Par Filippo Zingone
À la fin de l’audience d’hier (15 septembre), le juge a prolongé la détention provisoire de sept jours supplémentaires. En soutien au chercheur italo-palestinien, une assemblée publique se tiendra aujourd’hui à l’université La Sapienza.
Khaled El Qaisi est toujours détenu et les raisons pour lesquelles la police israélienne des frontières l’a arrêté au point de passage d’Allenby le 31 août sont toujours inconnues.
Le chercheur italo-palestinien a de nouveau comparu devant le juge hier. L’audience s’est terminée par la décision de la Cour de le renvoyer dans sa cellule pour sept jours supplémentaires, acceptant en partie la demande de l’accusation d’une prologation de 11 jours.
Khaled a enfin pu s’entretenir avec son avocat hier, après deux semaines. Ce dernier a répété qu’il ne pouvait révéler aucun détail car le juge israélien avait imposé le secret absolu sur le cas du jeune homme, fils du syndicaliste palestinien Kamal Qaisi et de l’Italienne Lucia Marchetti et en possession d’une carte d’identité de Cisjordanie.
Il n’est pas certain que les charges, pour peu qu’il y en ait, seront connues lors de la prochaine audience.
Le jeune Palestinien fait toujours l’objet d’une enquête. Hier, il a été transféré au centre de détention de Petah Tikwa. C’est dans ce centre que les Palestiniens des territoires occupés sont emmenés pour être interrogés par le Shin Bet, le service de sécurité israélien.
Des ONG de défense des droits de l’homme, dont B’Tselem et HaMoked, ont rédigé et publié des rapports sur ce centre, dénonçant les méthodes d’interrogatoire et les abus dont sont victimes les détenus palestiniens.
Une assemblée publique de soutien à Khaled El Qaisi se tiendra aujourd’hui [16 septembre] à l’Université La Sapienza.
Khaled El Qaisi – The New Arab : la solidarité grandit en Italie avec l’étudiant italo-palestinien détenu par Israël sans inculpation. Des centaines d’universitaires, de représentants politiques, de syndicalistes, d’étudiants et de militants se sont rassemblés à Rome vendredi en solidarité avec Khaled El Qaisi, un étudiant italo-palestinien détenu par Israël depuis le 31 août sans inculpation.
El Qaisi, qui est traducteur, chercheur et étudiant au département des langues et civilisations orientales de l’université Sapienza de Rome, se rendait en famille à Bethléem, a expliqué sa femme Francesca Antinucci, pour enregistrer leur mariage et la naissance de leur unique enfant, Kamal, aujourd’hui âgé de quatre ans, auprès du bureau d’état civil de l’Autorité palestinienne, afin d’obtenir le droit à la réunification familiale.
L’enfant a vu son père se faire menotter par l’armée israélienne alors qu’il traversait la frontière jordanienne au poste de contrôle du pont d’Allenby, sur le chemin du retour vers l’Italie.
Khaled, membre fondateur du Centre de documentation palestinien et militant du groupe « Giovani Palestinesi », est détenu au centre pénitentiaire d’Ashkelon. Un tribunal de Rishon LeZion, non loin de Tel Aviv, où Khaled a été amené après son arrestation, a prolongé sa détention d’une semaine le 14 septembre, en invoquant des « menaces pour la sécurité nationale ». Les autorités israéliennes d’occupation n’ont fourni aucun autre détail.
El Qaisi possède la double nationalité palestinienne et italienne, un « privilège » qui lui a permis d’éviter d’être jugé par un tribunal militaire plutôt que par un tribunal civil en Israël, selon ceux qui le soutiennent et sa famille. Cependant, les militants affirment que ses droits fondamentaux en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, établi par les Nations unies en 1966 et ratifié par Israël en 1991, n’ont pas été respectés.
Un comité pour la libération de Khaled a été mis en place pour se concentrer sur ses droits légaux devant un système judiciaire qui permet la détention de suspects sans spécifier de charges et sans leur fournir un soutien juridique adéquat. L’avocat de la famille El Qaisi, Flavio Rossi Albertini, a déclaré que l’équipe juridique n’avait pu rencontrer son client qu’une seule fois, ajoutant qu’en l’absence d’accusations détaillées, il est impossible d’organiser la défense de Khaled et de lui fournir autre chose qu’un soutien moral.
Auparavant, l’avocat Albertini avait exhorté le gouvernement italien à intervenir, déclarant qu’ « Israël ne garantit pas le droit fondamental à un procès équitable ». Jusqu’à présent, Rome s’est contentée de confirmer l’arrestation, alors que certains députés font pression pour que le Parlement tienne une session extraordinaire afin de discuter de l’arrestation.
La mobilisation en Italie pour la libération du chercheur s’amplifie de jour en jour. Des questions parlementaires ont également été déposées et, lundi, le député européen Massimiliano Smeriglio adressera une demande urgente à la Commission européenne à Bruxelles pour obtenir des éclaircissements sur le cas de Khaled.
On ne sait pas exactement comment et dans quelle mesure le Farnesina [ministère italien des affaires étrangères] va réagir. Selon un communiqué publié par le bureau du ministre Tajani pour les relations avec le Parlement, le ministère des affaires étrangères suit de près l’affaire et a « sensibilisé » les autorités israéliennes afin que les droits de Khaled El Qaisi soient respectés.
Cependant, il est difficile d’imaginer le gouvernement italien d’extrême-droite exercer une quelconque pression sur le gouvernement ami de Benyamin Netanyahou alors qu’Israël, selon un journal italien, prétend être engagé dans une enquête approfondie pour « terrorisme ». Sans oublier que Giorgia Meloni sera en visite officielle en Israël le 23 octobre.
Auteur : Filippo Zingone
16 septembre 2023 – Il Manifesto – Traduction : Chronique de Palestine
Un atentado a la libertad por los genocidas sionistas que ocupan Palestina,que asesinan jovenes de manera cobarde.