Par Teheran Times
De nombreuses vidéos devenues virales sur les médias sociaux montre qu’un nombre croissant de citoyens du monde entier, soutenant leurs propres équipes internationales, évitent, interrompent et même bousculent les journalistes israéliens. D’autres vidéos montrent des perturbations bruyantes des émissions israéliennes en direct par des supporters de football du monde entier, scandant des slogans pro-palestiniens.
Dans l’une des dernières vidéos de ce type qui ont fait le tour d’Internet, un supporter anglais a choqué un journaliste israélien de la Coupe du monde au Qatar en criant « Libérez la Palestine » pendant une émission de télévision en direct.
La vidéo montre le supporter anglais, Harry Hatton, en train d’être interviewé par le journaliste israélien après que l’équipe nationale anglaise a battu le Sénégal 3-0 lorsqu’il a crié « It’s coming home ! Mais plus important encore, la Palestine libre. »
L’expression « it’s coming home » fait référence à une chanson sortie lorsque l’Angleterre accueillait son premier grand tournoi de football (le championnat d’Europe de football de l’UEFA en 1996) depuis que l’équipe nationale avait remporté la Coupe du monde de 1966.
On peut voir le journaliste israélien secouer la tête et lever la main en signe de frustration, tandis qu’Hatton et ses trois amis – qui portaient tous des maillots de football anglais – applaudissent en signe de soutien.
À la suite d’une vague de soutien en ligne pour Hatton, le supporter anglais a ensuite écrit dans un message sur les médias sociaux : « Je suis heureux d’avoir pu (jouer) mon petit rôle pour mettre en lumière cette question. »
Un autre journaliste sportif de la chaîne israélienne Channel 13 a déclaré avoir été bousculé, insulté et accosté par des fans lors de ses reportages en direct du tournoi.
« Vous tuez des bébés ! », ont crié des fans en le bousculant pendant une émission.
Le journaliste israélien dit qu’il conseille désormais aux visiteurs israéliens de cacher toute trace de leur identité israélienne afin de ne pas soulever d’hostilité. Il raconte également que lorsqu’un vendeur de téléphones portables a remarqué que les paramètres de son ami étaient écrits en hébreu, le vendeur a explosé de colère, hurlant à l’Israélien de quitter son magasin, et même Doha.
« J’étais si excité de venir avec un passeport israélien, pensant que cela allait être quelque chose de positif », a déclaré le journaliste. « C’est triste, c’est désagréable. Les gens nous insultaient et nous menaçaient. »
Les journalistes israéliens, qui sont les symboles les plus visibles de leur régime lors du tournoi le plus populaire au monde, ont également été houspillés ou ignorés par les résidents locaux ainsi que par les fans du monde arabe et islamique.
Cela a rappelé au régime d’apartheid que, malgré la signature des accords de normalisation de 2020 avec trois royaumes arabes du golfe Persique, les citoyens ordinaires de ces royaumes et de la région au sens large éprouvent une profonde animosité à l’égard d’Israël et s’opposent fermement à toute relation avec ce pays.
La coupe du monde au Qatar a également mis en évidence l’unanimité des visiteurs arabes et islamiques à Doha dans leur soutien à la Palestine et leur colère envers le régime israélien. C’est un aspect sur lequel les conférences régionales se concentrent également, mais qui n’attire pas l’attention des grands médias mondiaux.
Les supporters des différentes équipes portent des brassards et d’autres symboles de la Palestine et brandissent des drapeaux en faveur de la cause palestinienne. Ils ont également scandé des chants de soutien aux Palestiniens dans de nombreux endroits, et dans certains stades, des drapeaux palestiniens géants ont été déployés dans les tribunes.
Mercredi, un homme portant un maillot tunisien a interrompu un match en courant sur le terrain avec un drapeau palestinien. Dans un autre cas, des supporters tunisiens ont brandi un énorme drapeau « Palestine libre » pendant leur match contre l’Australie.
La violence a comme tous les jours éclaté en Cisjordanie occupée et quelques heures seulement après l’annonce de la mort de plusieurs Palestiniens, des supporters arabes présents à la Coupe du monde au Qatar ont scandé (en arabe) « Par l’esprit et le sang, nous te sauverons, ô Palestine ».
Avant le début de la Coupe du monde, la FIFA a annoncé que, pour la première fois, les supporters israéliens [colons squattant les territoires palestiniens occupés] seraient autorisés à se rendre directement au Qatar pour la Coupe du monde depuis les territoires palestiniens occupés.
Les Palestiniens autochtones des territoires palestiniens sous occupation militaire ont également été autorisés à se rendre à Doha.
Les responsables qatariens ont toujours soutenu publiquement la cause palestinienne et ont insisté sur le fait que l’ouverture temporaire (de ses voies aériennes) aux Israéliens visait uniquement à se conformer aux exigences de la FIFA en matière d’accueil, et non à constituer une étape vers une quelconque normalisation des relations.
Le gouvernement qatari affirme que Doha a informé les responsables israéliens que « toute escalade à al-Quds (Jérusalem), dans la bande de Gaza [assiégée] ou en Cisjordanie [occupée] pendant cette période risquerait d’entraîner l’annulation de l’accord, y compris des vols directs ».
La Coupe du monde au Qatar a mis en évidence l’échec des « accords d’Abraham », un accord négocié par le gendre de l’ancien président américain Donald Trump, Jared Kushner, qui a normalisé les relations entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
La compétition intervient alors que des manifestations ont lieu à travers Bahreïn contre la visite du président israélien Isaac Herzog dans le royaume arabe perse pour la première fois. Et ce, malgré une répression sévère des manifestations dans le Royaume, que les manifestants ont défiée, signalant la forte opposition des citoyens bahreïnis à la décision de leurs dirigeants de normaliser les liens de Manama avec le régime sioniste.
Au début de l’année, une enquête d’opinion dans la région a révélé que les populations d’Asie occidentale sont majoritairement opposées à toute forme d’accord de normalisation avec Israël.
L’indice annuel d’opinion arabe (AOI), publié par le Centre arabe de recherche et d’études politiques, a révélé que plus de 85% des 28 000 personnes interrogées étaient opposées à toute reconnaissance diplomatique d’Israël. Six pour cent seulement des personnes interrogées ont déclaré qu’elles soutiendraient une telle démarche.
Des enquêtes menées au Soudan montrent que près de 80% des citoyens du pays qui ont répondu aux sondages ont déclaré qu’ils s’opposaient également à toute forme de normalisation.
Toute tentative de maintenir l’illusion que les « accords d’Abraham » étaient autre chose qu’un accord militaire et commercial entre une entité d’apartheid et quelques monarchies du golfe Persique se heurte à de sérieux obstacles.
Cela n’a été nulle part plus évident que pendant la Coupe du monde au Qatar, où le soutien à la Palestine a été pleinement affiché et où le dégoût pour le régime d’apartheid israélien a fait la une des journaux internationaux.
Comme on l’a vu à Doha, le soutien à la cause palestinienne va au-delà de l’Asie occidentale. Il s’est étendu aux populations du monde entier.
Le harcèlement des journalistes israéliens lors de la Coupe du monde par les supporters des équipes internationales est une goutte d’eau dans l’océan en comparaison du harcèlement des Palestiniens par le régime israélien, qui vivent sous une stricte occupation militaire. Les crimes de guerre et les campagnes génocidaires ainsi que le meurtre en masse d’enfants ne peuvent être comparés.
Néanmoins, la Coupe du monde a été un événement profondément embarrassant pour Israël et une campagne de relations publiques qui s’est spectaculairement retournée contre lui.
Les drapeaux palestiniens brandis lors de la coupe du monde et les chants de soutien à la cause palestinienne lors de ce tournoi international reflètent le fait que la Palestine est devenue un symbole de liberté parmi les peuples libres du monde.
D’autre part, au cours de la dernière décennie, des images ont montré que des drapeaux israéliens ont été agités lors de rassemblements de suprémacistes blancs aux États-Unis et au Royaume-Uni, entre autres États occidentaux. Et ce, alors que des chants de soutien au régime sioniste ont été entendus lors de rassemblements néo-nazis extrémistes en Europe occidentale, défilant dans les rues.
Pensez-y. Quelle ironie !
Auteur : Teheran Times
* Le Tehran Times (TT) est le premier quotidien anglais de la République islamique d'Iran. Il a démarré ses activités en 1979 pour diffuser la voix de la révolution islamique. La politique générale du quotidien était basée sur la déclaration de l'ayatollah Beheshti : « Le Tehran Times n'est pas le journal du gouvernement ; il doit être une voix forte de la Révolution islamique et le haut-parleur des peuples opprimés du monde ».
6 décembre 2022 – Teheran Times – Traduction : Chronique de Palestine