Ismaïl Haniyeh, martyr de la Résistance

Ismaïl Haniyeh, premier dirigeant du mouvement Hamas (résistance islamique) lors d'une entrevue avec la presse en juin 2019 - Photo : réseaux sociaux

Par Al-Mayadeen

Le Corps des gardiens de la révolution islamique en Iran et le Hamas annoncent le martyre du chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, lors d’une frappe aérienne sur sa résidence à Téhéran.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique en Iran annonce le martyre d’Ismail Haniyeh, le responsable du bureau politique du mouvement Hamas, aux côtés d’un de ses gardes du corps à Téhéran.

Le Hamas a confirmé le martyre du chef du Hamas en précisant que le chef du bureau politique avait été tué lors d’une « frappe aérienne sioniste perfide sur sa résidence à Téhéran ».

« Le mouvement de résistance islamique Hamas pleure avec son grand peuple palestinien, la nation arabe et islamique et tous les peuples libres du monde : le frère, le dirigeant, le martyr, le moudjahid Ismail Haniyeh, le chef du mouvement, qui a été tué lors d’un raid sioniste perfide sur sa résidence à Téhéran », a déclaré le mouvement de la résistance.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran a ensuite souligné : « Nous étudions les circonstances du martyre d’Ismail Haniyeh, responsable du bureau politique du Hamas, et nous annoncerons les résultats de l’enquête ultérieurement », ajoutant que Haniyeh était à Téhéran pour assister à la cérémonie d’investiture du président iranien Masoud Pezeshkian mardi.

Hani Mahmoud, de la chaîne Al Jazeera, qui se trouve à Deir el-Balah, dans la bande de Gaza, a déclaré que cet assassinat était « significatif » pour les habitants de Gaza, car il était le responsable des négociations qui, espéraient-ils, aboutiraient à un cessez-le-feu.

« Les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie considèrent également Ismail Haniyeh comme un dirigeant modéré, beaucoup plus pragmatique que d’autres leaders qui dirigent la partie militaire du mouvement », a déclaré M. Mahmoud.

« Il est très populaire ici. Il a grandi dans un camp de réfugiés. Il représente la grande majorité des gens qui sont les descendants des familles de réfugiés qui ont été déplacées des territoires palestiniens en 1948 ».

« Déluge d’Al-Aqsa » Jour 68 : une déclaration d’Ismaïl Haniyeh, premier responsable du Hamas

Beaucoup craignent que l’assassinat de Haniyeh ne conduise à une nouvelle escalade du conflit, a-t-il ajouté.

Une agression israélienne vise un immeuble résidentiel dans la banlieue sud de Beyrouth

Au moins un civil, une femme, a été tué et soixante-huit autres ont été blessés lors d’une agression israélienne à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, a rapporté le ministère libanais de la Santé.

Parmi les blessés, cinq sont dans un état critique, tandis que les autres souffrent de blessures modérées ou légères, a ajouté le ministère.

Cette frappe survient après que les responsables de l’occupation israélienne aient menacé, depuis samedi, de lancer une attaque d’envergure contre le Liban.

Le correspondant d’Al Mayadeen a rapporté que la frappe a visé la banlieue sud de Beyrouth, où au moins une explosion a été entendue.

Plus précisément, notre correspondant a indiqué que la frappe avait visé un immeuble résidentiel à Haret Hreik, entraînant l’effondrement d’une partie importante de la structure.

« Israël a menacé de frapper le Liban après avoir accusé à tort la Résistance islamique au Liban (Hezbollah) d’avoir lancé une attaque contre la ville syrienne de Majdal Shams, occupée par Israël.

À la suite de cette attaque, les Nations unies ont déclaré que les dirigeants de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) et le coordinateur des Nations unies menaient des pourparlers afin d’éviter une guerre généralisée entre le Hezbollah et « Israël ».

L’assassinat d’Ismaïl Haniyeh est-il l’assassinat de trop ?

Hassan Barari, professeur à l’université du Qatar, déclare qu’il n’a pas été surpris par l’assassinat d’Israël Haniyeh. « Il s’agit d’une politique déclarée d’Israël. Netanyahu avait dit qu’il prendrait pour cible les dirigeants du Hamas à l’intérieur ou à l’extérieur de la bande de Gaza ».

« Il était évident qu’ils essaieraient de le faire, mais je ne m’attendais pas à ce que cela se produise à Téhéran. Nous savons que lorsqu’Israël a pris pour cible le consulat iranien à Damas, les Iraniens ont réagi et l’Occident s’est mobilisée pour soutenir Israël et tenter de désamorcer l’éventualité d’une guerre », a-t-il ajouté.

M. Barari a déclaré qu’Israël était allé trop loin en ciblant Haniyeh à Téhéran. « C’est un message adressé à Téhéran et à tout le monde qu’Israël est déterminé à poursuivre la guerre. »

Haniyeh était l’un des principaux dirigeants du Hamas, qui a rallié le soutien à la cause palestinienne dans le monde entier. « Haniyeh, en tant que chef du bureau politique du Hamas, était en Iran, car Téhéran est l’un des pays qui soutiennent les Palestiniens. Haniyeh était en Iran pour chercher du soutien après l’investiture d’un nouveau président [lundi] ».

Le professeur de l’université du Qatar rappelle que Haniyeh n’est pas le premier dirigeant du Hamas à être assassiné.

« En 2004, ils ont assassiné Shaikh Ahmad Yasin, le chef spirituel et fondateur du Hamas, un mois après avoir assassiné le successeur de Yasin, Abd al-Aziz al-Rantisi, à Gaza. Cela n’a jamais mis fin aux activités du Hamas. Ce n’est pas comme si Israël combattait une mafia, ces gens représentent la résistance palestinienne », a-t-il déclaré.

« Haniyeh a rejoint le Hamas dès sa création en 1987. Il est issu d’une famille de réfugiés qui a été déplacée de ce qui est aujourd’hui ‘Israël’ [Palestine de 48]. Il a rejoint le mouvement de résistance et a participé à la première et à la deuxième Intifada. Il était l’une des personnalités les plus en vue du Hamas. »

« Après 2003, il a acquis une grande popularité parmi les membres du Hamas, simplement en raison de ses positions et de ses apparitions dans les médias. Il a accédé à l’autorité législative en 2006 et est devenu premier ministre en 2007. Il est resté un personnage important jusqu’à son assassinat ».

31 juillet 2024 – Al-Mayadeen – Traduction : Chronique de Palestine