ONU estime à 1,4 million le nombre de Palestiniens déjà déplacés à l’intérieur de leur pays.
- Ministre saoudien des affaires étrangères : « Israël a coûté la vie à des milliers de civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. »
- Un tiers des hôpitaux de Gaza et près de deux tiers des cliniques de soins de santé primaires ont fermé leurs portes en raison de dommages ou d’un manque de carburant, prévient l’ONU.
- Arafat Yasser Hamdan, 25 ans, est le deuxième prisonnier palestinien à mourir dans une prison israélienne mardi.
- Haaretz rapporte que les commentaires de la captive israélienne libérée Yocheved Lifshitz aux médias, selon lesquels le Hamas l’avait « très bien traitée », ont mis à mal le récit israélien sur la guerre.
- Le Hezbollah a annoncé que quatre de ses combattants ont été tués lors d’opérations militaires dans le sud du Liban.
- Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, rencontre les principaux dirigeants du Hamas et du Jihad islamique.
Plus de 6000 Palestiniens ont été tués dans les frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza
Le bilan des Palestiniens tués dans les bombardements meurtriers d’Israël sur la bande de Gaza a dépassé les 6000 personnes, alors que des appels urgents sont lancés en faveur d’un cessez-le-feu et de l’acheminement du carburant et de l’aide humanitaire.
Mardi soir, le ministère de la santé de Gaza a annoncé la mort de 700 personnes en 24 heures, la majorité d’entre elles ayant été tuées lors de frappes aériennes visant des habitations familiales à Rafah, Beit Lahia, al-Faluga, Khan Yunis et dans les camps de réfugiés de Buriej et Shati.
Le ministère a déclaré qu’Israël avait commis 47 massacres contre des familles palestiniennes.
Les Israéliens ont bombardé des maisons et des bâtiments dans la bande de Gaza, rasant des blocs résidentiels entiers, enterrant des centaines de Palestiniens sous les décombres et les débris.
Les équipes de secours, qui ne disposent pas de l’équipement adéquat et suffisant pour retrouver les personnes disparues, s’efforcent de tirer les survivants de sous les débris, alors que les bombardements israéliens se poursuivent et qu’il y a des coupures d’électricité la nuit.
Un secouriste a déclaré à Al-Arabiya qu’il entendait les cris des gens sous le béton écrasé des bâtiments bombardés, mais qu’il ne pouvait pas les atteindre.
Depuis la guerre d’Israël contre la bande de Gaza, au moins 6546 Palestiniens ont été tués, dont 2360 enfants. Près de 18 000 ont été blessés, selon le ministère de la santé de Gaza.
Dans la nuit de mardi à mercredi, 98 personnes ont été tuées lors de raids israéliens. Ce chiffre devrait augmenter au fur et à mesure que les secouristes trouvent des corps sous les décombres.
L’agence de presse Wafa a rapporté que 16 personnes ont été tuées lorsque plusieurs maisons ont été visées dans le quartier de Tal al-Hawa, au sud-est de la ville de Gaza.
Des maisons ont également été touchées dans les camps de réfugiés de Jabalia et de Nuseirat, ainsi que dans la zone de Qizan al-Najjar à Khan Yunis.
Une femme palestinienne a été tuée et d’autres ont été blessées lorsqu’un raid israélien a été lancé sur la maison de la famille Amer dans le camp de Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza.
Plusieurs Palestiniens ont été tués et blessés dans le quartier d’al-Najma dans la ville de Rafah, lorsque la maison de la famille Abu Saud a été bombardée. Ils ont été transférés à l’hôpital Abu Youssef Al-Najjar de Rafah.
La maison de la famille Al-Halis a également été bombardée, et neuf personnes ont été tuées et 15 blessées, dont des femmes et des enfants. L’immeuble résidentiel d’Al-Halis est situé près de l’hôpital Al-Quds dans le quartier de Tal Al-Hawa, au sud-ouest de la ville de Gaza.
Wafa a rapporté que les avions de guerre israéliens ont détruit les maisons de la zone de Bir al-Naja dans le nord de la bande de Gaza et dans le quartier d’al-Nasr, tuant et blessant des dizaines de personnes.
La maison de la famille Abu Ghaben dans le camp de réfugiés de Shati, à l’ouest de la ville de Gaza, a également été bombardée lors d’une frappe aérienne.
Les frappes aériennes israéliennes sur les maisons de l’est de la ville de Gaza, notamment à l’est des quartiers d’al-Zaytoun et d’al-Shujaiya, ont embrasé la zone d’une ceinture de feux nourris, a rapporté Wafa.
« Les attaques du Hamas ne se sont pas produites dans le vide » : déclare le secrétaire général de l’ONU
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a renouvelé mardi son appel à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et a déclaré qu’Israël et le mouvement Hamas avaient violé le droit international.
