Grève de la faim collective de Palestiniens prisonniers politiques

Photo : Activestills.org

Les Palestiniens manifestent leur solidarité avec Yaser Mansour, membre du Conseil législatif palestinien, en détention administrative depuis quatorze mois, Naplouse, Cisjordanie, le 20 janvier 2014. Mansour avait entamé une grève de la faim le 17 janvier 2014 - Photo : Activestills.org

Par Samidoun

Au 5 août 2021, 15 Palestiniens poursuivaient leur grève de la faim dans les geôles israéliennes, 14 d’entre eux protestant contre leur détention administrative – emprisonnement sans inculpation ni procès – et un, Mohammed Nuwarra, protestant contre son maintien en isolement. Le 5 août, deux détenus ont rejoint la grève de la faim : Akram al-Fasfous, qui a rejoint son frère, Kayed al-Fasfous, en grève de la faim depuis 22 jours.

Leur autre frère, Mahmoud al-Fasfous, également emprisonné sans inculpation ni procès, a suspendu sa grève de la faim plus tôt dans la journée de jeudi après une grave détérioration de son état de santé. Amjad Nammoura, de Dura près d’al-Khalil, a également rejoint la grève de la faim jeudi pour protester contre sa détention administrative.

Auparavant, trois prisonniers palestiniens ont suspendu leur grève de la faim : Alaa el-Din Ali et Maher Dalaysheh, tous deux réfugiés palestiniens du camp de Jalazone près de Ramallah, et Guevara Nammoura, joueur de football professionnel palestinien qui a concouru dans l’équipe nationale palestinienne.

Ali et Dalaysheh ont suspendu leur grève après un accord visant à fixer une date de fin de leur détention administrative. Nammoura a également suspendu sa grève après un accord pour mettre fin à sa détention administrative devant le tribunal militaire israélien le 5 août.

Si le tribunal militaire d’occupation a confirmé sa détention le 5 août, la réduisant à trois mois au lieu de quatre, il n’a pu être vérifié s’il s’agissait d’un ordre définitif, ce qui laisse ouverte la possibilité que l’ordre de détention soit renouvelé.

Les ordres de détention administrative sont émis pour une durée maximale de six mois et sont indéfiniment renouvelables. En conséquence, les Palestiniens passent régulièrement des années à être emprisonnés sans inculpation ni procès dans les prisons d’occupation israéliennes sur la base de “preuves secrètes” dont le détenu et son avocat n’ont pas connaissance.

La détention administrative a été introduite en Palestine occupée par le mandat colonial britannique, puis adoptée par l’occupation sioniste afin de supprimer toute résistance des Palestiniens.

Des camarades prisonniers palestiniens se sont joints aux manifestations organisées dans les prisons d’occupation israéliennes pour soutenir les détenus en grève de la faim.

Une série de grèves de solidarité tournantes a été annoncée, les premiers participants étant Bara’a Issa d’Anata à Jérusalem, Taha al-Tarwa de Taffouh à al-Khalil, Malik al-Sa’ada de Halhoul et Qasim Masalmeh de Beit Awwa, tous détenus à la prison de Ramon.

Les forces d’occupation israéliennes ont intensifié leur répression à l’encontre des grévistes de la faim, notamment en les plaçant en isolement, en prenant d’assaut et en saccageant leurs cellules, et en les transférant à plusieurs reprises d’une prison à l’autre, un processus physiquement et mentalement épuisant et éprouvant, d’autant plus que les détenus commencent à ressentir de graves effets sur leur santé.

Le système pénitentiaire israélien a également tardé à délivrer des autorisations aux avocats pour qu’ils puissent rendre visite aux détenus grévistes de la faim, tentant ainsi de les priver de communication et de représentation.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, demande instamment à tous les partisans de la Palestine d’agir pour soutenir ces grévistes de la faim palestiniens et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien. Ils affrontent le système d’oppression israélien en première ligne, avec leur corps et leur vie, pour mettre fin au système de détention administrative.

Participez aux actions ci-dessous pour soutenir les grévistes de la faim et la lutte pour la libération de la Palestine, du fleuve à la mer !

Signez la pétition !

Des militants internationaux indépendants et de terrain ont lancé une pétition pour soutenir les grévistes de la faim et mettre fin à la détention administrative. Montrez votre soutien en signant la pétition – en plus d’agir en personne ! Signez ici.

Protestez devant l’ambassade ou le consulat d’Israël dans votre pays !

Rejoignez les campagne internationale, arabe et palestinienne de boycott d’Israël peut jouer un rôle important en ce moment critique. Les groupes locaux de boycott peuvent protester et étiqueter les produits israéliens et les produits d’épicerie.
Pendant le Ramadan, les dattes israéliennes provenant de terres palestiniennes volées sont commercialisées dans le monde entier alors qu’Israël tente de chasser les Palestiniens de Jérusalem, de démolir des maisons et d’emprisonner des milliers d’autres.

En participant au boycott d’Israël, vous pouvez contribuer directement à mettre un frein à l’économie du colonialisme de peuplement.

Exigez que votre gouvernement sanctionne Israël !

L’État raciste et colonisateur d’Israël et ses crimes de guerre contre le peuple palestinien sont rendus possibles et largement soutenus par les plus de 3,8 milliards de dollars donnés chaque année à Israël par les États-Unis – directement destinés à soutenir l’armée d’occupation israélienne qui tue des enfants, des femmes, des hommes et des personnes âgées dans toute la Palestine occupée.

Du Canada à l’Australie en passant par l’Union européenne, les gouvernements occidentaux et les puissances impérialistes fournissent un soutien diplomatique, politique et économique permanent à Israël et vendent des milliards de dollars d’armement à l’État colonial. Parallèlement, ils achètent également des milliards de dollars d’armement à l’État israélien.

Les gouvernements qui s’allient aux puissances impérialistes, comme aux Philippines, au Brésil, en Inde et ailleurs, achètent également des armes et des services de “sécurité” – tous “testés au combat” sur la population palestinienne.
Appelez vos représentants, députés, responsables politiques et exigez de votre gouvernement qu’il sanctionne Israël dès maintenant, qu’il coupe toute aide, expulse ses ambassadeurs et cesse de lui acheter et lui vendre des armes !

5 août 2021 – Samidoun – Traduction : Chronique de Palestine