La loi, approuvée par 60 députés contre 52, a été adoptée en troisième et dernière lecture après que le Premier ministre Benyamin Netanyahu ait dit avoir informé l’administration américaine sur la question.
Bezalel Smotrich, député fascisant, a salué l’adoption du projet de loi en remerciant le peuple américain d’avoir élu Donald Trump comme président, sans lequel la loi n’aurait probablement pas été adoptée.
Smotrich, du parti “Foyer juif”, a déclaré que le passage du projet de loi était “une journée historique pour le mouvement de colonisation et pour Israël”.
“Aujourd’hui, Israël a décrété que le développement de la colonisation en Judée-Samarie est un intérêt israélien. D’ici, nous allons étendre la souveraineté israélienne [sur la Cisjordanie] et continuer à construire et à développer des colonies à travers le pays.”
Argumentation raciste du Parti travailliste
Avant le vote, Isaac Herzog, chef de l’opposition et du Parti travailliste, a critiqué une “loi condamnable”, exprimant des inquiétudes selon lesquelles elle établira de fait davantage de Palestiniens en Israël et affaiblira ainsi la majorité juive du pays.
“Le vote ce soir n’est pas pour ou contre les colons, mais plutôt contre les intérêts d’Israël”, a déclaré Herzog. La loi “annexerait des millions de Palestiniens à Israël”, a-t-il averti, et exposerait les soldats et les hommes politiques israéliens à des procès devant les tribunaux pénaux internationaux.
“Le train qui part d’ici ne s’arrêtera qu’à La Haye”, a-t-il dit, selon Haaretz.
“Ses wagons porteront des accusations internationales contre des soldats et des officiers israéliens et juifs. Cet acte d’accusation sera signé par le Premier ministre d’Israël.”
La loi controversée permettra à Israël de déclarer propriété de l’État des terres palestiniennes privées sur lesquelles des colonies ou des avant-postes sont construits, en refusant aux propriétaires le droit d’utiliser ou de conserver ces terres en attendant la procédure pour déterminer leur statut.
La mesure ajoutera également 16 colonies et avant-postes à la liste des territoires potentiels où le projet de loi pourrait être appliqué.
En attendant, les ordres de démolition réclamés par les légitimes propriétaires palestiniens contre les colonies et les avant-postes, seront gelés pendant un an jusqu’à ce qu’une résolution soit adoptée sur leur statut.
L’édification des colonies israéliennes a bénéficié d’une attention internationale renouvelée après la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies en décembre, qui condamnait les colonies comme une “violation flagrante” du droit international et un obstacle à la paix.
7 février 2017 – The New Arab – Traduction : Chronique de Palestine