Jill Stein, candidate écologiste aux élections présidentielles US, s’exprime devant Palestine Chronicle

Dr Jill Stein est candidate du Parti Vert aux élections présidentielles US - Photo : via X et MEE

Par Karan Singh

« Nous avons deux candidats qui incarnent le pire ; aucun des deux n’est un moindre mal… Nous sommes à un point de basculement. À mon avis, nous n’avons jamais été aussi près du but ». – Jill Stein.

Tous les quatre ans, les politiciens et les lobbyistes exhortent les citoyens des États-Unis à participer aux « élections les plus importantes » de l’histoire du pays. Si 2024 n’est pas différent à cet égard, un sentiment d’urgence plane cependant sur la course actuelle à la Maison-Blanche.

À l’autre bout du monde, loin du champ de vision direct de l’Américain moyen, le gouvernement israélien fait couler le sang en Palestine et au Liban.

Ce qui est unique dans ces agressions barbares, c’est que les crimes de guerre qui se déroulent au jour le jour dans cette région ont été postés sur les médias sociaux et les médias indépendants basés dans la région, ne laissant aucun doute sur l’inhumanité du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son gouvernement.

Et bien sûr, les attaques sanguinaires de Netanyahu contre la population civile environnante sont au cœur des prochaines élections, puisque la violence en question est financée depuis toujours par l’argent des contribuables américains.

Consciente des menaces posées par l’escalade incessante de cette guerre meurtrière et de ses implications plus larges, le Dr Jill Stein s’est à nouveau portée candidate à la présidence au nom du Parti vert pour tenter de mettre un terme à la croisade sans merci que les démocrates et les républicains s’entêtent à soutenir.

Sa dénonciation sans relâche de l’administration Joe Biden-Kamala Harris illustre le fait que tous les Juifs ne sont pas sionistes et que tous les sionistes ne sont pas juifs. C’est pourquoi la libération de la Palestine est au cœur de sa campagne pour le peuple, la planète et la paix.

Le samedi 26 octobre, cette femme qui a toujours défendu les droits humains est passée par la Californie du Sud pour le banquet commémoratif Alex Odeh.

Après son discours, le Dr Stein a parlé à Palestine Chronicle de son long et difficile combat pour les libertés civiles, non seulement aux États-Unis, mais aussi dans le monde entier.

Le fait que vous soyez juive et que votre colistier soit musulman donne une grande crédibilité à votre plaidoyer en faveur de la libération de la Palestine. Que pouvez-vous nous dire sur la solidarité juive avec Gaza dont vous avez été témoin pendant la campagne ?

Dès le début, Jewish Voice For Peace a accompagné les étudiants lors des manifestations sur les campus. À l’université de Columbia, il y a eu un énorme Seder communautaire pour la Pâque juive dans le campement de solidarité avec Gaza.

Les opposants au génocide et les défenseurs des droits humains des Palestiniens ont clairement démontré qu’ils défendent les droits de tous les humains et qu’il ne s’agit en aucun cas d’un conflit religieux. C’est merveilleux de voir les juifs, les musulmans, les chrétiens, les athées et les humanistes tous unis dans cette cause commune de l’humanité, et cela prouve que l’idée qu’il est antisémite de s’opposer au génocide est la chose la plus antisémite que l’on puisse dire.

Le problème n’a jamais été un conflit de religions ; le problème, c’est le sionisme, qui est une idéologie politique dont l’objectif est de chasser les gens de leur terre pour la leur prendre. Depuis le début, avant même la création de l’État d’Israël, il s’agit du nettoyage ethnique et du massacre du peuple palestinien.

Le monde est parvenu à un consensus sur la manière de résoudre ce problème, notamment grâce aux décisions de la Cour internationale de justice, du Conseil de sécurité des Nations unies, etc. Nous savons tous ce qu’il faudrait faire – il faudrait respecter le droit international et les droits humains, et mettre fin non seulement au génocide, mais aussi à l’occupation et à l’apartheid mis en place par l’État sioniste israélien.

Vous êtes née peu de temps après l’holocauste nazi, vous vous souvenez donc du monde qui a suivi la création d’Israël et des décennies pendant lesquelles le Hamas n’existait pas. Le Hamas a-t-il une responsabilité de la guerre génocidaire qui se déroule aujourd’hui en Palestine ?

