Six mois après son arrestation, le professeur Imad Barghouthi a été condamné à sept mois d’emprisonnement dans une prison israélienne pour “incitation” sur les médias sociaux.
Sa peine comprendra le temps déjà purgé, ce qui fait espérer une libération à la fin novembre. Les forces israéliennes d’occupation ont kidnappé Barghouti, un professeur d’astrophysique à l’Université al-Quds, le 24 avril dernier à un barrage militaire à l’intérieur de la Cisjordanie occupée.
Il a d’abord été détenu sans inculpation, sous le coup de la pratique israélienne de la détention administrative, mais à la suite des protestations internationales venues des scientifiques et des universitaires, un tribunal militaire a pris la décision rare d’ordonner sa libération à la fin mai.
En réponse à la décision du tribunal, les procureurs militaires ont immédiatement déposé des accusations contre Barghouti annulant ainsi sa libération.
Au cours de son procès, les procureurs auraient invoqué en guise de preuve le nombre de “like” et “share” pour ses messages Facebook critiquant la politique palestinienne et l’occupation israélienne.
Barghouthi avait déjà été enlevé en 2014 pour des commentaires qu’il avait faits sur Facebook et à la télévision.
Enfants emprisonnés
Seif al-Idrisi est parmi les dizaines de personnes kidnappées par les forces israéliennes dans les rafles organisées après une attaque qui s’est soldée par la mort de deux personnes à Jérusalem ce dimanche.
Al-Idrisi est un militant de gauche qui était l’un des six hommes arrêtés par l’Autorité palestinienne (AP) plus tôt cette année et détenus pendant des mois sans inculpation.
Le chef de l’AP Mahmoud Abbas avait cité leurs arrestations pour se vanter devant les médias internationaux de la collaboration active entre ses forces de sécurité et Israël.
En privé, cependant, les forces de sécurité avaient prétendu devant une des mères des six détenus, qu’ils détenaient son fils pour le protéger d’Israël.
L’Autorité palestinienne a relâché les six hommes seulement après qu’ils aient lancé une grève de la faim.
Al-Idrisi est le deuxième de ces six hommes à être kidnappé par Israël depuis que l’Autorité palestinienne les a libérés.
Israël avait condamné Muhammad Harb à six mois de détention administrative le 9 octobre. Harb était l’un des dizaines de Palestiniens – dont un membre du Conseil législatif palestinien – à avoir été kidnappé ce dimanche.
Huit enfants palestiniens âgés de moins de 15 ans ont été arrêtés par les forces israéliennes qui ont envahi leur maison dans le camp de réfugiés d’Aida à Bethléem.
Selon le Comité palestinien pour les affaires des prisonniers, plus de 1000 enfants palestiniens ont été enlevés en Cisjordanie occupée, dont près de la moitié à Jérusalem-Est.
Defense for Children International – Palestine (DCIP), a établi que sur la totalité de ces enfants enlevés à Jérusalem, seulement 11% d’entre eux avaient un parent ou un avocat présent lors de leurs interrogatoires.
Il y a actuellement 13 jeunes filles dans les prisons israéliennes, ainsi que 60 femmes palestiniennes.
Dunia Waked, âgée de 36 ans, qui a été libérée plus tôt ce mois-ci après trois ans et demi de prison, a noté que les filles sont souvent séparées des femmes détenues, les privant de beaucoup de soins et du soutien nécessaire.
“Il y a 12 enfants prisonniers qui n’ont aucune notion de la prison, qui sont dans un état de choc complet… et sont soumis en permanence au racisme de l’administration pénitentiaire,” a déclaré Waked devant les médias palestiniens.
“Nous pouvions entendre les cris des enfants prisonniers derrière leurs portes, appelant leurs familles.”
Grèves de la faim
Alors que deux prisonniers palestiniens ont mis fin à leurs grèves de la faim, quatre autres prisonniers continuent à refuser toute nourriture pour protester contre leur détention administrative.
Anas Shadid, âgé de 19 ans, Ahmad Abu Fara, âgé de 29 ans, Majd Hasan Abu Shamla, âgée de 24 ans et Hasan Ali Rubayah, âgé de 31 ans, sont aujourd’hui en grève de la faim.
Abu Shamla, originaire du nord de la Cisjordanie, est incarcéré depuis le 27 janvier, sans accusation ni procès. Son ordre de détention administrative a été renouvelé pour six mois supplémentaires pendant l’été. Il a entamé sa grève de la faim le 4 octobre en même temps Rubayah, également du nord de la Cisjordanie.
Shadid et Abu Fara sont en grève depuis la fin Septembre. Ils ont tous deux été arrêtés en août 2016.
Il y a actuellement 700 Palestiniens détenus sous le régime de la détention administrative, selon Addameer, l’organisation de défense des droits des prisonniers.
* Charlotte Silver est une journaliste américaine indépendante vivant à San Francisco, et précédemment basée en Cisjordanie.
13 octobre 2016 – The Electronic Intifada – Traduction : Chronique de Palestine