Gaza : l’usage de la robotique dans le génocide israélien

4 novembre 2023 - Des Palestiniens tentent de sauver les blessés et récupérer les membres de la famille Najjar, y compris les enfants morts, après que les frappes aériennes israéliennes aient détruit les bâtiments à Khan Yunis, blessant et tuant les résidents, au sud de la bande de Gaza. Une femme âgée a été sauvée vivante des décombres. Les frappes aériennes israéliennes incessantes dans la bande de Gaza ont tué plus de 9500 Palestiniens, dont au moins 3900 enfants. On estime que 1150 enfants sont portés disparus sous les décombres des bâtiments détruits. Plusieurs raids ont visé des ambulances, des hôpitaux et des abris - Photo : MohammedZaanoun/ Activestills

Par EuroMed Monitor

L’armée d’occupation israélienne utilise des robots piégés équipés de tonnes d’explosifs pour commettre des actes de destruction et de tuerie massifs, notamment des massacres, des homicides volontaires, des famines délibérement imposées et des déplacements forcés généralisés dans le nord de la bande de Gaza.

L’armée israélienne a complètement coupé le nord du gouvernorat de Gaza de la ville de Gaza en déployant des véhicules militaires, en plaçant des barrières de sable et des décombres de maisons détruites, en plus de la couverture de feu des drones.

De nombreux témoignages ont été fournis à l’Observatoire Euro-Med des droits de l’homme concernant l’utilisation par l’armée israélienne de robots piégés qui sont déclenchés à distance, causant des dommages considérables aux maisons et bâtiments environnants et une perte importante de vies humaines à un moment où le travail de la défense civile et des équipes d’ambulance est presque entièrement interrompu.

L’utilisation par Israël de robots piégés est interdite par le droit international, car ces robots sont considérés comme des armes aveugles qui ne peuvent être dirigées ou limitées à des cibles militaires.

Les Israéliens mènent une véritable campagne d’extermination au nord de Gaza

En raison de leur nature, ils touchent directement des civils, ou frappent des cibles militaires, des civils ou des biens civils sans distinction. En tant que telles, ce sont des armes illégales au regard du droit international, et leur utilisation dans des zones résidentielles constitue en soi un crime contre l’humanité.

Dans son témoignage à l’équipe d’Euro-Med Monitor, l’une des personnes piégées dans une zone proche du quartier d’Al-Qassabi, au sud-ouest du camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza (son nom n’a pas été divulgué pour des raisons de sécurité), a donné le témoignage suivant :

« Mercredi soir (9 octobre), une énorme explosion s’est produite dans le quartier d’Al-Qassabi, près de l’endroit où nous nous trouvions. Il y a eu un énorme bruit d’explosion. C’est le bruit le plus fort que j’ai jamais entendu. Nous pouvons maintenant différencier les différents bruits d’explosion et déterminer si ce bruit provient de l’artillerie, d’un avion ou d’une autre source. En fait, le bruit de l’explosion était plus fort que celui des frappes aériennes, au point que de la poussière blanche recouvrait toute la zone. On a découvert par la suite que cette explosion avait été provoquée par un robot équipé de tonnes d’explosifs, détruisant environ six ou sept maisons à la fois. Que des civils se trouvent ou non à l’intérieur des maisons, l’armée d’occupation fait exploser le robot ».

Deux autres robots ont été détonnés par l’armée israélienne, selon l’équipe de terrain d’Euro-Med Monitor, dans les quartiers de Tawam et Zahraa, à côté de la zone de la défense civile, à l’ouest du camp de Jabalia.

Un autre robot a explosé à proximité de l’intersection Abu Ali Mustafa à Bir al-Naja, à l’ouest du camp de Jabalia. Un autre témoin piégé dans la région de Faluja a déclaré à Euro-Med Monitor : « Il y a eu d’énormes explosions dans la zone où nous sommes piégés, près du rond-point Al-Sharafi, et nous ne pouvons pas l’identifier », ajoutant que « plus de 50 personnes sont actuellement assiégées dans une maison, dont trois ont été blessées mais n’ont pas pu être transférées à l’hôpital ».