Pas du tout. Le Hamas n’est que la dernière forme de résistance palestinienne. L’occupation n’est pas une affaire anodine ; il s’agit d’exactions et de déplacements de population.

La brutalité, l’injustice et l’inhumanité qui caractérisent un régime d’occupation suscitent naturellement des réactions de rejet, tout comme l’esclavage. C’est la réalité – si cela ne vous plaît pas, alors il faut remédier à la cause réelle. L’Organisation de libération de la Palestine [OLP] était considérée comme « terroriste » avant le Hamas, mais il s’agissait aussi d’une forme de résistance à l’occupation et au nettoyage ethnique.

Les chrétiens, les juifs et les musulmans ont vécu ensemble pacifiquement dans la Palestine historique pendant des millénaires. Le problème ne s’est posé que lorsque les sionistes sont arrivés d’Europe et ont commencé à chasser les Palestiniens de chez eux.

Lorsqu’on se plonge dans les archives historiques de l’État sioniste, on s’aperçoit que tout ce qu’on nous a dit sur Israël n’est que de la propagande éhontée.

Les historiens israéliens ont ouvert la voie en faisant remonter ces archives à la surface pour montrer que le sionisme est un système conçu, dès le départ, pour déplacer les populations et nettoyer ethniquement la Palestine. Voilà le problème. Qu’il s’agisse du Hamas ou d’un autre groupe, il y aura toujours une résistance à l’occupation et au nettoyage ethnique, et on ne pourra se débarrasser de cette résistance qu’en se débarrassant de la violation fondamentale des droits humains qui génère l’autodéfense.

Il semble qu’il y ait de violentes dissensions sur les valeurs progressistes en fonction de ce qu’Israël représente pour différents groupes. Que répondez-vous à ceux qui prétendent qu’un soutien total à la libération de la Palestine revient à excuser les agressions sexuelles et l’oppression des femmes ?

Oh, cela a été démenti il y a longtemps. Il n’y a absolument aucune preuve que les attaques du 7 octobre aient impliqué des abus systématiques sur les femmes ou des viols – c’est tout aussi faux que les bébés décapités, les seins tranchés des femmes ou les fœtus coupés en morceaux dans le ventre de leur mère. Et personne n’y a cru longtemps.

Vous savez, la violence à l’égard des femmes a atteint aujourd’hui un niveau de sauvagerie incroyable, les femmes sont massacrées par milliers à Gaza et les enfants aussi. C’est à Gaza que les femmes sont horriblement brutalisées et assassinées, et ce qui s’est passé le 7 octobre n’a rien à voir avec ça.

La violence sans limites qui foudroie la région depuis le 7 octobre, régnait bien avant le 7 octobre. Je pense que c’est une erreur de se concentrer sur le 7 octobre, et les gens qui le font refusent, à mon avis, de voir que le problème est beaucoup plus vaste. Il ne faut pas confondre les arbres avec la forêt.

Nous pouvons résoudre ce problème de violence, alors concentrons-nous plutôt sur la solution. Il s’agit de mettre fin au déchaînement de violence en mettant fin aux violations systématiques des droits humains et aux massacres de femmes, d’enfants et de civils innocents, ainsi qu’aux déplacements et à l’épuration ethnique. Voilà ce qu’il faut faire.

Nous devons respecter le droit international et les droits humains, et lorsque nous le ferons, les autres problèmes disparaîtront.

Vous avez déjà déclaré que les États-Unis pouvaient mettre fin aux attaques incessantes d’Israël en un clin d’œil. Comment mettre fin à une guerre que tant de politiciens soutiennent ?

Notre chance, c’est que le peuple américain s’y oppose massivement. Le fait que ce génocide soit perpétré par nos dirigeants, dans un esprit colonial et contre la volonté et les intentions du peuple américain, constitue une violation des principes démocratiques fondamentaux.

Trois séries de lois américaines sont violées par la fourniture d’aide à Israël. Il est illégal d’envoyer de l’aide à un pays qui viole les droits humains, qui interfère avec l’acheminement de l’aide humanitaire et qui ne respecte pas les traités sur les armes nucléaires (Israël viole le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires). Dans tous ces cas, il est illégal de fournir une aide militaire à Israël.

