Les drones de la résistance sont le nouveau cauchemar israélien

En 2012 a été envoyé ce qui était déjà un nouveau modèle de drone, un appareil de reconnaissance baptisé Ayoub, en référence à Hussein Ayyoub, l’un de ses deux ingénieurs tombés en martyrs pendant son travail de perfectionnement des armes aériennes de la résistance libanaise. L'appareil avait survolé des sites sensibles israéliens sur centaines de kilomètres. L’opération avait été annoncée par sayed Nasrallah en personne - Photo : via al-Manar website

L’armée israélienne se préoccupe beaucoup de la menace des drones qui ont récemment émergé des fronts de Gaza et du Liban. La Résistance palestinienne et libanaise a révélé un échantillon des drones qu’elle a en sa possession, ce qui signifie qu’elle s’active depuis un certain temps à améliorer ses capacités dans ce domaine afin de saper la supériorité de l’armée de l’air israélienne.

Un certain nombre de drones ont en effet réussi à pénétrer dans l’espace aérien israélien et à revenir sans encombre.

L’armée israélienne estime que ces drones font partie d’un plan secret des forces qui leur sont hostiles dans la région, visant à constituer une force aérienne à large rayon d’action qui sera mise en œuvre contre les zones sensibles d’Israël, en cas d’escalade militaire à grande échelle.

Les drones de la semaine dernière rappellent le premier drone lancé par le Hezbollah en novembre 2004, qui avait réussi à s’infiltrer dans l’espace aérien israélien pendant 18 minutes, avant de retourner en toute sécurité à sa base au Liban.

Depuis lors, 18 années de renforcement et d’autonomisation avec l’aide des industries de défense, de l’armée et des Gardiens de la révolution iraniens se sont écoulées.

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Cela signifie que le Hezbollah dispose de dizaines de drones, dont certains sont utilisés pour la photographie et la collecte de renseignements, tandis que d’autres sont utilisés pour des missions offensives, comme dans le cas de l’infiltration qui a eu lieu en 2005.

La deuxième guerre du Liban de 2006 a également vu des tentatives d’infiltration de ces drones dans les territoires palestiniens occupés, mais l’armée de l’air de l’occupant israélien les a interceptés et abattus. De même, en octobre 2012, un appareil a été lancé depuis le Liban à travers la Méditerranée, et l’armée de l’air israélienne l’avait intercepté.

Ce n’est plus un secret que l’armée israélienne et ses services de sécurité surveillent les efforts de la Résistance palestinienne et libanaise pour faire fonctionner ces drones. Celle-ci se préparent à faire transporter des missiles par les drones à l’avenir, ainsi qu’à les utiliser pour recueillir des renseignements.

Selon les affirmations israéliennes, ces groupes de résistance reçoivent des livraisons d’armes comprenant divers types de drones et se vantent en même temps de leur capacité à les produire eux-mêmes.

Les milieux sécuritaires et militaires israéliens affirment que les “entités hostiles” disposent de centaines de types de drones de différentes portées et tailles, capables d’effectuer de multiples tâches, et qu’elles s’échangent ces capacités entre elles.

Ces groupes sont désireux d’acquérir des armes conventionnelles et avancées, ce qui montre qu’ils ne se soucient plus de la dissuasion israélienne et qu’ils agissent en fonction de leurs propres intérêts, sans tenir compte des menaces israéliennes.

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Dans le même temps, les milieux militaires israéliens se sont arrêtés sur le fait que les avions de combat, les hélicoptères et les missiles Dôme de fer israéliens n’ont pas réussi à abattre le dernier drone venu du Liban.

Cet incident a posé un nouveau défi à l’occupant israélien, un défi dont il n’avait pas à se soucier lors des précédentes opérations militaires. C’est d’autant plus important que ces drones peuvent simplement être achetés sur Internet et qu’il en existe de nombreux types encore plus dangereux.

Le Hezbollah utilisait auparavant des petits drones qu’il obtenait de l’Iran et d’autres qu’il fabriquait localement. Cela a incité l’establishment militaire israélien à chercher des solutions peu coûteuses à cette menace qui s’est diffusée dans tout le Moyen-Orient.

Même si Israël a récemment annoncé que son système d’interception à base de tir au laser était prêt, celui-ci n’a pas connu un grand succès.

Le drone entré en Israël depuis le sud du Liban a provoqué un état de panique parmi les colons du nord d’Israël. Malgré le lancement d’hélicoptères de combat dans sa direction, l’activation du Dôme de fer et le déclenchement de deux alarmes dans toute la zone, le drone a pu échapper à tous ces systèmes et revenir au Liban sain et sauf.

Auteur : Adnan Abu Amer

* Adnan Abu Amer dirige le département des sciences politiques et des médias de l'université Umma Open Education à Gaza, où il donne des cours sur l'histoire de la Cause palestinienne, la sécurité nationale et lsraël.Il est titulaire d'un doctorat en histoire politique de l'université de Damas et a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire contemporaine de la Cause palestinienne et du conflit israélo-arabe.
Il travaille également comme chercheur et traducteur pour des centres de recherche arabes et occidentaux et écrit régulièrement pour des journaux et magazines arabes. Son compte Facebook.