Lors de la deuxième incursion dans le camp de Jabalia en mai dernier, l’armée israélienne a commencé à utiliser ces robots pour la première fois à Gaza. En conséquence, de nombreux civils ont été tués et de nombreuses maisons du camp ont été détruites. À la fin du mois de mai dernier, des photos de deux robots piégés prêts à exploser ont fait surface dans la zone de la station Tamraz, au centre du camp de Jabalia.

En utilisant trois méthodes différentes – bombardements aériens, robots piégés et pose d’explosifs dans les maisons avant de les faire sauter – l’armée israélienne a intensifié ses opérations de destruction de maisons et de bâtiments résidentiels dans les zones de son incursion dans le nord de Gaza.

Selon les estimations, plus de 200 000 personnes vivent dans les décombres des maisons détruites et des centres d’hébergement dans le gouvernorat de Gaza Nord. Ces personnes refusent de se plier aux ordres systématiques de déplacement forcé d’Israël, étant donné qu’en l’espace d’une semaine, les forces israéliennes ont émis pas moins de six ordres d’évacuation dans le sud de la bande de Gaza.

Environ 200 000 autres personnes dans le gouvernorat de Gaza meurent de faim et subissent des bombardements continus en raison du blocus des approvisionnements et des marchandises. En d’autres termes, plus de 400 000 personnes vivant dans le nord de la vallée de Gaza risquent de mourir de faim, d’être déplacées et d’être tuées par d’autres moyens.

Gaza : les survivants des bombardements israéliens sont confrontés aux épidémies, aux amputations, à la famine

En plus de détruire et d’incendier les boulangeries et de détruire ce qui reste des puits d’eau, les forces israéliennes continuent d’empêcher le nord de Gaza de recevoir des fournitures humanitaires, laissant ceux qui survivent aux tueries et aux bombardements directs en danger de famine.

La majorité des habitants sont bloqués sans accès à la nourriture ou aux autres nécessités vitales, car ils ne peuvent pas quitter leurs maisons ou leurs centres d’hébergement pour chercher de la nourriture, d’autant plus que beaucoup d’entre eux ont été évacués de force à plusieurs reprises, laissant derrière eux leurs biens personnels et leurs réserves d’aliments.

Bien que les ordres d’évacuation israéliens aient ordonné aux habitants de se diriger vers le sud en passant par la rue Salah al-Din, l’armée israélienne a pris pour cible toutes les personnes qui quittaient leur maison ou leur centre d’hébergement. En outre, de nombreux abris ont été pris pour cible par l’aviation israélienne, blessant de nombreuses personnes déplacées.

La situation sanitaire dans le nord de Gaza est catastrophique. L’hôpital Kamal Adwan, qui ne fonctionne que partiellement, est devenu le principal hôpital accueillant les victimes, bien qu’il ait reçu un ordre d’évacuation israélien. En raison d’une pénurie de personnel médical, les hôpitaux d’Al-Awda et d’Indonésie ne sont que partiellement opérationnels.

Les ambulances et les équipes de la défense civile ont des difficultés à atteindre les victimes des attaques israéliennes, soit parce que les routes ont été fermées après la destruction de plusieurs maisons, soit à cause des attaques de quadcoptères israéliens.

Les Nations unies et la communauté internationale doivent intervenir immédiatement pour sauver les centaines de milliers d’habitants du nord de Gaza : pour mettre fin au génocide israélien qui entre dans sa deuxième année, pour imposer un embargo complet sur les armes à Israël, pour le tenir responsable de tous ses crimes et pour prendre toutes les mesures efficaces pour protéger les civils palestiniens.

14 octobre 2024 – EuroMed Monitor – Traduction : Chronique de Palestine

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