Depuis le 7 octobre de l’année dernière, le gouvernement israélien a tué des milliers de Palestiniens innocents, a étendu cette violence au Liban et est maintenant au bord de la guerre avec l’Iran. Quel est, selon vous, l’objectif de Netanyahu ?

Il essaie d’éviter la prison. Il veut que la guerre se poursuive pour échapper à un procès pour corruption. Je pense qu’il a des motivations personnelles, et c’est peut-être pour lui le plus important, mais il a aussi toujours voulu agrandir Israël. Cela fait des décennies qu’il essaie de déclencher une guerre avec l’Iran.

La fourberie est la principale caractéristique de cet homme. Il a assassiné Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, après que ce dernier eut accepté un cessez-le-feu. Il a éliminé Ismail Haniyeh, le négociateur très modéré du Hamas. Bibi Netanyahu est totalement opposé à tout ce qui pourrait faire avancer le processus de paix.

Qu’est-ce que le fait qu’Israël s’éloigne de plus en plus d’un processus de paix implique pour les États-Unis ?

La conscription n’a pas fait l’objet de beaucoup de discussions ni de reportages, mais elle a été réinstaurée il y a environ deux ans. Aujourd’hui, les gens sont automatiquement inscrits sur les listes. Ils ne seront appelés sous les drapeaux que lorsque le président décidera que nous sommes en guerre et que nous avons besoin de chair à canons.

Ce serait horrible si nous devions non seulement donner de l’argent et des armes, mais aussi verser notre sang ! Biden a exprimé son soutien inconditionnel à Israël – le bâton de commandant en chef a été transmis à Bibi Netanyahu, qui a les coudées franches pour faire ce qu’il veut, et c’est donc un sujet de préoccupation.

On entend dire que Kamala Harris est dangereuse mais que Donald Trump est bien pire. Le Moyen-Orient serait-il différent sous une présidence républicaine ou pensez-vous que la situation ne peut pas être pire ?

Comment la situation pourrait-elle être pire que le génocide qui se déroule en ce moment même ? A moins de larguer une bombe nucléaire sur la Palestine…

Trump le fera-t-il ? Qui sait ? Pour moi, c’est de la propagande que de dire que l’un est moins pire ou pire que l’autre. L’administration actuelle commet un génocide en ce moment même, et Harris en fait partie.

Ensuite, Donald Trump dit qu’il « finira le travail », mais qui sait ce que cela signifie parce qu’il essaie aussi de se mettre en scène comme un président pacifiste. Il serait idiot de croire l’un ou l’autre. Un génocide est toujours un génocide, qui que ce soit qui le commette.

Alors oui, Donald Trump a interféré avec la transition pacifique du pouvoir après les dernières élections, mais les démocrates essaient d’empêcher des concurrents de participer au scrutin.

Il n’y a pas besoin de Donald Trump pour que le fascisme s’installe dans ce pays, des manifestants pacifiques se font déjà défoncer la tête sur les campus universitaires simplement parce qu’ils expriment la volonté du peuple et défendent les décisions de la Cour internationale de justice.

Il est absolument absurde d’affirmer que Donald Trump est meilleur ou pire. Nos deux candidats sont aussi dangereux l’un que l’autre ; il n’y a pas de moindre mal.

Il y a des démocrates comme Rashida Tlaib et Ilhan Omar qui ont adopté une position similaire à la vôtre sur la Palestine. Vous sentez-vous en affinité avec elles ou considérez-vous que leur appartenance au parti démocrate est un problème en soi ?

Je pense qu’elles font absolument partie de la solution, mais elles accompliraient beaucoup plus si elles rompaient avec le Parti démocrate, qui s’apprête à leur couper l’herbe sous le pied. Nous devons renforcer notre pouvoir à chaque instant.

Qu’a accompli Bernie Sanders pendant sa campagne ? Il a dirigé la commission du budget, mais tout ce qu’il y a fait a été réduit à néant. On ne peut pas déclencher une révolution au sein d’un parti contre-révolutionnaire. Il y a tout simplement trop de mécanismes qui protègent le statu quo à l’intérieur – vous devez obéir aux milliardaires et à la direction du parti sinon vous n’aurez pas d’argent, ni de nomination comme candidat ou membre d’une commission.

Vous êtes complètement impuissant si vous essayez de vous battre pour ce qui est juste à l’intérieur du parti démocrate, qui n’est tout simplement pas fondé sur ces principes.

Nous n’avons pas le temps de continuer à tergiverser en regardant Bernie Sanders se faire massacrer une deuxième fois. Je pense que tout le monde devait maintenant avoir compris qu’il ne pouvait pas faire mieux et que ce mieux n’était pas grand-chose.

Si vous essayez de mener une campagne intègre en tant que démocrate ou républicain, il n’en restera forcément rien.

Notre parti n’est pas contrôlé par l’argent. Le parti écologiste n’accepte pas les grosses sommes d’argent et n’utilise aucune des combines de la corruption légalisée – il y en a beaucoup, mais nous ne les utilisons pas. Nous sommes ce que nous disons être et nous faisons ce que nous disons faire, à la différence des autres partis.

Nous essayons d’encourager les gens à rompre cette relation toxique à leur parti qui les rend impuissants.

Les États-Unis sont directement responsables du fait que Gaza a été réduit en ruines au cours de l’année écoulée. Considérez-vous également qu’il est de la responsabilité du pays de réparer ces dommages et d’aider à la reconstruction de la bande de Gaza ?

Absolument. Sinon, qui va le faire ? Les deux responsables, l’État d’Israël et les États-Unis, doivent le faire. D’autres pays ont également apporté leur contribution et vendu des armes à Israël. La France vient de s’engager à verser 100 millions d’euros pour soutenir le Liban, c’est un début. Nous avons besoin à la fois d’aide humanitaire et de reconstruction, et cela doit se faire de manière urgente.

C’est une tragédie que ce lieu magnifique et historique ait été délibérément détruit.

Quelle est, selon vous, la véritable raison du soutien indéfectible des États-Unis à Israël ?

Le secrétaire à la défense de Ronald Reagan, Caspar Weinberger, l’a très bien dit : Israël est le cuirassé insubmersible des États-Unis au Moyen-Orient. Pourquoi les États-Unis ont-ils besoin d’un cuirassé ? Pour contrôler le pétrole du Moyen-Orient.

Il s’agit en fait de l’application pure et simple de la politique étrangère des États-Unis, pour arriver à une « domination à spectre complet ». Nous devons dominer toutes les ressources ainsi que toutes les zones potentielles de conflit et de concurrence – c’est cela la politique étrangère de notre pays.

C’est absolument désastreux et c’est toujours d’actualité. De ce fait, nous nous dirigeons actuellement vers une guerre nucléaire sur trois fronts, et nous ne nous en sortirons pas vivants si nous laissons cette situation perdurer.

Êtes-vous favorable à une solution à deux États ou à un seul ?

Pour l’instant, nous avons un État d’apartheid ; je pense que nous avons besoin d’un seul État démocratique.

En quoi deux États amélioreraient-ils la situation présente ? La Palestine est aujourd’hui représentée et fortement soutenue par les Nations unies, mais cela fonctionnerait-il maintenant alors que ça n’a pas fonctionné pendant tant de décennies ?

En fin de compte, il est difficile de croire que le problème sera résolu sans un État démocratique qui garantit la justice, l’égalité et la dignité à tous ses citoyens.

Le gouvernement américain injecte chaque année des milliards de dollars dans l’armée israélienne. D’après les données dont vous disposez sur ces dépenses, à la solution de quels problèmes aux États-Unis cet argent pourrait-il être consacré à la place ?

Nous consacrons la moitié du budget du Congrès à la machine de guerre sans fin et au Pentagone. Si l’on additionne le coût des soins apportés aux soldats blessés par le Département des anciens combattants, les armes nucléaires, qui font partie du ministère de l’énergie, le FBI, les douanes et la protection des frontières représentent environ 60 à 65 % du budget. C’est du racket pur et simple.