L’attaque du Hamas contre les colonies situées à l’extérieur de la bande de Gaza, qui a débuté le 7 octobre, aurait fait 1405 morts et des milliers de blessés parmi les Israéliens, bien que les causes exactes de tous ces décès ne soient toujours pas claires.
M. Guterres a déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU que l’attaque du Hamas « ne s’est pas produite dans le vide » et a demandé que les civils soient protégés car la guerre pourrait engloutir toute la région.
« Il est important de reconnaître que les attaques du Hamas ne se sont pas produites dans le vide », a déclaré M. Guterres. « Le peuple palestinien subit depuis 56 ans une occupation étouffante. »
« Mais les griefs du peuple palestinien ne peuvent pas justifier les attaques épouvantables du Hamas. Et ces attaques épouvantables ne peuvent justifier la punition collective du peuple palestinien », a déclaré M. Guterres.
M. Guterres a ajouté que « protéger les civils ne signifie pas ordonner à plus d’un million de personnes d’évacuer vers le sud, où il n’y a pas d’abri, pas de nourriture, pas d’eau, pas de médicaments et pas de carburant, et continuer ensuite à bombarder le sud lui-même ».
Israël a ordonné l’évacuation de près de 1,1 million de Palestiniens vers le sud de la vallée de Gaza il y a deux semaines. Selon l’OCHA, on estime à 1,4 million le nombre de Palestiniens déplacés à l’intérieur de leur pays depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza.
La déclaration de M. Guterres a rendu furieux l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Gilad Erdan, qui a exigé la démission immédiate du chef de l’ONU.
« Sa déclaration selon laquelle ‘les attaques du Hamas ne se sont pas produites dans le vide’ exprime une compréhension du terrorisme et du meurtre », a vomit Erdan sur le site X. « Il est vraiment triste que le chef de l’ONU n’ait pas été en mesure de faire face à la situation. Il est vraiment triste que le chef d’une organisation née après l’Holocauste ait des opinions aussi horribles. »
Erdan, qui a amené avec lui des parents de captifs israéliens à la réunion du Conseil de sécurité organisée par le Brésil, a annulé une réunion prévue avec M. Guterres mardi.
Les ministres arabes des affaires étrangères de Palestine, de Jordanie, d’Égypte et d’Arabie saoudite ont dénoncé à l’ONU l’agression israélienne contre les Palestiniens de la bande de Gaza et exigé un cessez-le-feu.
Faisal bin Farhan, le ministre saoudien des affaires étrangères, a déclaré qu’Israël avait pris pour cible des installations, des écoles, des hôpitaux et des infrastructures.
« Ils ont coûté la vie à des milliers de civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ils ont blessé des milliers de civils », a déclaré M. bin Farhan.
« L’incapacité de la communauté internationale, jusqu’à aujourd’hui, à mettre fin à cette punition collective infligée par les forces d’occupation israéliennes aux habitants de Gaza et à leurs tentatives de les déplacer de force ne nous rapprochera pas de la sécurité et de la stabilité », a-t-il ajouté.
Les hôpitaux de la bande de Gaza ont mis en garde contre les pénuries de carburant qui entraîneraient des coupures d’électricité et la fermeture d’installations vitales.
Et certains de ces hôpitaux ont déjà cessé de fonctionner.
Mardi soir, l’ONU a déclaré que « plus d’un tiers des hôpitaux de Gaza (12 sur 35) et près des deux tiers des cliniques de soins de santé primaires (46 sur 72) ont fermé en raison des dommages causés par les hostilités ou du manque de carburant ».
Un deuxième prisonnier palestinien meurt sous la torture alors que le nombre de morts en Cisjordanie atteint 104
Arafat Yasser Hamdan, 25 ans, est devenu le deuxième prisonnier palestinien à mourir dans une prison israélienne mardi, deux jours après avoir été arrêté par les forces israéliennes.
Le mouvement de résistance palestinien, le Jihad islamique, a accusé les autorités israéliennes d’avoir « exécuté » Yasser Hamdan, dans le cadre de la « guerre brutale contre notre peuple à Gaza, en Cisjordanie et dans les prisons de l’occupation ».
Lundi, la mort d’Omar Daraghmeh, un prisonnier palestinien de 58 ans, a également été annoncée dans la prison israélienne de Megiddo.
La Commission de l’Autorité palestinienne pour les affaires des ex-prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens ont déclaré que la mort de Hamdan était le deuxième cas de ce genre en moins de 24 heures.
Ils ont annoncé dans unedéclaration commune « le martyre du prisonnier Arafat Yasser Hamdan, 25 ans, de la ville de Beit Sira, district de Ramallah [en Cisjordanie occupée], dans la prison d’Ofer ».
Hamadan a été arrêté le 22 octobre lorsque les forces israéliennes ont lancé des raids d’arrestations massives dans plusieurs villes de Cisjordanie et de Jérusalem occupée.
« L’occupation a commencé à assassiner systématiquement les prisonniers », ont déclaré la Commission et le Club des prisonniers.
Mercredi, six Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée, ce qui porte à 104 le nombre de Palestiniens tués depuis le 7 octobre. Un drone israélien a lancé deux missiles sur une foule à proximité du cimetière du camp de réfugiés de Jénine, tuant quatre personnes.
Il s’agit de Mohammed Qadri al-Sabah, Mahmoud al-Fayed et Mohammed Abu Qatna. Eid Nabil Qasim Mari, un jeune de 15 ans, a succombé à ses blessures plus tard, a rapporté Wafa.
Hamza Sayel Taha, 19 ans, a été tué à Qalqilya, et Ahmed Ghaleb Mutair a été tué à Qalandiya, lors de raids des forces israéliennes, qui ont kidnappé 72 Palestiniens dans plusieurs villes de Cisjordanie et de Jérusalem.
Le témoignage d’une captive libéré démolit la hasbara israélienne
Le témoignage de la captive israélienne Yocheved Lifshitz, âgée de 85 ans, qui a été libérée par le Hamas lundi soir, a laissé de nombreux responsables israéliens et spécialistes des médias « choqués », selon un rapport de Haaretz.
Mme Lifshitz a déclaré que les combattants du Hamas avaient « pris soin » d’eux, leur avaient permis de bénéficier de soins médicaux et s’étaient assurés que les toilettes étaient correctes et utilisables.
« Ils étaient amicaux à leur manière. Nous avons mangé la même chose qu’eux, du fromage blanc et des concombres – c’était le repas pour toute une journée », a déclaré Mme Lifshitz lors de ses apparitions dans les médias après sa libération.
Haaretz rapporte que le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Forum des familles d’otages et de disparus ont été pris au dépourvu par la conférence de presse de Mme Lifshitz.
« Les déclarations de M. Lifshitz sur le traitement humain des otages par les terroristes du Hamas ont nui à la hasbara israélienne », a déclaré au journal israélien une source impliquée dans les efforts de propagande d’Israël en temps de guerre, sous le couvert de l’anonymat.
« Il aurait été au moins approprié de faire comprendre à Mme Lifshitz ou aux membres de sa famille que des messages dans cet esprit servent l’ennemi à un moment sensible », a poursuivi la source.
La famille de Mme Lifshitz a déclaré que les représentants du gouvernement ne l’avaient pas informée de ce qu’elle devait dire lors de la conférence de presse, mais qu’il leur avait été demandé de ne pas mentionner le fait qu’elle avait été bien traitée pendant sa captivité.
La famille de Lifshitz a rejeté cette demande, selon Haaretz, et a encouragé Yocheved à s’exprimer librement.
Le cpremier dirigeant du Hezbollah rencontre les principaux dirigeants du Hamas et du Jihad islamique
Mercredi, le mouvement de résistance libanais, le Hezbollah, a annoncé que quatre de ses combattants avaient été tués lors d’opérations militaires dans le sud du Liban. Les forces israéliennes d’occupation ont déclaré avoir pris pour cible, au cours des dernières 24 heures, six unités qui tentaient de franchir la barrière vers le nord de la Palestine occupée.
Le Hezbollah a visé plusieurs bases militaires israéliennes avec des missiles antichars, tandis qu’Israël a procédé à des tirs d’artillerie et de drones dans le sud du Liban.
Mardi soir, la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, a déclaré qu’une force maritime spéciale avait affronté les forces israéliennes sur la base militaire de Zikim, au sud de la ville d’Ashkelon.
Un communiqué du mouvement Hezbollah indique que le secrétaire général du mouvement, Hassan Nasrallah, a rencontré Saleh Al-Arouri, le responsable du bureau politique du Hamas, et Ziad Nakhalah, le secrétaire général du Jihad islamique.
« Les événements récents dans la bande de Gaza ont été évalués depuis le début de l’opération Al-Aqsa Flood et les développements qui ont suivi à tous les niveaux, ainsi que les confrontations en cours à la frontière libanaise avec la Palestine occupée », indique le communiqué.
« Une évaluation a été faite des positions prises au niveau international et régional et de ce que les parties de l’axe de la résistance doivent faire à ce stade sensible pour parvenir à une véritable victoire de la résistance à Gaza et en Palestine », a ajouté le communiqué.
Auteur : Mustafa Abu Sneineh
* Mustafa Abu Sneineh est journaliste, poète et rédacteur à Middle East Eye. Son premier recueil de poésie, A Black Cloud at the End of the Line, a été publié en arabe en 2016. Abu Sneineh est titulaire d'un diplôme en droit de l'université de Birzeit, en Palestine, et d'une maîtrise en études postcoloniales du Goldsmiths College, à Londres. Il a rédigé sa thèse de maîtrise sur le nationalisme syrien des années 1930 et 1940. Il a précédemment travaillé pour le journal Al-Akhbar et le magazine Canvas art. Son compte X.
25 octobre 2023 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine