Par Adnan Abu Amer
Des appels ont été lancés récemment en Israël pour que soient promulguées de nouvelles lois racistes qui peuvent être qualifiées de punition collective et constituent un crime de guerre.
Ces lois prévoient le meurtre des auteurs palestiniens d’opérations commando et la déportation et l’exil forcé de leurs familles en dehors des frontières de la Palestine occupée.
La droite fasciste israélienne, arrivée au pouvoir, cherche à réaliser l’une de ses promesses électorales en imposant la peine de mort aux Palestiniens. Au vu du caractère fasciste de la nouvelle coalition gouvernementale, il semble qu’il existe une majorité claire pour une telle loi raciste.
La droite israélienne, en particulier le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, a cherché à faire de l’imposition de la peine de mort pour les résistants palestiniens une clause essentielle des accords de la coalition gouvernementale, et par le biais d’un référendum rapide parmi les partis censés participer au gouvernement en préparation, il semble qu’il y ait une claire majorité pour une telle loi.
Les partisans de cette approche fasciste affirment qu’une telle loi renforcerait la capacité à faire face aux opérations de résistance croissantes, que l’armée d’occupation israélienne n’a pas été en mesure d’arrêter.
Bien que cette loi soit controversée et qu’elle fasse l’objet d’une condamnation internationale, l’objectif d’Israël est d’éliminer la résistance et d’y opposer une force de dissuasion la plus puissante possible.
Selon la proposition de Ben-Gvir, chaque Palestinien reconnu coupable d’avoir mené une opération commando ayant tué des Israéliens sera condamné à mort, ce qui signifie que la peine de mort est obligatoire et non discrétionnaire, et qu’il ne sera pas possible d’atténuer la peine de ceux contre lesquels une condamnation définitive a été prononcée.
Une politique similaire a été présentée à la Knesset en 2018 et des sondages antérieurs ont montré que plus des deux tiers des Israéliens sont favorables à l’application de la peine de mort.
Ben-Gvir n’est pas le premier à demander la promulgation d’une loi aussi sanglante. Il a été précédé par la demande d’Avigdor Lieberman, le chef du parti Yisrael Beiteinu, et de certains membres du Likoud qui l’ont soutenu.
Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est qu’il y a une coalition de droite derrière l’appel de ce fasciste.
Il ne serait pas surprenant qu’une telle loi fasse l’objet de controverses si l’on tient compte du fait que la peine de mort n’a été exécuté en Israël que dans deux cas, le premier étant celui du nazi Adolf Eichmann, et le second celui d’un officier israélien accusé de trahison.
Les études sur les combattants de la résistance ont prouvé de manière concluante que la peine de mort ne les dissuade absolument pas de mener des attaques contre l’occupant. Cela signifie que la condamnation à mort ne réduira pas le nombre de tués du côté israélien.
Les auteurs d’attaques de la résistance les commettent en sachant que la possibilité de leur survie est nulle, de sorte que la crainte d’une éventuelle condamnation à mort n’aurait aucune incidence sur eux. En réalité, cela leur offrirait la récompense d’être des martyrs et de ne pas passer leur vie dans les geôles israéliennes.
Alors, quel serait l’avantage d’une telle politique ? S’agit-il juste d’afficher qu’un État aussi lourdement armé se venge sur un seul individu ?
Les partisans de la loi affirment cependant qu’elle envoie un message indiquant que l’occupation ne fait aucun compromis lorsqu’il s’agit de la guerre contre la résistance.
Outre l’appel israélien à l’imposition de la peine de mort, le parti Likoud, dirigé par Netanyahu, a demandé l’adoption de lois visant à déporter les familles des auteurs d’attaques armées au Liban ou dans la bande de Gaza, et à déchoir de leur nationalité les personnes ayant la citoyenneté israélienne.
Ceci en dépit du fait que les Palestiniens agissent souvent seuls en tant qu’individus et que leurs familles n’ont rien à voir avec leurs actions.
Ces mesures israéliennes montrent que les Palestiniens seront confrontés à une série de punitions collectives, ainsi qu’à des incursions, des arrestations et des assassinats.
Le nouveau gouvernement israélien ouvrira une nouvelle page de violence institutionnalisée et de terrorisme d’État organisé par le biais de lois et de législations promulguées par la Knesset, qui est contrôlée par la droite fasciste et raciste, qui ne reconnaît pas l’existence du peuple palestinien.
Elle prend des décisions et promulgue des lois pour éliminer complètement la présence palestinienne.
Elle n’y parviendra pas car les Palestiniens sont les propriétaires des terres et l’occupation n’est rien de plus que transitoire.
Auteur : Adnan Abu Amer
* Adnan Abu Amer dirige le département des sciences politiques et des médias de l'université Umma Open Education à Gaza, où il donne des cours sur l'histoire de la Cause palestinienne, la sécurité nationale et lsraël.Il est titulaire d'un doctorat en histoire politique de l'université de Damas et a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire contemporaine de la Cause palestinienne et du conflit israélo-arabe. Il travaille également comme chercheur et traducteur pour des centres de recherche arabes et occidentaux et écrit régulièrement pour des journaux et magazines arabes. Son compte Facebook.
3 janvier 2023 – Middle East Monitor – Traduction : Chronique de Palestine
La peine de mort pour les Palestiniens, hommes, femmes et enfants, existe en Israël depuis 80 ans. Les Palestiniens sont tirés comme des lapins, sans sommation, sans procès, et sur simple affirmation d’Israël qu’il s’agissait de terrorristes. Le silence complice de l’Occident est une honte ! Les Occidentaux sont doublement condamnables car ce sont eux qui ont créé cette situation mais les pays arabes qui ont signé les accords d’Abraham devraient avoir honte. Par intérêt, ils ont préféré pactiser avec le diable plutôt que de défendre leurs frères de sang. J’espère que l’Algérie et la Tunisie vont préserver leur honneur et résister à l’appel du diable.