Nous devons réduire ce budget au moins de moitié et investir cet argent dans les soins de santé, par le biais d’un système d’assurance-maladie pour tous. Nous avons renfloué les escrocs de Wall Street, nous pouvons donc renflouer les victimes de cette même économie en mettant fin à l’endettement des étudiants et des médecins.

Nous avons besoin d’au moins 15 millions de logements de qualité, respectueux de l’environnement – ce que l’on appelle des « logements sociaux ». Et bien sûr, nous avons besoin d’un New Deal vert pour lutter contre la crise climatique.

À l’heure actuelle, le pouvoir est détenu par des hommes politiques qui n’ont pas de comptes à rendre au peuple. Ils sont achetés et payés par l’AIPAC, les profiteurs de guerre et Wall Street. Il incombe donc au peuple américain de faire respecter sa volonté et d’obtenir la satisfaction de ses besoins.

Le génocide lui-même est un microcosme de notre politique étrangère impériale si coûteuse qu’il n’y a plus d’argent pour traiter les urgences auxquelles les Américains sont confrontés. 50 % des Américains luttent actuellement pour garder un toit au-dessus de leur tête et payer leur loyer mensuel ou leur hypothèque. 50 % d’entre eux sont à un ou deux salaires de l’expulsion, et le nombre des expulsions et des sans-abris est en train de monter en flèche.

Il ne s’agit là que d’un problème parmi d’autres. Nous avons également besoin d’un contrôle des loyers. Nous avons besoin d’une charte des droits du locataire. Il y a beaucoup de choses à faire, dont certaines nécessitent des ressources et d’autres non, mais notre gouvernement est au service de l’industrie immobilière et les fonds d’investissement privés qui achètent nos maisons, les retirent du marché et font grimper les prix.

Le système qui sert actuellement les profiteurs de guerre sert également Big Pharma et les compagnies d’assurance maladie.

Un électeur sur trois n’a pas voté lors de la course à la présidence de 2020. Qui sont ces électeurs ? Ce sont les jeunes, à faible revenu et de couleur – les personnes les plus marginalisées ne votent pas parce que les zombies qu’on leur impose de force ne servent pas leurs intérêts.

Les électeurs auraient beaucoup de pouvoir si on parvenait à les mobiliser. Nous faisons une campagne de terrain et nous essayons de recruter des volontaires pour faire des appels téléphoniques, distribuer des tracts, faire du porte à porte, distribuer des affiches et dire que nous pouvons mettre fin au génocide à Gaza et à la machine de guerre sans fin.

Nous pouvons mettre un terme au gaspillage de mille milliards de dollars par an, qui devraient être réduits de moitié pour pouvoir financer l’enseignement supérieur public dans notre pays et garantir un salaire minimum de 25 dollars de l’heure. La guerre à l’étranger se double d’une guerre à l’intérieur du pays, contre la démocratie et contre les travailleurs.

MSNBC, CBS et le New York Times sont quelques-uns des grands médias qui ont publié des articles alarmistes sur votre candidature à la présidence. Ces grands médias ont-ils réussi à limiter votre influence dans le pays ?

Je pense qu’ils nous rendent service. Plus ils nous dénigrent, plus les gens se réveillent. Pour vous dire la vérité, je ne lis pas leurs articles parce que je ne me soucie pas vraiment de ce qu’ils pensent. Ils disent les mêmes choses à mon sujet depuis longtemps parce qu’ils ont très peur, et je considère comme une réussite le fait qu’ils aient sorti ces vidéos de propagande vraiment stupides contre moi. Si vous lisez les commentaires sur les médias sociaux concernant les attaques contre nous, vous verrez que les gens sont furieux, à l’exception évidemment du public démocrate de medias comme MSNBC.

Ces calomnies aboutissent à l’effet inverse. Par exemple, les commentaires sur YouTube concernant notre entretien avec The Breakfast Club sont tout simplement incroyables. Des milliers et des milliers de personnes disent : « Je n’avais pas l’intention de voter, mais maintenant je vais m’inscrire chez les Verts et voter pour Jill Stein et Butch Ware ».

Nous sommes à un tournant. La colère est plus forte que jamais auparavant. Il s’agit maintenant de savoir quand nous atteindrons le point de rupture. J’ai l’impression que nous en sommes très proches.

28 octobre 2024 – Palestine Chronicle – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet